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EAN : 9782702903292
286 pages
Le Courrier du Livre (19/09/1995)
4.5/5   2 notes
Résumé :
La doctrine traditionnelle du bouddhisme Zen est ici présentée d'une manière accessible au lecteur occidental. Ce lecteur pourra constater que l'aspect purement chinois du bouddhisme mahayaniste, sous sa forme japonaise le Zen, qui constituait pour un occidental une énigme presque indéchiffrable, se trouve dépouillé dans cet ouvrage de son apparence exotique et exprimé sous une forme dialectique familière à l'occident
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un livre d'un abord difficile... mais l'effort qu'il demande vaut la peine! Il réussit à décrire le mécanisme intérieur de la démarche de développement spirituelle selon le Zen dans les termes de notre culture occidentale, et sans référence à tout le folklore que l'on s'attend.
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Nous croyons à la réalité du temps, parce que nous attendons une modification de notre vie phénoménale capable de combler notre manque illusoire.

Plus nous ressentons la nostalgie d'un « devenir », plus douloureusement nous harcèle ce problème du temps. Nous nous reprochons de laisser fuir le temps, de ne pas savoir remplir ces journées qui passent.

À mesure que mon élan vers le « devenir » se subtilise en moi, devenant de plus en plus non-manifesté, ma perception du temps se modifie; en tant que manifesté dans ma vie anecdotique, le temps m'échappe de plus en plus et je le laisse m'échapper en y attachant de moins en moins d'importance; mes journées sont de moins en moins pleines de choses que je puisse dire, dont je me souvienne. Parallèlement, je sens diminuer mon impression de temps perdu; je me sens de moins en moins frustré par la marche inexorable de l'horloge.

Ici comme ailleurs, moins je me crispe pour saisir et plus je possède. Précisons pourtant qu'il ne s'agit pas là d'une possession positive du temps mais d'une diminution graduelle de l'impression poignante de ne pas le posséder. »
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Le détachement progressif est une purification de cet attachement à soi-même qui est au centre de tous les attachements en général.

Le détachement, ou dépassement des compensations, est souvent mal compris; on croit qu'il s'agit de détruire la préférence effective éprouvée pour l'image compensatrice, on croit qu'il s'agit d'arracher de soi le désir. On oublie que l'attachement ne réside pas dans le désir mais seulement dans la revendication de la satisfaction du désir. Le désir n'a pas à disparaître, mais uniquement la revendication. Et l'abandon de la revendication ne résulte pas d'une lutte intérieure; il résulte de l'interprétation correcte de la déception inhérente à la revendication, que celle-ci soit satisfaite ou non. Angoisse, revendication, croyance que l'image revendiquée est la Réalité, telles sont les pièces de l'échafaudage erroné que mine la compréhension et dont elle obtient un jour l'écroulement. Le détachement n'est pas un événement intérieur douloureux, mais au contraire un soulagement.

Jamais ce que nous aimons, ce à quoi nous sommes attachés, n'est en lui-même un obstacle; l'obstacle est seulement dans la fausse identification entre l'image chérie et la Réalité, l'obstacle est seulement dans l'ignorance.
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Le travail intérieur laisse l'attention aller vers les pseudo-phénomènes affectifs. Mais il fait plus que la laisser aller passivement dans cette direction, il l'y pousse activement.

Là où j'étais pris par quelque chose d'incompréhensible, et où ce fait d'être pris se traduisait pas la souffrance, maintenant je lance mon attention active pour saisir ce qui me saisissait, pour saisir ce que j'appelais ma souffrance. Maintenant que ma compréhension a neutralisé ma peur, j'ai l'audace de me retourner, avec un esprit d'investigation, vers ces flammes hypothétiques que ma fuite attisait.

Cet effort intérieur pour prendre ce qui me prenait fait lâcher prise à ma souffrance; c'est ainsi que nous devons comprendre le « Lâcher prise » du Zen.

Ce geste intérieur libère l'énergie qui était liée, dissout ce qui était coagulé; (...) il guérit la « maladie de l'esprit », cette maladie qui consiste, selon le Zen, à « opposer ce que nous aimons à ce que nous n'aimons pas ».
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L'homme prétend généralement désirer le « bonheur » (...), mais en fait cette prétention est en désaccord avec le comportement de l'homme ordinaire; l'homme ordinaire ne vit pas pour être heureux, il ne tend pas à se procurer un « état » lumineux et immobile; il tend à se procurer un « état » avant tout vibrant et secondairement lumineux.

Il n'est pas étonnant que l'homme ordinaire ne parvienne pas au bonheur puisqu'il ne tend pas vers lui. Et le fait que sa préférence pour l'agitation l'emporte sur sa préférence pour la lumière fait comprendre que ses joies soient si précaires; quand il est joyeux, il attache plus de prix à l'agitation par laquelle il s'efforce vers encore plus de joie qu'il n'en attache à sa joie elle-même. Ceci se traduit par une revendication illimitée de joie qui finit toujours par trébucher sur les limites du plan temporel et pour amener l'effondrement de la joie.

Sa préférence primordiale pour l'agitation (...) engendre tous ses malheurs. C'est parce qu'il veut sans cesse sentir sa vie vibrer en lui, c'est-à-dire, dans la situation égotiste où il est encore, se sentir affirmé en tant que distinct, qu'il reste plongé dans les misères du dualisme et ses déchirantes contradictions.
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Hui-neng réfute la déplorable « croyance » qui réside en nos compensations lorsqu'il proclame : « Dès le commencement aucune chose n'est. » En parlant ainsi, il ne condamne pas ma joie compensatrice; cette joie est un phénomène mouvant qui « existe » seulement et ne prétend pas « être »; il réfute ma croyance en la Réalité d'une image fixe et qui prétend « être » par exclusion de l'image contraire. Hui-neng ne condamne pas le point de départ affectif de l'idolâtrie, mais il réfute la croyance intellectuelle idolâtrique.

La proclamation de Hui-neng ne nous déconseille nullement de vivre nos compensations, c'est-à-dire de sentir la valeur aux choses particulières. Elle nous invite seulement à dépasser ces compensations en faisant éclater, par la compréhension, l'exclusivisme asservissant de nos « opinions » idolâtriques. Cet éclatement vise seulement des formes intellectuelles limitantes, pas du tout la substance affective vivante qui s'y trouve contenue. Il m'est possible grâce à la compréhension de continuer à sentir la valeur à telle chose particulière sans persister à promulguer implicitement la contre-valeur de la chose contraire.
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