A coups de milliards de dollars la propagande continue.
Chacune d'entre vous
ici
peut être traitée ainsi.
Et ils seront nombreux
à acheter la vidéo
de votre calvaire.
Quelle est la limite ?
Il n'y en a pas.
La limite c'est la loi.
La loi de l'offre et de la demande.
La papesse du porno chic est invitée sur un plateau télé. Elle dirige une revue d'art contemporain et a vendu des dizaines de milliers de livres. Face à la victime de viols collectifs, une adolescente devenue femme malgré elle, cette dame lui dit avec mépris :
« Si vous n'étiez pas une coincée du cul vous auriez joui, pauvre idiote ! »
Un prisonnier de guerre a raconté ses sévices : enfermé dans le noir pendant plusieurs jours, frappé, tenu en laisse et enchaîné, on lui enfonce des objets.
C'est un dossier pénal
criminel
de la correctionnelle
Mais avec le contrat du X
La même chose est un film qui se vend
bien.
Film suivant
X multiplié par trois
Double pénétration cette fois
T'es encerclée
Fellation forcée
C'était pas dans le script
Mais quelle importance
Ejaculation faciale des trois mâles
Plus de huit mille téléchargements pour voir Roxane Woolf se faire sauvagement enculer.
Pute ! Chienne !
Alors dans la rame du métro, je me demande combien ont joui devant ma déchirure.
Je continuais mes cours de théâtre. Je croyais encore que j'étais une artiste.
Pourtant, j'ai vite compris que je n'aurais pas beaucoup de texte à apprendre. Quand je demandais les feuilles de dialogues avant le tournage, ça les faisait tous marrer. « Des quoi ? Des dialogues ? Il ne faut pas parler la bouche pleine. »
Oui j'ai un pseudo,
Un nom de scène, un nom X.
Parce que quand on devient putain on perd son identité.
Le luxe ne change rien. Le palace de l'escort
est plus propre
en apparence
mais être star des putes c'est rester pute.
Celles qui regardent le X en pensant que c'est abject d'accepter cela
finissent par y céder.
Les gamines pensent elles aussi qu'il faut y passer, accepter.
Ça fait partie du dressage des filles.
Des copines se déclarent « travailleuses du sexe ».
Elles ont un syndicat, des guignols qui ne défendent personne.
Le S.T.R.A.S.S. et je ne sais pas pourquoi dès que j'ai entendu j'ai toujours entendu « srass », je l'ai toujours compris comme ça et on me reprend. Mais je l'entendais comme ce virus, le « Severe Acute Respiratory Syndrom », arme de guerre bactériologique qui pouvait se répandre sur la planète à des milliards d'individus en quelques jours.