Cela aurait pu être une banale histoire d'amour. Si ce n'est que Lui est un insoumis de la guerre d'Algérie, Elle une rebelle. Et qu'ils ont un lourd passé derrière eux.
Si ce n'est que nous sommes en mai 68, en pleine manifestation à Lyon. Si ce n'est qu'il y a un mort. Un commissaire écrasé ou plutôt heurté par un camion lancé sur les CRS par les manifestants. Et qu'Elle, la rebelle, n'est pas vraiment innocente.
Si ce n'est qu'il y a aussi d'autres personnages réels ou imaginés par
Yves Bichet fort attachants, et marginaux pour la plupart, et que nous sommes pris par les mouvements des uns des autres, dans le tumulte de leur vie tout autant que celui régnant alors.
Si ce n'est que nous sommes tenus par une écriture précise, rapide, gorgée d'images très évocatrices, cinématographiques.
Yves Bichet donne à voir des lieux, des scènes saisissantes, et cela se retrouve dans ses autres livres, dont le précédent « indociles » où l'on fait connaissance avec Lui, avec Elle.
On peut lire ces deux livres, l'un après l'autre. Sachant pourtant que «
Trois enfants du tumulte » peut s'ouvrir avec plaisir sans avoir connaissance du premier.