Un polar suédois, découvert par hasard, pourquoi pas ?
En fait, deuxième volume d'une série à venir peut- être, le premier s'intitulant
Annabelle. Une enquêtrice, Charline, ou Charlie Lager, qui a déjà oeuvré dans l'opus précédent.
J'ai commencé cette lecture plutôt enthousiasmée par le cadre géographique et sociologique. En effet, l'histoire nous emmène vers une Suède triste, sombre, brouillardeuse, humide, froide, peuplée de dingues, alcooliques, déclassés, laissés-pour-compte, une société très contrastée, fracturée. L'héroïne, Charlie, fait le lien. Elle revient sur ces terres austères, hostiles, scrutée par des yeux hagards. Elle retrouve d'anciennes connaissances, prématurément vieillies, dont les corps et les coeurs sont rongés par l'oxyde de fer de la célèbre mine locale.
Les personnages sont campés avec justesse, l'écriture est alerte, donne envie de poursuivre sans pause. Non seulement une intrigue policière à résoudre avec l'héroïne, mais l'histoire de l'héroïne elle-même est à découvrir. On peut aimer ce double jeu.
Bizarrement, mon enthousiasme a eu un coup de froid à la mi-saison. D'abord, si le style est léger, direct et sobre, il devient répétitif, simple (trop), et perd en consistance.
Ensuite, la construction du roman binaire produit une lassitude. Une fois c'est le temps présent avec Charlie, puis
Francesca il y a 25 ou 30 ans, et ainsi, une alternance, tel le tic tac de la comtoise normande.
Enfin l'intrigue elle-même, c'est-à-dire l'énigme de la disparition de
Francesca. Là, grosse déception, aucun suspens. La problématique de Paul (la victime) est devinable très très vite. Je dirais que c'est gros comme une maison de gros riche suédois. En conséquence, l'intérêt faiblit. Et quant à la disparition de
Francesca, malheureusement, la résolution du mystère se comprend assez vite.
L'ensemble se traduit, en conséquence, par une déception.