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Critique de jmb33320


« Je suis resté planté dans le soleil de mai à ruminer mes desseins ténébreux. Il y avait des rosiers, dans l'enclave bizarre que le jardin public formait en pleine ville. Ses grilles de fer pointues encageaient un assortiment de plantes qu'on ne voyait nulle part ailleurs. Des arbres piquants, inapprochables, étaient fichés dans le sol durci. D'autres arboraient des haricots verts géants, parfaitement incomestibles. Il n'est pas jusqu'aux tilleuls qu'une taille féroce ne réduisit aux squelettes torturés d'eux-mêmes, dressant vers le ciel des moignons boulus, sans presque de feuilles, sans parfum, comme des poteaux télégraphiques. »

Ce jardin public sera pourtant pour l'enfant Pierre Bergounioux le théâtre d'une rencontre avec une cétoine dorée, un petit scarabée vert métallisé qu'on peut trouver près de rosiers. Ce sera un des premiers exemples de cette passion qu'il va nourrir toute sa vie pour les insectes. le paradoxe est qu'on ne peut se les approprier, pour les mettre sous verre, qu'après les avoir fait passer de vie à trépas.

Avec sa prose somptueuse, l'auteur nous donne accès dans ce court livre à ce monde étrange des insectes et des milieux naturels qui les hébergent, à leurs particularités. le grand sylvain du titre est un rare papillon diurne, mais il sera aussi question du carabe hispanus.

Une fois encore j'ai été parfaitement fasciné par l'écriture de Pierre Bergounioux.
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