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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Suite et complément du bouleversant Il est juste que les forts soient frappés, Les Enfants véritables reprend l'histoire de Cléo, en alternant le passé de celle ci jusqu'à sa rencontre avec Théo et l'époque post-Sarah, dans la famille reconstituée.

L'émotion est moindre car si le drame vécu apparait en filigrane, avec toutes les séquelles qu'il a laissées, les problèmes sont plus d'ordre psychologique. L'histoire du personnage de Cléo ne manque pas de drame non plus, elle nous avait d'ailleurs avertis qu'elle avait perdu son père à l'âge de 17 ans. On en saura plus sur les circonstances de ce deuil.

Il est difficile d'être mère, quel que soitle contexte, et pour Cléo, hormis le fait qu'elle vient s'intégrer dans une histoire familiale dramatique, on peut comprendre aussi que le modèle que lui a fourni sa propre mère ne soit pas un guide fiable.

Questions multiples autour de la parentalité, et des angoisses d'enfant, Les Enfants véritables surfe sur une thématique très contemporaine . On s'attache toujours autant à ces personnages malmenés par la vie.

Une remarque : l'année 2020 ne semble pas avoir été marquée par quoi que ce soit qui pourrait bouleversé le fonctionnement d'une société ! Ecrit avec cette période particulière ou volonté de l'auteur d'occulter l'actualité mondiale ?
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Cléo et Théo, entre chaos et brio

Après Il est juste que les forts soient frappésThibault Bérard nous offre une suite au drame de Théo. Après avoir perdu son épouse, il va tenter de construire un nouveau cocon à ses enfants avec Cléo.

C'est l'histoire d'une famille recomposée ou plutôt d'une tribu constituée au fil des ans et des vicissitudes de la vie. Si sa narratrice s'appelle Diane Chastain et a été durant son heure de gloire une actrice reconnue, elle n'est pas au centre du récit, ne retrouvant qu'épisodiquement Paul, son mari. Ce montagnard, le coeur sur la main, à renoncer à mener le bal. du coup, c'est leur fille Cléo qui va se trouver un centre du récit. Elle est l'aînée d'une fratrie ou figurent sa soeur Solène et son frère César, même si leurs parents biologiques sont différents. le garçon a été recueilli par Paul après la mort de ses parents et a été naturellement adopté.
En grandissant Cléo s'est nourrie des valeurs de son père et, quand elle a rencontré Théo, n'a pas hésité à vouloir construire à son tour une famille déjà durement marquée. Théo, qui a huit ans de plus qu'elle, vient en effet de perdre son épouse, qui a lutté contre une longue maladie.
Ceux qui ont découvert Thibault Bérard avec son premier roman, l'émouvant Il est juste que les forts soient frappés, auront fait le lien. Ce second roman nous permet de retrouver Théo dans un nouveau rôle. du mari éploré, il devient celui qui doit se construire un avenir, qui doit tenter de mettre de côté la douleur pour offrir un doux cocon à ses deux enfants, Simon et Camille.
Avec beaucoup de sensibilité et de sincérité, l'auteur raconte les difficultés de la pièce rapportée à intégrer une famille, quels efforts Cléo doit faire pour apprivoiser ces deux enfants, pour en faire ses deux enfants. Une sorte d'épreuve à plusieurs inconnues, car Simon et Camille ont chacun leur histoire et une relation bien différente à leur mère défunte, cette absente toujours présente dans leurs coeurs et qu'il ne saurait être question d'évincer. Entre un sentiment de trahison et un besoin d'affection, la voie est étroite. Mais Théo et Cléo sont bien décidés à l'emprunter, malgré les aspérités, malgré les risques de dérapages.
S'inscrivant à la fois dans une thématique très actuelle et dans une universalité des sentiments paternels et maternels vis à vis des enfants, l'auteur nous offre une formidable leçon d'humanité, une belle démonstration de résilience.

