Les problèmes, c’est comme les mauvaises herbes. Tout le monde en a. On peut les arracher, les empoisonner, elles finissent toujours par repousser.
Manquer de crack quand on est accro n’est pas pire qu’être loin de son animal.
C’est ça le problème avec les fantômes de l’ancienne vie : ils reviennent vous hanter.
Pourquoi : « mais » ? Les « mais », c’est pour les chèvres. Vous êtes une chèvre ?
Les gens veulent croire en quelque chose : il suffit de leur fourguer une invention plausible.
Dehqan Baiyat était étudiant en cinéma à New York avant de se transformer en seigneur de guerre afghan, avec moto et mitrailleuse. Il devint célèbre à la fin des années 90, non pas en raison de ses trafics d'opium ou de ses tactiques brutales contre les talibans ou l'OTAN... mais à cause du pingouin qui ne le quittait jamais.
Lorsque les rumeurs parlant d'un chef militaire accompagné d'un oiseau antarctique vêtu d'un gilet pare-balles ont commencé à se répandre parmi les troupes britanniques, ...
Ça m'agace, comme un poil pubien coincé entre les dents.
« Je n’avais pas encore le Tapir quand je suis arrivé ici. Il s’est pointé la deuxième nuit, après que je me suis fait tomber dessus par deux mecs du gang 4161 de Melbourne. Coup de bol, mon pote Len était déjà sur place et connaissait leurs petits jeux. Il m’a filé un schlass à mon arrivée, lequel a fini dans le cou d’un des mecs, un connard tatoué appelé Deke.
Cette nuit, au moment où Deke canait dans un hôpital à Geelong, le Tapir est apparu devant ma cellule d’isolement. Je l’ai entendu gratter à la porte. Ça m’a foutu une trouille pas possible. C’était une femelle. Les gardes ont dit qu’elle était encore pleine de boue de la jungle quand ils l’ont trouvé.
« Je m’appelle Eloria Bangana. Je vis en RDC, la république démocratique du Congo. J’ai treize ans. Lorsqu’ils ont tué ma famille, j’ai dû faire un choix : me prostituer ou me faire passer pour un garçon et travailler dans les mines de Coltan.
Par chance, je suis petite pour mn âge. La plupart des gens croient que j’ai neuf ou dix ans. Alors, j’ai choisi les mines parce que je peux me faufiler dans les sous-terrains avec ma pelle et mon petit seau pour tamiser, même si j’utilise surtout mes mains. Parfois, mes doigts saignent d’avoir gratté la terre. »
Je fais les cent pas devant l'entrée des ambulances des urgences de Charlotte Maxeke, en fumant férocement, en mastiquant pratiquement mes clopes. Je suis tellement absorbée par cette phrase qui passe en boucle dans ma tête (pitié ne meurs pas pitié ne meurs pas), encore tellement défoncée, que je ne remarque pas les ombres qui commencent à dégouliner des arbres, des poteaux et des recoins noirs puis se coagulent.