Les entraves de l'hiver

- Tu as confiance en moi ? demanda le jeune homme avec un sourire aux lèvres.
- Qu'est-ce que c'est que cette question ? Tu te crois dans Aladdin ?
Jack se fendit d'un air outré.
- Aladdin ? Tu n'as pas mieux ? Ce pauvre va-nu-pieds ?
Un sourcil relevé, Mathilde jeta un regard ostensible sur les pieds déchaussés de son interlocuteur. Le jeune homme agita les orteils, comme s'il réalisait soudain leur existence, puis darda un sourire amusé sur Mathilde.
- Touché.

Venu au monde seul, tu le demeureras.
Solitude pour unique Maîtresse, noyé dans la détresse.

Qu'on en finisse.

Jack sut avant même de le voir qu'il était enfin là. Comme à chacune de leurs rencontres, il avait emprunté une silhouette différence, mais ce regard intransigeant demeurait le même. Un homme d'une quarantaine d'années s'approcha lentement de lui, trop lentement.

La douleur à son paroxysme, le Maître de l'Hiver ne tint plus et courba la tête. Un sentiment de frustration gronda en lui à l'idée que le Gardien interprète ce geste pour un signe de déférence. Il ne se soumettait pas, il n'avait simplement pas le choix.

- Ton temps est écoulé, annonça le Gardien de sa voix caverneuse. Retourne au Sommeil.

Aussitôt, la douleur commença à refluer et uen langueur irrépressible s'empara de Jack. Le corps entier devint lourd, les poupières se fermaient déjà, son esprit saturé de mélancolie s'engourdissait peu à peu.

Un jour, cela cesserait, il se le promit.

Un jour, il ne se rendormirait jamais plus

Il n'y a jamais de moment idéal pour prendre sa vie en main. Il n'y a que celui où l'on décide d'agir pour la changer.Si tu attends que tout soit propice dans ta vie pour te lancer, tu risques de passer à côté. Commence ta vie quand tu en as envie, Mathilde.

Il n’y a jamais de moment idéal pour prendre sa vie en main. Il n’y a que celui où l’on décide d’agir pour changer. Si tu attends que tout soit propice dans ta vie pour te lancer, tu risques de passer à côté.
Commence ta vie quand tu en as envie, Mathilde.

La proximité des êtres humains était une source d'amusement inépuisable. Jack aimait les voir évoluer, constamment fasciné par leur complexité. Lorsqu'il pensait avoir décodé les rouages de leur esprit, ils finissaient par le surprendre avec un comportement inattendu.