Vu le nombre d'animaux de compagnie, comme elle les appelle, qui ont besoin d'un foyer, ou en tout cas de quelqu'un pour s'occuper d'eux, elle a suggéré de donner un chien, un chat ou un oiseau à tous les nouveaux résidents en guise de cadeau de bienvenue. J'essaie actuellement de la convaincre de renoncer à cette idée sans lui dire que ces nouveaux arrivants terra indigene risqueraient de croire qu'elle leur offre à dîner.
- C'étaient des intrus. Des voleurs. De mauvais humains. Ce n'est pas comme si on avait mangé l'un de ses amis.
Les Sanguinati formaient de fait une sorte de comité de surveillance de quartier, sauf qu'au lieu d' arrêter les malfaiteurs ou de les sanctionner avec d'une amende ils s'en nourrissaient, prélevant apparemment une quantité de sang proportionnelle à la gravité du crime commis.
- Tous les prix augmentent, se plaignait l'un d'eux. Il n'y a que les salaires qui stagnent.
J'ai rencontré mon patron, le shérif Virgil Wolfgard. C'est une chose que de se préparer psychologiquement à se faire harceler et chambrer par ses collègues pour une stupide raison d'équipement anatomique ; c'en est une autre de se sentir lorgné par son supérieur comme si on était un plat appétissant. Il avait apparemment plus besoin d'un assistant que d'un repas, car il m'a donné un badge flambant neuf et une arme.
- […] Tu devrais mâcher de l'herbe avant de retourner au bureau de liaison. Ton haleine sent la chair humaine.
Ce qui signifiait qu'il devait en être de même pour la sienne. Par chance, les humains ne possédaient pas un odorat suffisamment développé pour le remarquer. Meg non plus, toujours est-il qu'il ne paraissait pas très poli de lui souffler au visage après avoir boulotté un membre de son espèce.
Vlad dévisagea Simon d’un air hébété.
— Meg a dit aux Aînés qu’ils étaient…
— Mal élevés, oui.
Après un long silence, Vlad demanda :
— Pourquoi ?
— Ils ont réclamé des biscuits sans dire « s’il vous plaît ».
- C'est un coeur, répliqua Meg. Tu n'as jamais vu ce symbole ?
- Bien sûr que si. Mais il ne ressemble pas au vrais, ceux qui battent et qui se mangent.
- C'est un coeur romantique. (Elle le toisa d'un oeil soupçonneux). C'est pour ça que tu as rangé les livres de baisers avec les manuels de cuisine ? Parce qu'un coeur ça se mange ?
Elle souleva un pot et une cuillère avant de marquer une hésitation.
— Qu’est-ce que c’est ?
— Du yaourt.
Elle en avala une cuillerée et se demanda pourquoi Merri Lee et Ruth lui avaient assuré que c’était délicieux. Peut-être fallait-il s’y habituer ?
— Goûte.
(...)
— Pourquoi manger ce truc alors que tu peux avoir du bison ?
Comme elle ne pouvait pas vraiment affirmer qu’elle aimait le bison, ça ne faisait pas une grande différence.
— Merri Lee et Ruth m’ont dit que le yaourt était bon pour les intestins, en particulier pour les femmes.
— Je suis content de ne pas être une femme, marmonna-t-il en déposant quelques tranches de bison sur une assiette avant de considérer le reste de la nourriture exposée sur la table.
Essayer requiert du courage.