Automne 1982. Presque dix-huit mois que le gouvernement socialo-communiste dirige la France. Où en sommes-nous ? Toutes les promesses semblent s'être envolées. Seuls restent des résultats catastrophiques. En juin, j'adressais une lettre ouverte au président de la République qui se concluait par : Un vieux soldat vous crie : « Monsieur le Président, rectifiez le tir », pour le bien de la France qui, sinon, court à la catastrophe. Le tir n'a pas été rectifié. Alors : Monsieur le Président, vous seriez tellement grand si vous pouviez dire : « Je m'en vais. » Le général de Gaulle, dont vous admires la stature et bénissez la constitution, doit vous le crier bien fort.
En effet, comment pouvait-on espérer créer la prospérité en décourageant l'épargne ? Favoriser la fraternité humaine en encourageant la lutte des classes ? Aider le pauvre si on ruine le riche ?
« Avec l'opinion publique, rien ne peut échouer. Sans elle, rien ne peut réussir. »
(Abraham Lincoln)
Bigeard a pour lui une silhouette et une légende, et contre lui un passé qui n'est pas, hélas !, que le sien, un passé de défaites et de replis ; il le confesse et l'égrène lui-même : la débâcle de 1940, la chute de Diên Biên Phu et la captivité, l'Algérie, perdue après que la bataille d'Ager eût été gagnée – mais à quel prix ? - et qu'eût avorté l'insurrection des barricades.