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Citations sur Air d'un crime (11)

C'était un homme qui savait attendre, il n'avait pas à tuer le temps. L'autre, non. Il fallait qu'il fume, qu'il se lève, qu'il fasse quelques pas, qu'il se coupe les ongles avec des petits ciseaux d'acier inoxydable qui à chaque claquement faisaient tourner la tête à Amaro, comme s'ils étaient liés tous deux par quelque automatisme.
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Et non seulement elle écrase tout, mais elle abrège. Dans la solitude il n'y a le temps pour rien. Elle est trop fidèle, la solitude, trop possessive et si perfide qu'elle ne te laisse pas jouir d'elle ; elle réserve ça à ceux qui lui rendent visite de temps en temps, pas à ceux qui viennent avec elle en permanence. Si seulement je pouvais aimer la solitude.
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Il ne connaissait pas beaucoup Amaro, mais suffisamment pour comprendre qu'il était irréductible. Une sorte de fidélité à sa condition l'animait, qui en dernier ressort le préserverait toujours d'une faiblesse possible. Il n'acceptait plus de changements dans sa vie, auréolé désormais d'une sordide et laconique pérennité, plus proche du monde animal que de n'importe quel être humain.
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Le cadavre apparut sur la place du village, assis par terre, la tête inclinée sur la poitrine, couverte d'un chapeau de paille, le dos appuyé contre les pierres de taille de la fontaine, les jambes tendues et les pieds nus et ouverts, indiquant deux heures moins dix, la plante noire.
(éd. Minuit, 1987, traduction de Claude Murcia)
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Ils subsistaient tant bien que mal; parfois ils quittaient l'endroit pour un moment et allaient travailler dans les mines du haut Bierzo ou de la source du Sil, ou même dans les Asturies (...) Il n'était pas rare que le grisou les surprît et emportât d'un seul coup quelques vies qui n'intéressaient personne.
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Le jeune garçon qui avait accompagné Barcelo lors de son transfert à San Mamud s'appelait Ventura, Ventura Palacios; analphabète, il venait des terres de la Paramera, où il gardait les moutons. Il avait plus de vingt-six ans (...)
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Les bagages de Tinacia n'étaient pas très volumineux, si l'on tient compte du fait qu'il s'agissait d'un déménagement définitif: une grosse malle, trois ou quatre grandes valises, attachées avec des cordes et des courroies, deux petites, deux paniers et une chapelière.
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Ce matin-là, le docteur Sebastian fit le voyage jusqu'à Region, ce qui lui arrivait tout au plus deux fois par an. (...) Le conducteur lui offrit le siège à côté du sien, place que personne dans toute la province n'aurait osé lui disputer.
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C'était un homme de faible stature, habillé en noir, portant des bagues, et qui semblait découpé dans une publicité pharmaceutique puis collé sur le paysage.
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En privé, Domingo, à qui parvient immédiatement cette objection, se défendit en disant qu’avant d’adosser la charrette au conduit du haut il avait jeté un coup d’œil aux autres pour déterminer lequel d’entre eux donnait le plus d’eau, de sorte qu’il pouvait bien le jurer sur la tête de toute sa famille, quand il était arrivé pour la première fois sur la place, il n’y avait ni corps ni âme. Cette explication ne satisfit pas non plus pleinement, car un homme connaissant aussi bien le régime de la fontaine que Domingo Cuadrado devait très bien le savoir : quel que soit son comportement fantaisiste, ses quatre conduits donnaient toujours une eau semblable, abondante ou rare, fraiche ou chaude, sereine ou inquiète, silencieuse ou bruissante. Comme il se produit toujours lorsqu’une affaire grave dépend de la vraisemblance d’une autre, futile, très vite le village divisé en deux camps s’empêtra dans une controverse sur la similitude ou la disparité de comportement des quatre conduits : on allait jusqu’à affirmer à la fois qu’ils donnaient toute l’année la même eau, qu’il n’y avait pas deux jours pareils, qu’ils procédaient de quatre sources distinctes, que chacun correspondait à une saison différente, que les uns fournissaient de l’eau pour boire et les autres pour bouillir ; en somme, personne ne connaissait la fontaine dont ils avaient bu l’eau toute leur vie, comme leurs parents et leurs ancêtres. Et lorsque l’énigme du cadavre s’évanouit sans avoir été résolue, longtemps encore traîna le problème de la fontaine, à laquelle beaucoup consacrèrent des heures d’étude, d’analyse et de discussion, comme s’il s’agissait d’un objet tombé du ciel, sans histoire antérieure à ce torride samedi d’un mois de juillet inquiétant et augural.
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