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Citations sur Et puis mourir (23)

La réponse était toujours la même : une touche subtile de fermeté, que l’on alternait avec quelques promesses d’accéder aux demandes des salariés… et une bonne louche de langue de bois. Ensuite, il suffisait de maintenir l’équilibre du mélange et de prendre son temps. La foule était ainsi faite qu’elle finissait toujours par se lasser. C’était dans sa nature. Les élites étaient constituées d’individus animés par une volonté de fer, qui ne lâchaient jamais leurs proies avant d’avoir obtenu ce qu’ils convoitaient. Les autres, tous les autres, ceux qui ne possédaient ni l’envie, ni les moyens d’obtenir le fruit de leurs désirs, étaient nés pour servir. Il n’y avait rien de bien sorcier, rien à comprendre : il fallait l’accepter, un point c’est tout.
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Depuis la terrasse de ce domaine, Régine Sauvage avait vue sur le jardin des Tuileries et le musée d’Orsay. Un panorama rare, qu’ils étaient nombreux à lui envier. Le point de vue si particulier offrait un merveilleux spectacle, éblouissant en toutes saisons. De là où elle se trouvait, elle pouvait jouir deux fois par jour de ce saisissant tableau : l’espace d’un instant, les toits de Paris s’embrasaient. Que le soleil se lève ou qu’il se couche, la lumière rasante allumait des myriades d’étoiles, elle répandait d’innombrables copeaux dorés au sommet des bâtisses. C’était comme une coulée de larmes incandescentes, une vague de feu liquide qui s’étalait sur la capitale. La Seine elle-même se parait de joyaux à cet instant. Les crêtes des vaguelettes plissant sa surface accrochaient des scintillements éblouissants.
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Il avait enfilé sa veste, car le chauffage avait été coupé automatiquement à vingt et une heures – quand on confiait la gestion des locaux à des sociétés privées, il fallait s’attendre à ce type de désagréments. Sans doute un « responsable » était-il persuadé que les fonctionnaires de police suivaient des horaires précis et que les truands observaient de leur côté un couvre-feu tacite pour leur permettre de se reposer.
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Nous ne sommes pas là pour nous substituer à la justice. Nous sommes payés pour la faire appliquer.
Le Guen eut un rire aigre.
— Vous confondez une fois de plus la loi et la justice.
— Et vous, commandant, vous jouez encore les donneurs de leçons. Je ne suis plus un gamin depuis longtemps, je peux penser par moi-même. Sans l’aide d’aucun tuteur.
— C’est bien d’être confit de certitudes, souffla Le Guen. Jusqu’au jour où on prend conscience de faire fausse route. Vous savez quoi ? On en reparle dans dix ans.
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— Depuis quand on s’occupe de ce type de cas à la Crim ? C’est nouveau ? Une nouvelle directive qui m’aurait échappé ?
— Arrête tes conneries, grinça Mesnard. Le P-DG de sa boîte est apparemment franc-mac, il a passé un coup de fil au bureau du maire en réclamant sa peau. Tu connais la musique : le réseau s’est mis en branle, et on nous a refilé le bébé en exigeant des résultats.
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Le Guen, comme nombre de ses collègues, avait la nostalgie du quai des Orfèvres. Non pas qu’il regrettât les murs verts antédiluviens, ou certains panneaux d’un jaune immonde fleurant bon les années 1980. Il ne se languissait pas non plus de l’exiguïté des locaux, des bureaux biscornus, tellement réduits qu’ils en devenaient étouffants, 16ni de leur aspect délabré, mais ce bâtiment, aux parois et plafonds d’une blancheur immaculée d’hôpital, était beaucoup trop clinique à son goût. Si les scientifiques s’y sentaient parfaitement à l’aise – on ne se refaisait pas ! –, les flics de la génération de Le Guen émettaient encore des réserves. Ils auraient du mal à s’y sentir chez eux.
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En entrant au 36, rue du Bastion, Jean-Yves Le Guen hésita à ôter ses lunettes noires. Après réflexion, il découvrit ses yeux bleus et cilla sous les néons. Autant assumer les cernes qui ourlaient ses paupières, ses joues bleuies d’une barbe naissante et son teint blafard, digne d’un figurant tout droit jailli de la série The Walking Dead. On ne pouvait pas échapper aux regards des collègues et certains, en l’apercevant, avaient déjà esquissé des moues goguenardes.
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Au vrai, le policier était d'un naturel taiseux et la solitude ne lui pesait pas. Du moment qu'on le laissait en paix, il n'était pas du genre à causer des problèmes. Pour autant, quiconque se serait mis en tête de lui chercher querelle -quelle que fût la raison choisie- aurait vite compris que la réserve affichée par le bonhomme n'était pas une marque de lâcheté ou de timidité.
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Quand Lemaître eut enfin rendu son dernier soupir, le tueur se pencha une dernière fois au-dessus de sa dépouille pour enfoncer le sexe tranché dans sa gorge. Il essuya la lame de son cutter sur le torse du défunt, avant de l’utiliser pour lui prendre une mèche de cheveux qu’il glissa dans une petite enveloppe préparée à cet effet.
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La victime a été torturée, ajouta Mautalent en constatant l’importance des émissions sanguines autour de la dépouille. On en saura davantage après autopsie, mais je pense qu’elle était encore en vie quand on lui a fait subir les sévices. 
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