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Critique de 5Arabella


Il s'agit d'un recueil de 17 nouvelles, parues en revue entre 1944 et 1952. La dernière nouvelle donne son titre à l'ensemble, titre qui renvoie à la première lettre de l'alphabet hébreux.

Nous retrouvons dans ces récits les motifs borgésiens : labyrinthe, miroir, songe… Borges réécrit sans cesse les mythes, les réinterprète, les recombine… le monde qu'il décrit est étrange, irréel et pourtant terriblement dense. Un monde où le lien avec le divin est brisé, mais où un écho de ce lien semble subsister, resurgir. La théologie en devient une sorte de variante du fantastique.

L'intellect, la connaissance paraissent être proches de l'imaginaire, de la fiction. Rien n'est certain tout est possible. L'identité individuelle semble se dissoudre , par dédoublement, multiplication, réversibilité. le traître est la même personne que le héros, le saint est une autre expression de l'hérétique. le moi est un mirage. Tout homme est autre, autant dire aucun. Nous sommes au coeur d'un scepticisme généralisé, exprimé par une ironie distante.

La littérature est une fabulation, un artifice, elle ne peut saisir que que des chimères, des cauchemars, des songes, voyager dans les terres mouvantes de l'incertain, de l'indéterminé. La fiction borgésienne ne prétend pas dire le réel, indicible par définition, mais nous proposer un voyage, vers nulle par, vers nous même. Un voyage à recommencer sans cesse, dans une répétition qui n'en est pas une. Car en changeant un petit détail, un angle de lecture, un état d'esprit, d'autres combinaisons et possibles apparaissent, nous menant vert d'autres territoires, insoupçonnés jusque là.
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