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****

Cléo est amoureuse de Théo. Théo est le père de Simon et Camille. Sarah est l'ange parti trop tôt. de ces cinq âmes sensibles, fonceuses, artistes, prévoyantes et généreuses éclot une famille au grand coeur. Même s'il n'est pas toujours simple de trouver sa place, de laisser de l'espace à l'autre, de vivre avec les blessures du passé ou d'accepter ses peurs, chacun peut compter sur une épaule solide, une main tendue, une oreille attentive. Cette confiance en l'avenir et en l'amour qui les unit rendent la vie plus lumineuse…

J'avais fermé les dernières pages du premier roman de Thibault Bérard les larmes plein les yeux. Il avait réussi, avec ses mots, à faire jaillir ce trop plein d'émotions.
C'est donc avec beaucoup de tendresse que je suis partie une nouvelle fois à la rencontre de ses personnages.

Même si la lecture de Il est juste que les forts soient frappés n'est pas nécessaire pour aimer Les enfants véritables, retrouver Théo et Cléo a une saveur différente quand on connaît leur histoire.

Une fois encore, on est bercé par leurs petites voix, celles qui se glissent doucement à notre oreille pour nous parler de vie, d'amour, de courage.
Une fois encore c'est avec le ton juste, des mots qui sonnent, qui chantent, que Thibault Bérard nous offre sa petite mélodie fragile et sincère de nos vies.

Il est souvent question de places dans ce roman. Celle qu'on cherche, celle qu'on perd, celle qu'on nous attache. La notre, en tant que lecteur, est plutôt douce et apaisante. Il suffit de se laisser porter et de laisser le charme opérer…

Merci aux 68 premières fois pour ces pages hors du temps, ces mots lumineux et cette histoire qui viendra éclairer mes nuits sombres…
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Définition du mot véritable : qui est conforme à la réalité selon le Larousse.... Et la réalité d'une famille de quoi est-elle faite quand le deuil laisse une place vide, que deviennent les enfants, que devient la famille, de qui sont-ils les enfants ? Devient-on parent véritable? Est-ce un enfant véritable ?

J'ai découvert Thibault Bérard comme beaucoup d'entre vous avec son premier roman : Il est juste que les forts soient frappés qui a été un choc et un coup de coeur tant par l'histoire  mais surtout le style utilisé comme  par l'auteur pour nous raconter cette histoire inspirée de sa propre vie, de le faire avec un côté décalé dans l'écriture, à la fois chargée en émotions mais également en pirouettes de style pour faire peut-être un peu mieux passer le drame.

Je le retrouve ici avec une partie de ses protagonistes : Cléo dont Théo est tombé amoureux quelques temps avant la disparition de Sarah, sa femme et la mère de ses enfants : Simon et Camille et il nous embarque dans le monde d'après, quand chacun tente de se reconstruire, parfois avec un pas en avant et deux pas en arrière mais aussi quand  la "pièce rapportée" surtout cherche à trouver sa place, la plus difficile puisque celle de la disparue mais aussi son rôle. Il utilise plusieurs techniques pour se faire afin de nous démontrer qu'il y a plusieurs sortes d'absences, plusieurs manières d'être parents et plusieurs attitudes d'enfants narrant parallèlement l'enfance de Cléo, élevée par un père, Paul, auprès de deux autres enfants, non frère ou soeur de sang, mais frère et soeur de coeur, et une mère Diane, actrice plus souvent sur les routes que près d'eux, une autre forme d'absence.

L'alternance des époques, des réactions réparties dans trois parties sur trois sortes de rôles de maman : celle par accident, par adoption ou dans le désordre évoquent la manière dont chaque élément de la famille va chercher sa place, sa juste place, sans empiéter sur l'autre, sans effacer les absents.

Toujours difficile je pense un deuxième roman quand le premier a remporté un très grand succès, d'autant plus que Thibault Bérard a pris l'option de rester dans le même créneau, sur la même trajectoire d'histoire inspirée par sa vie, au risque de manquer d'originalité et de se cantonner sur un thème qui lui a réussi. Et bien, la boucle est bouclée et joliment bouclée et en refermant Les enfants véritables je ne suis pas sans penser que finalement c'était un bon choix de nous décrire l'autre versant du drame vécu, l'avant et l'après de la perte d'une épouse et d'une mère.

