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Critique de Loucy


Avec Juke-Box, nous replongeons dans la musique avec Jean-Philippe Blondel. le livre est découpé en plusieurs parties qui décomposent les actions pour mettre en route un juke-box (« Select Title » ; « Volume HI/LO » ; « Play » et « Juke-Box »). Chaque chapitre est le titre d'une chanson du top 50, nous devinons d'ailleurs les années grâce à ces célèbres musiques, entendant – malgré nous – les mélodies connues de tous comme « le Lundi au soleil », « Voyage voyage » (et oui là vous l'avez en tête pour une semaine, ne me remerciez pas !), ou encore « Belle » de la comédie musicale Notre dame de Paris. Nous revivons donc plusieurs époques, de la fin des années 1960 aux années 2000. Quarante de la vie de notre personnage principal : Yoann.

On découvre d'abord un petit garçon plein de vie, qui aime la musique, et qui obtient son premier disque, puis un adolescent plus sombre, plus complexe. On apprend sa vie familiale : un père très absent, violent, une mère qui rêve d'un ailleurs, et un grand frère parti étudier ailleurs. Jusqu'au drame, le héros perd ses parents et son frère dans un accident de voiture, le voici désormais seul, sans famille.

Le choc, le lecteur le ressent aussi, au point que j'ai relu ce passage, pour être sûre de bien comprendre, de ne pas avoir raté une information. C'en suit une envie de vivre, une envie d'être.

« Alors, pour éviter les questions et détourner la vague d'émotion, je dresse des listes négatives. C'est mon passe-temps favori. Des listes de ce que je ne veux pas, plus tard.
Je ne veux pas de pavillon Phénix.
Je ne veux pas de Tupperware ni de gâteaux faits dans les Tupperware.
Je ne veux pas de tapis achetés en solde chez Mondial Moquette avec cette ristourne pour le personnel hospitalier que l'on n'accorde jamais.
Je ne veux pas me marier et marcher dans l'Amour sur la voie des Cieux.
Je ne veux pas me coucher à huit heures du soir juste après « Des chiffres et des lettres ».
Je ne veux pas passer mes soirées devant la télévision à regarder les autres vivre.
Je ne veux pas d'enfants, ou alors seulement adoptés lorsque j'aurai soixante ans et que j'aurai à coeur de rendre heureux les plus démunis, ce qui veut dire : pas tout de suite.
Je ne veux pas passer ma vie au boulot et ne rentrer que le week-end dans une maison où tout le monde me déteste cordialement et se dit « ah – dommage » quand je tourne la clé dans la serrure. »

De ce livre, on retient que chaque évènement, chaque époque peut être marqué par une chanson. Et à la lecture de chaque chapitre, je fredonnais la chanson du titre. On sort de ce livre un peu sonné, et pourtant pas complètement plombé. Car au cours de la lecture on sourit, on rit du sarcasme dont Yoann fait preuve, on est ému de la lucidité, du regard qu'il a autour de lui. Ses voyages m'ont touchée et montre une nouvelle part de lui, un passage à l'âge adulte.

On est vite pris dans ce roman, on le lit d'une traite, voulant partager cette vie avec lui, voulant l'épauler, l'aider, l'aimer. Quand soudain, nous sommes en 2004, Yoann nous laisse pour vivre sa vie sans nous la dévoiler.

J'ai été bouleversée par ma lecture, je l'ai lu en aller-retour à l'autre bout de la région, et je suis restée un peu ailleurs une fois la dernière page avalée.

Il n'y a pas à dire, Jean-Philippe Blondel sait nous émouvoir et nous transmettre ses émotions.
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