Vivre en soi n'est rien
Il faut vivre en autrui
A qui puis-je être utile, agréable, aujourd'hui ?
Voilà chaque matin ce qu'il faut se dire
Et le soir quand des cieux la clarté se relève
Heureux à qui son coeur, tout bas a répondu
Grâce à mes soins j'ai vu sur une face humaine
La trace d'un plaisir ou l'oubli d'une peine
Ce jour-là je ne l'ai pas perdu.
Brice Martinez
363 - [Le Livre de poche n° 4230, p. 129]
Nathanaël,que la beaute soit de ton regard,et non point de la chose regardee
(Graffiti - mur des lieux d'aisance)
"Quand je viens en ces lieux, dans cet endroit charmant
Soit pour y rêvasser, soit pour du plus urgent,
Et que sur ces murs peints, je vois toutes ces virgules,
Je pense à ta moustache, O ! vaincu ridicule !
Et quand mon postérieur, sur ce siège est assis
Je trouve que ton visage a beaucoup moins d'esprit
Et qu'au lieu d'un képi, sur ta tête, saperlotte,
Ta figure serait mieux, Adolf, dans une culotte."
Une mort exemplaire, sans éclat. J'ai vu et j'ai compris cet éclair de seconde où tout était fini mais, en revanche, je n'ai pas compris cet autre éclair qui me transperçait et qu'aujourd'hui je n'arrive pas oublier. (...) Lorsque sur cette couche infâme ma voisine est morte, une joie immense est montée en moi. Une explosion de joie. Peut-être, sans doute, le plus grand instant de bonheur de ma vie. "C'est elle qui est morte! Et moi, je vis." (...) Plusieurs de mes amies de Ravensbruck ont " ressenti" cette seconde inimaginable en voyant mourir une déportée. C'est cela, pour moi, le plus grand crime de Ravensbruckl
C'était l'idée du néant qu'évoquait ce macabre étalage.
Hélas!... Pas de linceul, pas de cercueil, pas de tombe, aucune fleur, aucune croix...
Le four...
Un peu de fumée...
Ceux qui ont connu cela ne doivent pas oublier.
Il faut raconter... Il faut se souvenir...
A quoi nous servirait-il de lutter pour conserver nos vies si nous n'étions pas assez fortes pour sauvegarder nos âmes?
Hélas !... Pas de linceul, pas de cercueil, pas de tombe, aucune fleur, aucune croix...
Le four...
Un peu de fumée...
Ceux qui ont connu cela ne doivent pas oublier.
Il faut raconter... Il faut se souvenir...
Je ne puis faire aucun commentaire sur le travail que nous avons fait en allemagne car tous les mots que je pourrais employer seraient infiniment trop doux. Je crois seulement que si nous avons survécu à toutes ces épreuves, c'est parce que nous avins lutté de toutes nos forces. Nous nous sommes acharnées à vouloir vivre, coûte que coûte, nous avons essayé de garder un moral magnifique, la revanche devait arriver et puis, surtout, Dieu nous a protégées.
On ne meurt pas sur les genoux d'une maman.