J'ai autant aimé suivre Cléo dans son passé (inventé) que la suivre sur le chemin qui l'a menée jusqu'à Théo que j'ai trouvé moins "lutin" ici mais gardant cette légèreté apparente face aux situations, j'ai trouvé que les différentes façons évoquées d'être parents, enfants, familles sont faites avec délicatesse, tendresse et j'ai particulièrement été touchée par César ce "frère" venu d'ailleurs, fragile mais différent et Paul, ce montagnard taiseux qui savait écouter et voir ce qui ne se dit ou ne se voit pas (ils mériteraient à eux deux un roman).

La charge émotionnelle est là même si elle n'est pas du même ordre que dans le précédent, mais c'est un roman doux et tendre sur l'amour, la vie, la famille et sur le chemin à parcourir pour chacun de ses éléments, comme un jeu de construction où chaque pierre est posée petit à petit, cui-cui comme pourrait l'écrire l'auteur...... Pas de pathos même si la vie n'est pas toujours un chemin semé de fleurs, mais un côté optimiste, rassurant qui laisse la place à l'amour et à l'espoir. Connaissant la patte de l'auteur et son univers je n'ai pas eu le coup de coeur comme pour son premier ouvrage, le récit est plus conventionnel dans sa structure et dans son élaboration.

J'ai beaucoup aimé car j'y ai retrouvé une famille à laquelle je m'étais attachée, l'arrivée de Cléo en fait presque une famille parfaite et maintenant j'attends le prochain qui m'emmènera j'espère, dans un autre univers de l'auteur.
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Ce roman est la suite de "Il est juste que les forts soient frappés", paru en janvier 2020, primo-roman de l'auteur; il peut se lire indépendamment du précédent mais on perd alors un peu en profondeur, en compréhension et en proximité avec les personnages.
Nous retrouvons Théo, dont la femme, Sarah est morte d'un cancer, ses deux enfants Simon et Camille et Cléo qui apparaît à la fin de "Il est juste que les forts soient frappés" comme une espérance de vie, comme une lumière à suivre. Elle s'installe assez vite avec Théo et les deux enfants.
Le personnage principal est Cléo dont on découvre en alternance l'enfance suivie de l'adolescence et sa vie avec Théo. Elle est racontée successivement par sa mère Diane, femme éprise de liberté qui fut rarement présente auprès de sa fille, par son père Paul qui s'exprime depuis les limbes car il est mort alors que Cléo avait 17 ans, et par Cléo elle-même.
Ce roman commence par une question qui lui donne son titre, posée par Cléo alors qu'elle a 7 ans : "c'est moi ton enfant véritable?" et ce sera le noeud du roman : comment se situer dans une famille avec une demi-soeur et un frère adopté? Comment se sentir enfant d'une belle-mère?
Mais le coeur battant du roman, qui en fait sa force, c'est ce que signifie être mère alors qu'on a disparu à jamais de la vie de ses enfants (Sarah), alors qu'on est tellement éprise de liberté qu'elle passe avant tout (Diane), alors qu'on tente d'apprivoiser deux enfants qui sont d'une autre, d'autant plus prégnante qu'elle est morte (Cloé)?
Ce roman est tendre, doux, positif malgré les drames qui s'y déroulent. Il explore l'amour maternel et l'amour filial, sujets universels, avec une justesse et une sensibilité qui ne peuvent que résonner en nous.
Cependant, j'ai été gênée par un procédé que Thibault Bérard avait déjà utilisé dans son précédent roman : faire parler un(e) mort(e) omniscient(e) et qui m'avait désarçonnée alors. Il m'avait déjà paru très artificiel, sentiment confirmé à nouveau, un peu comme une recette éprouvée pour faire pleurer dans les chaumières.
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Après la lecture de « Il est juste que les forts soient frappés », c'est dans « Les enfants véritables » que l'on découvre comment Théo, à la suite du décès de sa femme, a reconstruit sa vie avec Cléo et leurs trois enfants.

Il ne s'agit pas seulement d'apprendre ce qu'ils sont devenus. Cette suite nous plonge dans une histoire profonde où il est question du lien de filiation, donné par le sang ou acquis par l'amour.

