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Citations sur Histoire de l'oubli (24)

Hasard et Mémoire oeuvrent dans l'infiniment grand et l'infiniment petit.
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Quand la maladie entama son ultime, irrévocable, marche en arrière, la mort frappant tout ce que la vie apporte en premier : la mort du parler, la mort du marcher, la mort du contrôle des intestins, la mort de la station debout, la mort de la capacité à s'alimenter, la mort de la capacité à s'asseoir, la mort du sommeil la nuit, la mort de la déglutition.
Quand la mort définitive, celle des battements du coeur, arriva, ce ne fut pas la plus importante, mais la dernière. Mais à la fin, cette modeste consolation : après ces innombrables morts, cette complète inversion de la vie, ce qui restait de maman trouva enfin le repos sous une forme foetale. Le seul mot convenant pour elle n'était pas morte mais repartie.
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Des années durant, j'avais cru que, si je m'étais trouvé devant deux portes, l'une ouvrant sur le monde tel qu'il est devenu, l'autre sur la mort, j'aurais choisi la seconde sans hésitation. Mais, mis au pied du mur, il s'est avéré que j'étais toujours un être humain. Ou du moins que j'avais la plus humaine des qualités : paniqué, je me suis accroché à la vie, sans m'inquiéter de savoir ce qu'elle serait.
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« J’aurais pu ne jamais composer avec lui, si, au fil des ans, je n’avais commencé à comprendre les opportunités que m’offrait le silence. Il était absolu. Par là il était abominable, mais c’est aussi une chance. En soi, le silence promettait d’absorber ce que je lui confiais : mes illusions, mes regrets, et jusqu’à la vérité. Et pourtant, même si les mots sortent de ma bouche pour tomber dans l’oubli, la vérité fondamentale de ma vie est si simple, l’avouer me fait tellement honte que c’est à peine si j’ose le dire : J’aimais la femme de mon frère. » (p. 12)
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[A propos de la maladie d'Alzheimer]

Ça va vous paraître atroce, macabre, mais il y a encore quelque chose de drôle: plus la situation devient insupportable pour l'entourage, mieux c'est pour le malade. Judith, par exemple, n'a jamais été aussi heureuse... (p 243)
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Elle était là: silhouette sombre sous un éclairage public, sa robe de chambre entrouverte projetant des ombres tourbillonnantes de douze ou quinze mètres de long
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« Un lieu sans pensée, idéal. Un endroit délivré du passé comme du futur. Un endroit où, ne se souvenant de rien, on ne pouvait rien perdre. Un endroit où, pour cibler ses désirs, il suffisait d’imaginer. » (p. 378)
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« La maladie de ma famille : la maladie de la vieillesse, l’effondrement familier de la mémoire, une affection connue de tout temps, venait tout simplement trop tôt. Une inversion de la vie en plein milieu comme une conclusion prématurée, un livre abandonné, jeté au feu, à moitié écrit. » (p. 227)
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Les gens font des vœux tout le temps. Vœu de silence, de pauvreté, de chasteté, de fidélité. Ils se choisissent une nouvelle foi. Ce n'est peut-être pas tellement impossible.
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Jamais je n'ai su comment combler tout ce silence. Dans les mois qui suivirent la grande tragédie de ma vie, tous les matins, je me levais d'un bond pour chausser mes godasses à semelles de liège et naviguer de pièce en pièce en me cognant à tout ce que je pouvais. Le silence évoquait l'absence et l'absence signifiait se souvenir, d'où ce raffut. Les grincements du plancher vermoulu, le bruit mat des fauteuils renversés, les cloisons craquant sous mes coups de poing : autant de petits réconforts quand partout, toujours, le silence me guettait.
Avec le temps, j'ai appris à le morceler. Si, après le petit déjeuner, je me surprenais à tendre l'oreille pour capter la voix de ma fille dans le jardin, ou le pas claudicant de mon frère dans le couloir, ou bien Mae tripotant la radio, j'accusais le silence qui venait de s'accumuler devant moi, dans le bol de porridge tout juste terminé, et je le chassais en raclant ses entrailles avec ma cuillère. Parfois, depuis la chambre jadis occupé par mon frère et Mae, un silence régulier, plus profond, commençait à filtrer sous la porte et il me fallait alors me précipiter à l'intérieur, les poings brandis, pour le vaincre.
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