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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'ennemi public numéro 1. Il y a plus de 30 ans.

Terroriste, il a fait trembler d'effroi la France. Depuis, Carlos est en prison.
Je débute ma lecture avec une certaine appréhension car comment comprendre un tel monstre ?

Mais heureusement là n'est pas le propos. Sophie Bonnet va s'attacher à raconter un homme et non un mythe. Démonter l'imaginaire collectif et rabaisser l'orgueil démesuré d'un homme diminué.

Elle va le voir au parloir une fois par mois. Et souvent, elle s'étonne de sa petitesse. de sa bêtise.

Une anecdote me frappe. Résume tout. Imbu de sa petite personne, il imagine un film, biopic de son existence, avec Alain Delon qui jouerait Carlos. Carlos est resté coincé il y a 30 ans et a fait de lui-même une image d'Epinal. Figée dans le temps.

Le titre du livre lui-même reprend une formule de Carlos qu'il utilise pour signer ses correspondances et souligne un certain ridicule lorsqu'on sait que le révolutionnaire est en prison depuis des années et des années…

Livre qui se lit très vite car captivant. L'auteur raconte ses entretiens avec le terroriste mais nous livre également des témoignages de victimes. Lumière sur ceux qui comptent ; qu'elle est allé chercher. Pour ne pas les laisser sombrer dans l'oubli.

On se met véritablement dans la peau de Sophie Bonnet. On ressent ces sentiments troubles face à ce monstre. A la fois récit sur un homme mais aussi chroniques de la vie en milieu carcéral. Sophie Bonnet entrevoit la prison, ses us et coutumes et les retranscrit fidèlement.

Je ne me souvenais que très peu des événements racontés ici. Et pourtant j'ai été emporté.





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Il se nomme Ilich Ramírez Sánchez, plus connu sous le nom de Carlos ou le Chacal. Il a été pendant de nombreuses années l'ennemi public numéro un en France, auteur de plusieurs attentats et finalement incarcéré en 1994 après une longue cavale.

Ce récit nous restitue quatre ans de parloir entre Sophie Bonnet et le terroriste vénézuélien. Un samedi par mois, la journaliste se rend à la prison de Poissy où il purge sa peine. Elle tente de comprendre le personnage, le monstre sanguinaire, celui qui n'éprouve aucun remords.

Mais, le révolutionnaire n'est plus. Il a vieilli, pris du ventre, mange des gâteaux en cachette car il est diabétique. Au fil des visites, Sophie Bonnet nous dépeint l'individu. Un homme narcissique, manipulateur, séducteur, antisémite et cultivé, qui vit perpétuellement dans le passé. Carlos se réfugie derrière des monologues absurdes, les aveux se font rares et il demeure difficile à cerner malgré les nombreuses heures de parloir.

Un face-à-face qui met également en avant la relation qui va unir Sophie et le terroriste. La fascination, l'emprise troublante du tueur sur la journaliste, la volonté de comprendre.

Ce livre nous ouvre aussi les yeux sur le monde carcéral français d'aujourd'hui. À travers le regard aiguisé de l'auteure, on plonge dans un univers dominé par le sexe, la drogue, l'homophobie et la religion.

Sans concession, Sophie Bonnet nous retrace quatre ans de parloir avec le terroriste sanguinaire. Une enquête édifiante qui tente de mettre en lumière toute la complexité du personnage. Une confrontation à la fois captivante et glaçante.
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Ilich Ramirez Sanchez, plus connu sous le nom de Carlos, est arrêté et emprisonné en 1994, pour des attentats sanglants sur le territoire français.
Celui qui a été l'ennemi public numéro 1 est en prison depuis 25 ans. Il a maintenant 69 ans.
En 2103, Sophie Bonnet lit un article du Figaro qui évoque la vie du célèbre terroriste.
Elle se demande alors quel peut être son quotidien en prison, que pense-t-il de son passé, etc….
Elle fait une demande de parloir qui lui est accordé et pendant 4 ans, quasiment toutes les semaines, elle rencontre « le chacal ».

De ces années de parloir, Sophie Bonnet a tiré un livre aux multiples entrées.
Bien sûr c'est le portrait de cet homme, de cette figure du terrorisme « anti-impérialisme » devenu un papy bedonnant. Cet homme diminué n'a pas perdu son orgueil démesuré. Complétement mégalomane, persuadé d'être encore au centre du monde, d'être le grand séducteur qu'il a été, il est assuré de prendre un jour le pouvoir au Vénézuela.
C'est aussi le récit d'une relation humaine complexe entre la journaliste et Carlos. Une relation qui frise la schizophrénie provoquant des sentiments ambivalents chez Sophie Bonnet car le tueur sanguinaire est un homme extrêmement éduqué.
Enfin c'est une plongée dans le système carcéral français. Les relations entre prisonniers et gardiens, les femmes qui viennent au parloir….

Le tout fait de cette enquête un récit passionnant que je vous recommande chaudement.
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Un face à face. Une journaliste, un terroriste, ancien ennemi public n°1 emprisonné depuis 25 ans.

L'écrit trace quatre ans de rencontres dans les parloirs de Poissy et livre de multiples lectures.

Il y a tout d'abord les faits historiques et le personnage, une immersion dans le passé, ces attentats meurtriers des années 70 et 80, les premiers actes de barbarie au nom de diverses causes. L'homme tue, sans scrupule, sans affect. C'est le rappel des prémices du terrorisme à l'époque où les faits sont si nouveaux que les victimes ne sont ni reconnues, ni soutenues. Sophie Bonnet relate les diverses actions, les financements, les fuites et les cavales, les contrats liés aux politiciens ou aux dictateurs, l'argent et l'opulence, la violence jusqu'à l'arrestation de Carlos en 1994. L'évocation des évènements, complétée de témoignages et d'extraits des procès est riche et passionnante.