L'auteur nous explique la difficulté pour Cléo de trouver sa place dans un cercle familial où la maman n'est plus mais reste présente dans les coeurs meurtris. Parallèlement à leur famille recomposée, on suit l'enfance de Cléo, qui a elle aussi grandi dans une famille où les enfants ne sont pas issus des mêmes parents. Petite, elle se pose la question de savoir si elle est une enfant « véritable ». L'alternance entre ces deux familles et époques, touche aussi à la notion de maternité qui n'est pas vécue de la même façon par toutes les femmes.

D'une famille à l'autre, d'un personnage à l'autre, Thibault Bérard nous offre une large palette d'émotions et de ressentis, au point qu'il n'est pas possible que vous ne vous reconnaissiez pas, au moins un peu, dans cette histoire.

Et alors qu'à la fin du premier livre, l'arrivée de Cléo dans la vie de Théo nous laisse un goût amer, il ne faudra que quelques pages pour changer d'avis et comprendre que c'est ce petit bout de femme qui va ramener leur famille à la vie.

Ce roman est un concentré de sensibilité, semé de petites embûches mais de grands bonheurs. Il nous tend les bras et nous laisse entrer au coeur de cette famille on ne peut plus véritable.
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Après la déflagration émotionnelle d'Il est juste que les forts soient frappés, Thibault Berard n'a peut-être pas eu envie de quitter ses personnages. Ou bien a-t-il voulu rétablir un certain équilibre et offrir à celle qui a inspiré le personnage de Cléo et ramené à la vie celui qui a inspiré Théo une merveilleuse déclaration d'amour ? Quoi qu'il en soit, Les enfants véritables peut se lire indépendamment mais la façon de recevoir ce roman ne peut pas être la même que si on a lu le précédent. le livre est entre la suite et le "spin off" qui permet de détacher un personnage pour monter une intrigue autour de lui. Ici Thibault Berard s'attache à Cléo, la jeune femme dont Théo est tombé amoureux alors qu'il accompagnait sa femme et mère de ses enfants dans sa fin de vie. Cléo qui se retrouve donc mère "par accident" et par anticipation de deux orphelins avant d'avoir elle-même donné la vie. Par des incursions dans l'enfance et l'adolescence de Cléo, dans sa famille pas tout à fait "traditionnelle" alternant avec le récit au présent de son apprentissage et de son acclimatation à cette nouvelle situation, Thibault Berard entreprend une riche et émouvante exploration des concepts de maternité et de famille. le parti-pris narratif fonctionne bien, choisir des voix extérieures permet de garder un certain recul. C'est très juste, extrêmement riche et diversifié en termes de points de vue, résolument lumineux malgré les sujets délicats qui sont abordés sans évitement. le récit poignant d'une quête acharnée du bonheur avec de vrais jolis moments qui arrachent quelques larmes d'émotion même aux coeurs les plus secs, notamment à chaque fin de partie. le genre de roman qui fait du bien sans mièvrerie mais avec beaucoup d'amour.
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Dès son premier roman, Thibault Bérard avait fait une entrée fracassante dans le Panthéon des auteurs coups de poing, des auteurs coups de coeur, ceux dont les personnages font leur nid entre coeur et mémoire, familiers d'emblée : les retrouver est comme un cadeau, un rendez-vous surprise dont on n'aurait osé rêver.
Dans Il est juste que les forts soient frappés, nous découvrions le cheminement entre douleur et lumière d'une petite famille-comète, née et morte le temps d'un éblouissement. Théo et Sarah s'aiment, Théo et Sarah font un bébé, puis deux…mais Sarah fait aussi un cancer dont le plus grand amour, le plus bel amour, ne saurait la guérir. Théo fait face avec Sarah, avec Simon, avec Camille. Parfois, entre deux vagues qui le submergent, pour sortir la tête de l'eau et respirer un peu, il échoue chez des amis, sur la terre ferme de la vie d'avant, la vie normale que les moins de trente ans devraient tous connaître. C'est là qu'il aperçoit Cléo. C'est là que s'allume pour lui le phare qui le guidera vers sa nouvelle vie, la vie d'après Sarah.
C'est à la construction de ce phare que nous propose d'assister Thibault Bérard dans ce deuxième roman dont il réussit haut la main la délicate épreuve. D'où vient cette incroyable Cléo si solidement amarrée à l'existence qu'essuyer des tempêtes qui ne sont pas les siennes ne lui fait pas peur ? Sur quel roc est-elle bâtie pour ne pas craindre d'y amarrer ce frêle esquif à la dérive, cette arche de Théo abritant deux enfants qu'elle pourrait bien faire siens ?
Les enfants véritables est une ode joyeuse à la famille recomposée, une invitation à prendre quelques libertés avec « ce que devrait être » un couple durable, une famille honorable, un deuil respectable, des enfants véritables…voire même un roman confortable ! Car on y gesticule beaucoup, on y fait des sauts de puce, des allers-retours et des va et vient, entre hier et aujourd'hui, entre les rires et les larmes, entre un papa tout là-haut et une maman au plus bas, des presque frères, des quasi soeurs, entre la joie, la peur, la douleur et l'amour, la mort, la vie, tout ça. Thibault Bérard avait déjà réussi à faire passer de la lumière dans un roman où se tamponnaient de plein fouet l'élan et la chute, il fait ici passer des bourrasques de joie sur des souvenirs épineux, un souffle de vie inextinguible qui fait avancer tout son petit monde au grand bonheur la chance, sous les échos des voix qui portent tour à tour une part de cette belle histoire, mêlant pure invention et souvenirs véritables.

