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Citations sur Meg Corbyn, tome 3 : Gris Présages (35)

Vlad enflamma les deux bougies qu’il avait posées sur la vieille table et regarda Grand-père Erebus incliner la boite pour répandre délicatement les joyaux sur le bois sombre.
– Une fortune, commenta Erebus. Des humains se sont déjà entre-tués par le passé pour un seul diamant. Ils n’hésiteraient pas à tuer une femme et un enfant pour ces jolies pierres précieuses.
– Des choses, répliqua Vlad en dévoilant ses crocs. Ils tuent pour des choses.
Erebus remua les pierres.
– Nous aussi.
– Nous tuons pour manger, pour protéger notre territoire et nos foyers. Pour protéger notre espèce.
– Nourriture, territoire, foyer, tout cela vaut la peine qu’on le défende, mais ce sont toujours des choses, Vladimir. Quelle quantité de nourriture peut-on s’offrir avec ces joyaux, à ton avis ?
– On ne peut pas acheter ce qui n’est pas disponible.
Vlad réfléchit à ce qu’il venait de dire. Depuis quand exactement ces rumeurs de pénuries circulaient-elles ? Il considéra les pierres précieuses.
– Il est possible que la nourriture ne soit pas disponible parce qu’elle a déjà été achetée. Et que ces pierres constituent le moyen de paiement. Mais pourquoi stocker de la nourriture et faire croire aux gens qu’ils vont mourir de faim ?
– Nous connaitrons bientôt la réponde à cette question. La faim aiguise les pulsions. (Erebus rangea de nouveau les joyaux dans la boite en bois habillée de velours.) Parle-moi donc des humains qui élevaient les sang doux pour la reproduction. Les a-t-on retrouvés ?
– Non, confia Vlad avec une amertume contenue. J’ai interrogé les Sanguinati qui résident dans les régions où on a retrouvé des files abandonnées ou repêché des cadavres de bébés D’après eux, personne ne fournit le moindre effort pour localiser ces fermes ou identifier les humains qui les dirigeaient.
– Et ici, qu’a fait la police ? Et le gouvernement ?
– Pour le gouvernement, tu devrais poser la question à Elliot. Quant aux policiers, ils ont menés des recherches, je le sais de source sûre. Ils ont confirmé qu’aucun des ces centres n’existait dans la région de Lakeside. Aucune fille abandonnée. Aucun cadavre de bébé.
Erebus garda le silence quelques instants. Puis :
– Tout a un prix, Vladimir, pas uniquement les choses. La loyauté aussi. (Il toucha la boite de l’un de ses épais ongles jaunis.) Sil les humains ne cherchent pas à localiser ces fermes, nous le ferons à leur place. Dis au Sanguinati de retrouver ceux qui ont fait du mal aux sang doux et à leurs petits.
– Dois-je parler aux filles du lac ? Leurs semblables pourraient détruire les bâtimetns qui seront découvert.
– Du bois. De la pierre. Du verre. (Erebus secoua la tête.) Ne touchez pas aux bâtiments. Ils n’ont aucune importance. Trouvez les humains qui y ont travaillé et tuez-les.
– Les cadavres doivent-ils être laissés en évidence ?
En d’autres termes, Erebus souhaitait-il faire comprendre aux humains que les Sanguinati avaient exercé leur propre forme de justice ?
Le patriarche le considéra avec un étonnement dont Vlad ne sut dire s’ il était feint ou sincère.
– Il n’y a aucune raison de gâcher la viande une fois que les Sanguinatiu auront satisfait leur appétit, Vladimir, le réprimanda doucement le vieux vampire. Non, non. Emportez-la dans les territoires sauvages là où elle sera utile. De nombreuses créatures autres que les terra indigene apprécieront de ne pas avoir à chasser pour nourrir leurs petits.
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— Ils voulaient me couper les doigts. Là-bas. Ils voulaient me couper les doigts parce que j’avais besoin de dessiner et qu’ils voulaient que j’aie besoin des coupures à la place.
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La voir souffrir lui faisait mal. Il avait envie de lui lécher la figure et de lui donner un os à ronger ou de la distraire en lui proposant un jeu. Mais il savait d’expérience que rien ne parviendrait à la détourner de ce genre de douleur.
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Une meute d’humaines et des Corbeaux dans un bâtiment rempli d’objets à vendre.
Il se laissa aller contre le dossier de sa chaise et poussa un soupir.
— Et dire que les humains trouvent les vampires effrayants.
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De petits villages humains subsistent au milieu de vastes territoires appartenant aux Autres. Et, dans les villes humaines importantes, des parcs fermés appelés Enclos sont occupés par des terra indigene qui ont pour tâche de surveiller les résidents de la cité et faire respecter les accords conclus entre les humains et les Autres. Il existe toujours une fragile tolérance prédatrice d'un côté, la crainte de ce qui rôde de l'autre. Mais les humains, s'ls font preuve de prudence, survivent. La plupart du temps, ils survivent.
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-Comme nous n'acceptons plus dans la librairie les humains qui ne font pas partie de la meute de l'Enclos, il est temps d'enlever les livres qui n'intéressent personne. Vlad en saisit un. En couverture figurait un mâle musclé à demi dévêtu et à l'air menaçant qui était sans doute censé représenter un terra indigene. A ses pieds était allongée une femelle tout aussi peu habillée, probablement humaine, et qui, malgré sa posture soumise, levait le menton dans une attitude provocante en arquant le dos, exposant une poitrine impressionnante.
-Tu crois que les humains comprendront un jour que les seins ne nous font plus aucun effet après le sevrage ? demanda Vlad en ouvrant une page au hasard.
