L'adolescence précède la "solidification complète". Elle est mobilité, instabilité, une vie en devenir qui n'a pas encore trouvé sa forme définitive. Toutes les promesses peuvent être tenues.
Reprenant à son compté la métaphore classique dans la poésie lyrique de la fille-fleur, fragilité de la beauté, fuite du temps, vie éphémère, Marcel Proust fait des jeunes filles l'emblème du passage.
L'adolescence précède la « solidification complète ». Elle est mobilité, instabilité, une vie en devenir qui n'a pas encore trouvé sa forme définitive. Toutes les promesses peuvent être tenues.
Plus tard, on voit les choses d'une façon plus pratique, en pleine conformité avec le reste de la société, mais l'adolescence est le seul temps où l'on a appris quelque chose. (Marcel Proust)
Il a acquis l'arme la plus précieuse : l'auto-dérision. Et découvert qu'il devra désormais avancer masqué. Il est prêt pour la mondanité. Et bientôt pour l'écriture.
Nous aurions très mauvaise grâce à interdire les romans, mais enfin on ne dîne pas uniquement avec des meringues.
(Journal des demoiselles, 1884)
Si « la vraie vie, c'est la littérature », peut-être alors, pour des êtres tels que Marcel Proust, la préparation à la vie n'est-elle que le brouillon de l'art.
Dans ses pages magnifiques qui dépeignent les jeunes filles « en fleurs » - pas seulement florissantes, mais évoquées sous la forme de fleurs -, il [Marcel Proust] nous fait saisir ce qu’il a mis longtemps à percevoir lui-même, et dont la Recherche se fait l’écho et la quête : le passage du temps, ces instants suspendus, il les savoure car il devine leur impermanence.
La perception que nous avons de Marcel Proust est celle d’un être unique qui, après des années mondaines et en apparences futiles, a vécu le reste de sa vie à l’ecart, protégé par le liège de sa chambre des bruits et des odeurs, loin de la foule, isolé de ses admirateurs et même de ses amis, tout entier consacré à son livre, dans une course contre le temps et la mort.
Votre idée du malheur : Être séparé de maman, ainsi le jeune Proust répondait-il dans le questionnaire qui a fini par porter son nom.