Lien : https://magali.bertrand@neuf..
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Il est juste que les forts soient frappés, J'ai Lu suivi de Les enfants véritables de Thibault Bérard, Éditions de l'observatoire.


Dans le premier roman, nous faisons connaissances avec Théo et Sarah. Théo, jeune homme charismatique, à l'humour ravageur parvient à apprivoiser Sarah et à calmer ses démons.
Tellement qu'elle en oublierait presque cette vilaine certitude qui souvent l'oppresse. Cette certitude de mourir avant qu'elle n'atteigne ses 40 ans.
Pourtant il en sera ainsi. D'ailleurs c'est elle qui nous raconte l'histoire. Celle de Théo, des enfants, Simon et puis Camille qui est née tandis qu'elle était en rémission.
Elle nous raconte sans aucune amertume comment Théo a rencontré la vie tandis qu'ensemble ils menaient un combat contre la mort.
La vie elle s'est appelée Cléo et dans ce second opus, c'est d'elle qu'il s'agit !
Ainsi commence Les enfants véritables. L'histoire de Cléo. Douce et solaire, fine et patiente. Cléo, son passé, sa famille bancale et un peu cassée avec Diane une maman actrice, immature et instable, Paul son papa, son pilier, l'homme de la montagne et sa merveilleuse fratrie véritable et quelque peu improbable : César ce grand frère différent et Solène, enfant meurtrie à jamais.
Cléo est forte et fragile à la fois, en aimant Théo, elle décide d'aimer ses enfants, dans la juste mesure d'abord, dans la compréhension ensuite, et dans l'infini après...
C'est la genèse de cette drôle de fille, ses choix, ses combats, ses victoires... et son accomplissement.
Un roman sensible aux personnages attachants, une étude psychologique fine et réaliste, des situations particulièrement bien analysées : le deuil, le manque, la famille recomposée, le choix qui s'impose un peu malgré soi, la vie malgré tout...
J'avoue une préférence pour le premier roman mais un réel plaisir de les lire l'un après l'autre.

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Souvenez-vous du 8 janvier 2020… Date de sortie d'un premier roman qui aura raflé mon coeur et la première place dans mon classement des meilleures lectures de l'année. « Il est juste que les forts soient frappés » avait été LA lecture la plus intense émotionnellement parlant de l'année. Aujourd'hui, 7 avril 2021, Thibault Bérard publie « Les enfants véritables », une suite, mais aussi un nouvel opus qui peut se lire de manière indépendante, centré sur le personnage de Cléo en reprenant quelques protagonistes rencontrés lors du premier récit. Roman choral, « Les enfants véritables » est raconté par 3 voix : celle de Diane mère de Cléo, celle de Paul père de Cléo et celle de Cléo elle-même. Cléo est la « Maman par accident » de Camille, la « Maman d'adoption » de Simon, la « Maman dans le désordre » de Louise. Chacun de ces « rôles » va lui apprendre quelque chose d'essentiel sur elle-même, mais également sur ce rôle de mère, une position sacralisée, jaugée, jugée.

