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EAN : 9782266002202
Pocket (01/01/1977)
4.38/5   17 notes
Résumé :
" Bigeard n'a guère quitté l'Indochine depuis qu'il y est venu avec Leclerc en octobre 1945. Commandant d'une compagnie isolée, il a vécu au pays thaï, dressé des bataillons à subsister et à combattre comme l'ennemi dont il a analysé et copié les méthodes. Les civilités ne sont pas son fort. Né pour commander, ne sachant ni feindre ni composer, jaloux de tout ce qu'il possède, il n'aime pas obéir et, comme il rue si les ordres qu'on lui donne lui semblent idiots, se... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Marcel Bigeard, dit « Bruno », une légende. Ce livre faisait partie de mes « à lire absolument » depuis des années. Je repoussais sans cesse, pensant tout savoir de ce grand monsieur, ou en tout cas l'essentiel. En tant qu'ancien marsouin, Bigeard était naturellement dans le Panthéon de mes héros, aux côtés des Vandenberghe, Kieffer et autres Cabiro.
Et pourtant, j'en ai appris des choses. Je ne pense pas qu'il soit utile de revenir sur tous les détails de sa carrière militaire : Deuxième Guerre mondiale, Indochine, Algérie, rien que ça ! le général Bigeard, qui a commencé sa carrière en tant que deuxième classe appelé en 1936 a été de tous les conflits, de tous les coups durs en essayant autant que faire ce peux, de ne pas être dans les magouilles.
On y découvre un personnage franc, entier, dur à la tâche sous les ordres duquel il devait être dur de servir. Mais, exigeant avec ses hommes, il l'était surtout avec lui-même. Il s'astreignait à une stricte discipline de vie : un footing tous les matins, une marche forcée au moins toutes les deux semaines, à la caserne comme en permission. On y découvre aussi un personnage parfois blessé, démoralisé, voulant démissionner, ne croyant plus à la grandeur de l'armée française et pourtant s'accrochant, prenant toutes ses missions à bras-le-corps même quand il perçoit clairement qu'on tente de l'éloigner du feu des projecteurs. Car Bigeard, surtout après son action à Diên Biên Phu est aussi un personnage public, le « premier para de France ». On a besoin de lui pour son allant, ses capacités d'adaptation, son génie tactique. On le craint lors du putsch des généraux, on le courtise pour entrer au gouvernement, on le met à l'honneur sur les champs Elysées, il pose pour Paris-Match. Il critique ses chefs, il estime ses ennemis et toujours, il entraîne ses hommes.
Mais, et c'est sans doute le plus terrible : on découvre un Bigeard qui vieillit ! Comme tous les héros, il vieillit mal. Il attrape une pneumonie après une nuit dans un train sans veste, lui qui a arpenté les djebels au coeur de l'hiver. Il se blesse gravement lors d'un saut d'entraînement, lui qui a sauté sur Diên Biên Phu. Mais il se relève toujours, après ses blessures, après l'attentat dont il est victime, après que le commandement essaye de l'éloigner.
Dans son style particulier, fait de phrases courtes, percutantes, dans un style finalement très militaire il nous raconte tout sans fard, sans essayer de masquer ses erreurs, sans fausse modestie, sans complaisance envers ses anciens chefs.
Certes il aura mérité ses médailles, il aura mérité sa « parcelle de gloire ». On peut être antimilitariste, on peut ne pas l'aimer, on peut ne pas le croire quand il dit que ses paras n'ont jamais torturé en Algérie, on peut le trouver trop rigide, on peut s'opposer aux guerres de décolonisation, on peut même, je pense, le haïr.
Mais on ne pourra jamais ne pas l'admirer ! Merci mon général !
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Lecture très, très curieuse et qui m'a surpris. La conclusion d'une carrière militaire et qui se résume très explicitement à: "Quelle connerie, la guerre!" J'ai mieux compris l'attitude amicale de Bigeard envers Georges Brassens sur je ne sais plus quel plateau de télévision.

