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Critique de fanfanouche24


« C'est cela, lire: être accueillant, tout visiter afin de mater nos préjugés, voire en débusquer, sans quoi on reste et crotté et encroûté. (p. 27)”. Juste cette simple phrase…et tout est dit de l'Amour fou d'André Blanchard pour la Littérature !

Je replonge avec jubilation dans sa prose , tour à tour, acide , ironique, tonique , moqueuse, exaltée, polémique, passionnée, rieuse, désabusée …Pas de temps mort !!!

Humour potache, mauvaise foi dans ses coups de coeur ou de coups de gueule, mais ce n'est pas grave… C'est tout le charme de cet écrivain aussi talentueux que discret et rebelle. Ce n'est pas pour rien qu'on le qualifie de digne «petit- neveu de Léautaud » !!...

Lui aussi, amoureux des chats, chineur invétéré des brocantes [ nous offrant ainsi la "résurrection" d'auteurs "mal-aimés", qu'il lit ou relit avec attention], misanthrope confirmé...,"ange-gardien" dans une galerie d'art ,municipale, pour vivre...[ce qui nous vaut des morceaux savoureux et des descriptions moqueuses des organisateurs, artistes et tutti quanti !!]

Cela reste drôle, jubilatoire, car l'auteur égratigne tout et tous : nos comportements quotidiens, les comédies du monde littéraire, la politique, … La Comédie humaine, en somme !...
Tout est passé au crible au fil de ses humeurs. Reste le bonheur absolu de son goût constant, authentique de la littérature, lisant sans cesse, relisant beaucoup (en dehors des modes et des courants du moment)… Comme à chacun des Carnets, je fais des découvertes des plus réjouissantes ; la plus savoureuse est celle de l'auteur italien, Arbasino , qui fut également l'éditeur d'italo Calvino…Et comme j'ai un goût immodéré pour les livres qui nous amènent à d'autres livres… Ma prochaîne lecture sera celle de la prose d'Arbasino ! !

« Je lis -Paris, ô Paris- d'Alberto Arbasino, l'auteur promène ses vingt-ans dans le Paris artiste des années cinquante, et du côté de chez ceux qui vitaminent son idéal: les écrivains. Cela se comprend, les écrivains tenaient encore le haut du pavé, et leur prestige semblait à jamais de l'or en barre. (...) Soyons la petite souris. -Céline (en 1957): fringué clodo mais l'esprit toujours sur son trente et un, passant au crible ce qui seul lui tient à coeur, la littérature, se désolant qu'elle soit depuis longtemps devenue chromo à cause de la langue "desséchée par les académiciens et les jésuites" (...) (p. 139)

Toutefois, si André Blanchard m'a fait découvrir un certain nombre d'écrivains méconnus ou délaissés, il aura aussi induit des relectures… et dans ce volume, cela aura été Simone de Beauvoir… dont j'ai repris la lecture de « La force de l'âge ». Si l'auteur a une mauvaise foi certaine, par moments, il possède aussi une qualité indéniable : une honnêteté intellectuelle, reconnaissant humblement que souvent on « déboulonne les idoles »…qu'il est cependant parfois nécessaire et équitable de « les re-boulonner « !!!

Fin lettré, misanthrope joyeux… et passeur de textes, des plus convaincants. .. !

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