Dans « Les enfants véritables », c'est bien le parcours de vie de Cléo qui nous est raconté, cette femme qui par son énergie débordante et sa personnalité solaire illumine tout sur son passage. Celle qui a redonné le goût de vivre à Théo et doit trouver sa place dans le foyer de celui-ci où une femme est décédée en laissant deux enfants de 7 et 4 ans. Pour comprendre comment elle va parvenir à devenir mère, il faut analyser ses relations avec sa propre mère : c'est la première partie. Cléo était déjà issue d'une famille singulière où l'homme a pris la place de la mère puisque celle-ci ne pouvait vivre avec un fil attaché à sa patte. Tout en respectant ce besoin de liberté de sa femme, Paul, son mari a rempli les deux fonctions parentales pour Cléo, mais aussi pour César un gamin adopté et Solène fruit d'une relation adultère entre sa femme et un autre homme. On n'attache pas quelqu'un qu'on aime, c'est la première leçon. C'est l'amour, le respect de l'autre et le choix des mots qui fait grandir Cléo. « Du haut de ses sept ans, elle a très bien compris qu'elle avait un papa-chêne, sur lequel elle peut s'appuyer pour grandir, et une mère-herbe-folle, dont elle ne peut suivre du regard les gracieux envols et les atterrissages en catastrophe, sans espérer beaucoup plus qu'une conversation sur le dernier roman qu'elle a lu ou des conseils sur la façon de se tenir à un dîner. » Il y a plusieurs façons d'être mère. Diane fait partie de celles qui ont refusé de se renier parce qu'elle pouvait se reposer sur cet homme qui l'aimait plus que personne.

Cléo va devoir gagner son ticket pour apprivoiser les enfants de son compagnon. Cela ne lui fait pas peur puisque d'une certaine manière, elle reproduit son propre schéma familial singulier. « Je crois, quant à moi, que c'est justement l'aptitude de Cléo à profiter pleinement de chaque moment, à la vivre jusque dans ses détails les plus anodins, qui a été sa meilleure arme pour se faire sa place dans cette famille. »

Entre souvenirs d'enfance et photographies du présent qui posent les fondations d'une famille en devenir, Thibault Bérard interroge le lien maternel et démontre que ce lien n'est pas forcément celui du sang, qu'il peut « exister » de différentes manières, qu'il n'y a pas qu'une seule « bonne » recette, que seuls l'amour et la patience permettent de tisser des liens forts.

« (…) être une maman, c'est certainement être là, avant tout ; mais parfois, c'est aussi ne pas y être, pour laisser à l'autre le temps de trouver sa place. C'est aussi s'employer à ne pas être uniquement une maman. »

Je connais la difficulté de construire une nouvelle famille, de se faire accepter, de tenter de se faire une place, d'accorder les violons de chacun sur un mode d'éducation, de se taire lorsqu'on n'est pas d'accord, de faire bloc devant les enfants qui devinent chaque faille. Thibault Bérard évoque très justement toutes ces problématiques. Chacun arrive dans l'histoire avec son bagage émotionnel, son vécu, ses blessures, ses espérances et à la fin, l'orchestre doit jouer ensemble et juste. « Les enfants véritables » sont ceux que l'on aime, peu importe les liens du sang. J'ai retrouvé toute la sensibilité de l'écrivain, sa plume faite de dentelle de mots, ses émotions nues, son phrasé si juste, sa propension à aimer « fort », et à voir « en grand ». Comme dans « Il est juste que les forts soient frappés », ce récit est profondément ancré dans la vie, résolument positif, authentique, et sensible. L'amour déplace des montagnes et permet de guérir toutes les blessures. Il est l'heure de nous rejoindre dans cette grande fête, on n'attend plus que vous !
Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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