-Comment pourraient-ils le comprendre ? rétorqua Simon en désignant le livre d'un signe de tête. Aucun de nous ne penserait à le mentionner, vu que cette histoire n'intéresse personne chez nous, et les éditeurs terra indigene savent pertinemment que des couvertures comme celles-là nous laissent indifférents. La question qu'il fallait se poser, à son avis, c'était comment ce bouquin avait atterri sur les étagères en premier lieu. Vlad lut quelques pages avant de remiser l'ouvrage sur le chariot.
-Certains d'entre nous le prendraient peut-être si tu le rangeais avec les comédies. Simon le dévisagea, puis examina la couverture.
-Ou avec les manuels de cuisine ?
-Les idées que nous éveillent les seins apparaîtraient de façon trop évidente.
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-Je crois qu'il existe plusieurs niveaux d'indigènes. Le premier comprend ceux qui traitent avec nous. Quand nos ancêtres ont débarqué sur ce continent, ces indigènes les ont observés et ont vu des compétences qu'ils souhaitaient acquérir. Peut-être qu'ils utilisaient déjà des outils très simples et que les nôtres leur ont paru plus élaborés. Certes, nous étions des envahisseurs, à la fois des prédateurs rivaux et une nouvelle source de nourriture, mais nous vivions en meutes, et les terra indigene nous comprenaient, dans une certaine mesure. Quelques Autres se sont révélés assez curieux ou assez dévoués pour nous étudier, pour se....contaminer en absorbant en partie notre forme et des comportement qui font de nous des humains. Le deuxième niveau est constitué des indigènes qui vivent dans les zones tampons ou en lisière des espaces sauvages et qui adoptent les mêmes formes que les Autres des Enclos. Peut-être parviennent-ils à prendre un aspect suffisamment humain pour manier nos outils et apprécient-ils certaines de nos inventions. Il est possible, par exemple, qu'ils coupent des arbres sur leur territoire pour fabriquer du papier destiné à la confection de livres ou qu'ils permettent l'exploitation partielle de gisements de charbon, d'or, d'argent ou de ce qui peut se trouver sur leurs terres. Partielle seulement. Et, d'ordinaire, s'ils ne traitent pas directement avec les humains, mais avec le premier niveau de terra indigene.
-Et le troisième niveau ? demanda Roger.
-Le troisième niveau n'a aucun contact avec les humains et vit dans ce qui est considéré comme les véritables espaces sauvages, c'est à dire la plus grande partie de Thaisia. Ces indigènes ne veulent pas de nous. Ils n'ont jamais voulu de nous. Tant que nous n'attirons pas trop leur attention, que nous ne représenterons pas une menace pour eux, ils nous toléreront. Mais le jour où ils jugeront que nous sommes devenus indésirables....Steve frissonna.
-C'est ça que vous pressentez ? demanda Roger en le dévisageant. Que c'est le troisième niveau d'indigènes qui nous observe en ce moment ?
-Oui. Je pense que Simon Wolfgard n'aime pas la plupart des humains et ne leur fait pas confiance. Si j'étais un Loup, j'adopterais sans doute la même attitude. Il y a six mois de cela, ça ne lui aurait fait ni chaud ni froid de découvrir en se réveillant un matin que l'humanité avait disparu. Aujourd'hui, il s'intéresse personnellement à certains humains qu'il souhaiterait voir survivre, et nous devons l'aider à croire qu'il faut que nous fassions partie de ceux-là.
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-Vous avez déjà patrouillé dans les territoires sauvages, Scaffoldon ?
-C'est une assignation punitive, rétorqua le capitaine de Toland. Aucun policier sain d'esprit ne se porterait volontaire pour ce genre de poste, donc, non, je n'ai jamais patrouillé là-bas.
-Moi, si. Deux fois. Des expériences riches d'enseignements. C'est pourquoi je ne suis plus intimidé par les politiciens ou les hommes d'affaires aux dents longues....ni par les beaux parleurs prétendument issus d'une famille fortunée qui, par un hasard commode, vit sur un autre continent. J'ai vu certaines des créatures qui se tapissent dans le noir. C'est elles que je n'ai pas envie de chiffonner.
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-Lieutenant, les indigènes des espaces sauvages sont furieux. Vous n'êtes plus seulement une espèce nuisible.Vous avez montré que vous représentiez une véritable menace pour les terra indigene et la planète.
-Confiner les humains à l'intérieur des villes n'est pas une solution, répliqua Montgomery.
-Non, rétorqua Simon d'un ton sec. La solution, c'est l'éradication.
Suivit un silence hébété. Simon prit le temps de se calmer avant de poursuivre :
- Savez-vous pourquoi ces indigènes n'ont par tout de suite opté pour cette décision, lieutenant ? Parce que nous avons changé les choses. Parce que l'agent MacDonald est mort en essayant de sauver un Corbeau. Parce que vous nous avez aidés. Parce que cet Enclos possède une meute humaine, le seul dans ce cas. Parce que Steve Batelier et les résidents de Great Island souhaitent renforcer leurs partenariat avec les terra indigene. (Il considéra Burke). Cet enclos. Vos hommes. Les habitants de Port-Batelier. C'est tout ce qui freine l'éradication des humains de Thaisia. Vous comprenez ?
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-Tu crois que la solution consiste à devenir plus humains ? Simon retira d'autres livres des étagères.
-Pas tout à fait. Je crois que la solution consiste à reconnaître l'ennemi qui se cache dans le troupeau. Quand nous l'aurons identifié, nous pourrons le tuer et retrouver la paix. A force de traiter les humains de viande intelligente, nous avons tendance à oublier que, si nos ancêtres ont adopté cette forme, c'est parce qu'ils ont décelé chez les premiers qui sont arrivés à Thaisia une nouvelle espèce de prédateur, un rival qu'il nous fallait comprendre pour conserver notre position dominante.
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