Il y a ensuite toute la complexité de la relation qui se noue entre la journaliste et le terroriste. Eduqué et cultivé, Ilich Ramirez n'est plus seulement un mercenaire sanguinaire. Il devient ce vieil homme diabétique qui grignote des snickers en cachette, cet homme qui rêve d'un futur à la tête du Vénézuela, persuadé de susciter encore de l'intérêt, lui qui a régné en maître. Un homme isolé qui quémande des sucreries et des journaux, ambigu et manipulateur, presque attachant, qui peu à peu se livre et exerce son emprise sur la journaliste. Parce qu'il y a de cela, une soumission improbable que l'on voit émerger dans l'univers particulier de cette prison, une relation duelle et privée entre l'horreur d'une réalité terroriste et une intimité protégée. L'ascendance se dessine faisant écho à ces femmes des parloirs, ces visiteuses courageuses qui, chaque semaine ou chaque mois, s'immergent quelques heures dans le monde de leurs hommes dont elles espèrent la libération. Elles oublient les actes, la barbarie, la violence pour ne plus voir que leurs amants - des hommes qu'elles aiment malgré tout.

Il y a encore la description du milieu carcéral. Un monde à part, hiérarchisé, dans lequel la drogue ravage librement les corps et les esprits, l'homophobie et l'antisémitisme règnent et la religion fait loi. le lieu est glauque et prend aux tripes interpellant surtout sur l'idée de la réinsertion, sur la dispense des soins psychologiques ou psychiatriques, sur l'expectative de ses incarcérations…

Qu'a voulu savoir Sophie Bonnet ? Qu'espérait-elle ?

Ces hommes sont-ils humains ?

« Il n'est même pas anormal, il n'a même pas cette excuse là. Un être humain dans toute sa misère »

Un écrit passionnant et riche, écrit avec beaucoup de tact et de professionnalisme.
Lien : http://aufildeslivresblogetc..
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Le Figaro, mai 2013 : un article consacré à Carlos, le terroriste vénézuélien enfermé dans une prison française, le décrit tel un dandy, "dégustant son moka dans de la porcelaine fine, déjeunant sur une nappe brodée". A la lecture de cet article, le sang de journaliste de Sophie Bonnet ne fait qu'un tour : elle doit rencontrer cet homme. S'en suit une demande de parloir, finalement acceptée. Puis tant d'autres.

Pendant quatre ans, elle rencontrera presque chaque week-end le terroriste Ilich Ramirez Sanchez, ancien commandant du Front populaire de la Palestine, cerveau entre autres méfaits des attentats du Drugstore Publicis en 1974. Se construit une relation entre fascination, curiosité, et haine. le personnage de Carlos se distingue d'Ilich, l'homme sanguinaire aux remords inexistants côtoie le dandy démodé, dragueur invétéré, évoluant dans les chimères de sa gloire d'antan.

Je suis née en 1987. Pour ma génération, l'évocation du nom Carlos fait apparaître dans nos têtes de trentenaires un bonhomme rond très sympathique, aux chemises colorées, ayant inspiré un dessin animé. Pour les générations précédentes, Carlos est le surnom du terroriste Ilich Ramirez Sanchez.

Le roman de la journaliste Sophie Bonnet reprend, au cours des parloirs avec le détenu, sa vie de terroriste : l'attentat du Drugstore, la prise d'otages du siège de l'OPEP, l'argent de la rançon qu'il aurait touché, la cavale au Liban, en Libye puis en Syrie , d'autres attentats à la bombe, son arrestation et plusieurs procès. En parallèle, elle retrace sa vie d'homme, obsédé par le sexe, qui vit dans le souvenir de ses heures de gloire, se considérant au-dessus de la mêlée des détenus. L'autrice tente de percer la part d'humanité dans le monstre pendant plus de quatre années. Elle y partage le malheur de ces femmes dociles , mères, épouses, maîtresses, filles, cousines, sur lesquelles reposent l'équilibre de la prison. Comme elle nous l'explique cependant, Carlos, on est avec ou contre lui. Aucune demi-mesure.

Au-delà de la narration de l'histoire de Carlos, Salutations révolutionnaires nous plonge (suite en commentaires) au coeur de l'univers carcéral, de son inhumanité, de son rapport aux détenus et à leurs dociles femmes.
Lien : http://cetaitpourlire.be/ind..
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Sophie Bonnet est journaliste et réalisatrice.
Elle a visité en prison Illich Ramirez Sanchez dit Carlos, le terroriste, pendant 4 ans.

C'est un récit passionnant, captivant.
Je ne connaissais du personnage que les attentats perpétrés dans les années 80. Je ne connaissais rien de l'homme..
Et quel homme !
Un homme avec un manque évident d'humanité, que l'on déteste sans peine.
Un homme girouette qui va là où le vent le mène.
Un homme au caractère ambivalent tantôt affable, tantôt discret ; tantôt calme, tantôt colérique..
Un homme qui croit encore que tout lui est dû, qui aime avoir un ascendant sur toutes les femmes qu'il croise.
Au-delà de ça, l'auteure fait aussi un état des lieux des prisons françaises.. Édifiant !

Bref, j'ai beaucoup aimé !
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