Bigeard est un anarchiste en uniforme, et son bilan terrible est, finalement que la guerre est une connerie inutile et sanguinaire, une imbécillité cruelle et sans nom. Et venant de Bigeard, le poids est un peu plus conséquent que dans les mirlitons de Prévert. En fait, comme Joseph Kessel l'a écrit (article dans le livre) ou comme Jacques Massu l'avait signalé (rapport disponible dans le livre), Bigeard est un homme d'une extrême complexité psychologique, moralement déchiré, très ambigu, impossible à résumer.

C'est très inattendu pour moi qui pensais que le "premier parachutiste du monde" était, allez osons le dire, un gros con. Il n'en est rien. Bigeard est subtil, philosophe, anarchiste, poète même, et surtout: il déteste tuer (jamais il ne porte d'arme sur lui, il est extrêmement économe de la vie de ses hommes et épargne l'adversaire toutes les fois qu'il le peut).

Sa motivation essentielle de parachutiste semble avoir été de sauver des vies, et non d'en éliminer.

Un portrait vraiment étrange. Vive le confinement qui m'a permis de lire ça, faute de pouvoir me mettre autre chose sous la dent.
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Le général Bigeard est né à Toul le 14 février 1916, il a 93 ans…

Marcel Bigeard nous offre, dès 1975, une autobiographie de bien belle facture. Il nous livre ses réflexions, ses actions et ses états d'âme pour une période historique déterminante de l'histoire de France: de l'avant second guerre mondiale jusqu'à la décolonisation et les trente glorieuses.

Corps francs durant la drôle de guerre, parachutiste de la France Libre, officier étincelant en Indochine, officier supérieur en Algérie, « Bruno » Bigeard est un officier d'exception, un entraineur d'homme exemplaire, un organisateur hors pair et un personnage « haut en couleurs ». Quel parcours !

Pour les amateurs d'Histoire, indispensable pour comprendre l'armée française de la 4ème République.
Pour tous, un parcours authentique, une expérience de vie exceptionnelle.

Pour une parcelle de gloire par le général Marcel Bigeard aux éditions Plon en 1975 maintes fois réédité.
Lien : http://www.bir-hacheim.com/b..
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Or la police est adaptée mais manque de moyens, l'Armée a des moyens mais n'est pas adaptée. Comme il est plus facile de s'adapter que d'obtenir des moyens, nous pensons qu'en cas d'urgencen c'est à l'Armée de s'adapter et de prendre l'affaire en main.
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Suis impatient de sauter à nouveau, d’être avec ceux qui jouent le jeu…. Ma seule véritable place…. Quel dommage ! Cette garce de jambe droite me fait de plus en plus souffrir. Je n’en parle à personne…. Bigeard, c’est l’homme en forme, le disponible, l’inusable, celui à la baraka, alors que tout compte fait, suis bâti comme les autres… L’orgueil ajouté à la volonté n’est pas forcément un défaut dans notre style de vie, et puis, mon début de légende doit se payer… C’est normal.
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" Bigeard me considéra de son regard bleu sourd, magnétique
-Et vous croyez, demanda-t-il, que nous l'aimons, la guerre ? "
JOSEPH KESSEL
Bône, mai 1956
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Nous sommes dans un état second. J'ai l'impression de tourner un film, d'assister à tout ce qui se passe, mais de l'extérieur... Non, ce n'est pas possible. Que fait-on dans cette galère sans issue? Pourtant la nuit est fantastique... On tient encore... On espère... pas tous, évidemment... on titube mais on refuse le K.-O.
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[Membre d'un groupe franc basé dans le village alsacien de Trimblach en 1939-1940:]
Nous vivons dans le village dont tous les habitants ont été évacués, laissant derrière eux l'essentiel de leurs biens. Il est facile d'améliorer l'ordinaire avec le bétail abandonné. Que c'est affligeant, un grand village avec quarante guerriers en herbe au milieu de ces pauvres chiens et chats recherchant notre affection de leur regard triste.
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Bigeard: "Je suis un admirateur de Brassens, je connais toutes ses chansons."
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