Étrange comme en temps de guerre la musique est une des rares choses qui semble indestructible.
Lorsque nous sommes impressionnés et bouleversés par une histoire, celle-ci engendre quelque chose qui devient, ou peut devenir, une part essentielle de nous-mêmes, et cette part, qu’elle soit petite ou grande, est, en quelque sorte, le descendant de l’histoire ou sa progéniture. (..)
Dépourvues des complications et conflits inhérents aux liens familiaux, ces histoires qui nous façonnent sont nos ancêtres fortuits.
Être désiré emmène sans doute au plus près d’un sentiment d’immortalité.
Les danseurs connaissent leur corps d’une façon si aigüe qu’ils peuvent être en lui, devant lui ou au-delà de lui. Et cela dans l’alternance, en changeant parfois à chaque seconde, parfois à chaque minute.
Cette dualité est ce qui leur permet, quand ils sont sur scène, de se fondre en une seule entité. Ils s’appuient, se soulèvent, se portent, roulent, se séparent, se joignent, s’arc-boutent de sorte que deux ou trois corps deviennent un seul abri, comme une cellule vivante abrite ses molécules et agents, ou une forêt ses animaux.
Cette même dualité explique pourquoi ils sont si fascinés par la chute et l‘envol, pourquoi le sol les défie tout autant que l’air.
Lorsque je dessine, je me sens un peu plus proche de la manière dont les oiseaux trouvent leur chemin quand ils volent, ou des lièvres en quête d’un abri s’ils sont poursuivis, ou des poissons qui savent où frayer, ou des arbres qui trouvent leur voie vers la lumière, ou des abeilles qui construisent leurs alvéoles.
J’ai conscience d’une compagnie silencieuse, lointaine. Presque aussi lointaine que les étoiles. Mais compagnie cependant. Non parce que nous sommes dans le même univers, mais parce que nous sommes impliqués – chacun à notre façon – dans une quête comparable. Dessiner est une forme d’exploration. Et la première impulsion générique pour dessiner découle du besoin humain de chercher, relier des points, positionner des choses et se positionner.
"La dentelle est une écriture blanche,lisible seulement lorsqu'il y a de la peau en dessous"
Vient le moment(…) où l’attention, requise à mesurer et rassembler, change.
D’abord, on interroge le modèle (les sept iris) afin de découvrir des lignes, des formes, des tonalités que l’on peut tracer sur le papier. Le dessin accumule les réponses. Bien sûr, il accumule aussi les repentirs, après une remise en question des premières réponses. Dessiner, c’est corriger.(…)
Vient le moment(…) où l’accumulation se transforme en image c’est-à-dire qu’elle cesse d’être un amas de signes et devient une présence. Grossière, mais une présence. C’est là que notre vision change. On remet en question la présence tout autant que le modèle.
(…)
dessiner implique maintenant de soustraire autant que d’ajouter.
(…)
Ce soir, le dessin sera dans l’église, quelque part près de son cercueil.(…) ( de Marie-Claude)
Nous qui dessinons le faisons pour rendre visible quelque chose, mais aussi pour accompagner l’invisible vers sa destination indéchiffrable.
Le rire n'est pas une réaction mais une contribution.Ce qui advient en vingt-quatre heures peut durer plus d'un siècle.
Chaque histoire raconte un accomplissement,sinon il n'y a pas d'histoire.
Le rôle de l'écrivain,dit-il,est de décrire une situation si honnêtement..que le lecteur ne peut plus s'en évader.