C'est avec une certaine nostalgie que j'ai tourné les pages de Cartes ivoire, dernier tome de la saga Meg Corbyn que j'aime de tout mon coeur. Cette série a pour moi révolutionné le genre de la bit-lit, mettant en scène des Autres, vampires, métamorphes, élémentaires et plus encore, étonnamment justes, dans le sens où leurs animalité/caractéristiques sont réellement mises en avant. Ici les vampires ou les garous ne sont pas simplement des humains avec des canines, des poils et un régime alimentaire particulier. Bien au contraire. Ils ne sont pas humains, un point c'est tout.
Anne Bishop n'a pas non plus oublié que, forts de leur supériorité, les Autres sont tout à fait à même de régner sur le monde, les humains qui ne veulent pas collaborer devront se contenter de ce qu'on leur laisse… ou finir en repas.
Si les autres tomes envisageaient ce monde d'un point de vue plus global (surtout Empreintes fauves), Cartes ivoire se concentre sur Lakeside et encore une fois, met en scène les ravages que les humains peuvent accomplir par leur bêtise.
En fait, il s'agit surtout d'un humain : Cyrus, le frère du lieutenant Montgomery, qui a élevé les combines au rang de métier. Travailler, très peu pour lui. Profiter des autres, c'est bien mieux. Sauf qu'avec les Autres, la duperie et le mensonge sont des prétextes tout à fait valables pour être mangé et si les Ainés ne voulaient pas l'observer de plus près, Simon, Vlad et les autres habitants de l'Enclos auraient bien réduit ce fauteur de trouble en purée depuis longtemps. Mais jusqu'où faudra-t-il aller pour éviter que la paix n'explose ?
Ici pas de grandes batailles, mais des évènements quotidiens qui mis bout à bout forment une dangereuse accumulation, du genre à remettre en cause la paix durement obtenue entre les terra indigene et les humains. Je me suis régalée encore une fois, bercée par la vie de l'Enclos. C'est toujours très drôle, parfois cocasse et émouvant, mais on passe également par des moments de violence car il ne faut jamais oublier que les Autres ne sont pas humains. Et je dois bien avouer, comme à chacun des romans de cette série, que je me suis retrouvée à haïr la bêtise de ma propre espèce, malgré les représentants humains tout à fait respectables qui font partie des personnages.
Les personnages d'ailleurs sont tous bien travaillés, malgré leur grand nombre. Les personnages secondaires ont une vraie utilité. On sent qu'ils vivent en dehors des scènes communes avec les personnages principaux et cela donne vraiment de la profondeur à ce récit.
Même si les aventures de Meg s'arrêtent ici, je suis contente d'avoir accompli ce bout de chemin avec eux, surtout que l'autrice a bien entendu l'appel de ses fans et que la fin nous montre tout simplement ce que l'on voulait voir depuis le début ! Je n'aurais pas dit non à quelques pages supplémentaires mais comme toutes les bonnes choses ont une fin, je me contenterai de celle-ci et je garderai à tout jamais cette saga dans mon top littéraire tout genre confondu.
Lien :
http://dorisbouquine.canalbl..