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Critique de cmpf



Toujours à Étonnants voyageurs, j'ai découvert Jean-Marie Blas de Roblès. Oui, je sais il est connu depuis longtemps, mais pas par moi. J'avais bien noté le titre si beau Là où les tigres sont chez, eux, mais sans aller plus loin. Mais pourquoi personne ne m'a-t-il mis un de ses livres dans les mains en m'assurant “Lis, tu vas aimer.” ?

J'ai donc commencé par un recueil de nouvelles. 26, très diverses, très bien écrites, avec l'impression d'une large culture derrière les mots.
Diverses par les pays, nous voyageons en Europe mais aussi en Afrique du Nord. Par le temps, si la plupart sont contemporaines, il y a une incursion au XIIIe siècle, et dans un temps mythique. Elles sont parfois cruelles, parfois douces.
J'ai souvent eu l'impression que Blas de Roblès égrenait des souvenirs, d'autant qu'il évoque plusieurs fois un ami.
Chaque nouvelle nous plonge dès les premiers mots dans le monde qu'il crée pour nous. Mais ce qui m'a le plus enchantée, c'est la langue. Jugez vous-même “Oblalie, sa vieille gouvernante, un cep de vigne portant le deuil et nouée par les rhumatismes, vint surveiller la broche et repartit sans mot dire vers la cuisine.” Ou ”Un mistral d'automne, éparpillant les fruits velus des platanes, cinglait l'espace de ses grains d'or insidieux, couvrait le pavé d'une toison instable qui s'envolait en soyeuses nuées à chaque recrudescence du vent.” “Un cep de vigne portant le deuil”, on la voit, sèche, tordue. “ses grains d'or insidieux” quand on se rappelle comment au printemps on peut être envahis par certaines productions des arbres.

Donc une excellente découverte.
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