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Critique de Acerola13
Patrimoines mutilés est un réquisitoire de Mounir Bouchenaki sur la grandeur de l'UNESCO et sur ce que les hommes infligent au patrimoine, notamment au Proche et Moyen-Orient.
J'ai trouvé plutôt intéressant les récits de sauvetage couronnés de succès ou au contraire infructueux de ces dernières années, et dont en tant que grand public on ne mesure pas forcément les tractations diplomatiques que cela représente. le récit des pillages de musées, notamment en Irak, est particulièrement triste, et les astuces des conservateurs sont bien souvent insuffisantes pour protéger les institutions culturelles de la guerre. Mounir Bouchenaki décrit également avec brio le subtil équilibre à trouver entre encouragement pour débloquer des fonds et réelles avancées des pays où se situent les zones à protéger.
Parmi les lieux évoqués, on retrouve Angkor, les Bouddhas de Bâmiyân, Ninive, Palmyre, Tombouctou, ou encore Mostar.
Au-delà de ces belles ou tristes histoires, quelques points à souligner tout de même : la narration est une sorte d'autobiographie d'autocongratulations de l'auteur, qui m'a un peu agacée ; les actions de l'UNESCO ne sont d'ailleurs ni nuancées, ni remises en perspective, alors qu'elles ont parfois des effets délétères sur les populations du fait des mesures qu'elles imposent (Guillaume Blanc en parle très bien dans L'invention du colonialisme vert, où l'UNESCO force les administrations à vider certains parcs naturels de leurs populations avant de les inscrire sur les listes du patrimoine mondial).
A mon sens, Mounir Bouchenaki insiste également trop sur le pouvoir de réconciliation que permettrait la restauration du patrimoine : pour avoir visité la Bosnie-Herzégovine, je ne suis pas certaine que le pont de Mostar ait permis la paix dans les chaumières.
Enfin, et c'est biaisée par mes lectures du moment que je fais cette remarque, j'ai été plutôt surprise de ne voir aucune mention de Chypre parmi ces patrimoines mutilés : de part sa géographie et son histoire, quelques lignes la concernant auraient eu selon moi tout leur sens dans cet ouvrage…
Une impression finale d'un livre instructif sur certains points, mais bien déséquilibré sur d'autres, ne pas s'en contenter et le croiser avec d'autres ouvrages !
J'ai trouvé plutôt intéressant les récits de sauvetage couronnés de succès ou au contraire infructueux de ces dernières années, et dont en tant que grand public on ne mesure pas forcément les tractations diplomatiques que cela représente. le récit des pillages de musées, notamment en Irak, est particulièrement triste, et les astuces des conservateurs sont bien souvent insuffisantes pour protéger les institutions culturelles de la guerre. Mounir Bouchenaki décrit également avec brio le subtil équilibre à trouver entre encouragement pour débloquer des fonds et réelles avancées des pays où se situent les zones à protéger.
Parmi les lieux évoqués, on retrouve Angkor, les Bouddhas de Bâmiyân, Ninive, Palmyre, Tombouctou, ou encore Mostar.
Au-delà de ces belles ou tristes histoires, quelques points à souligner tout de même : la narration est une sorte d'autobiographie d'autocongratulations de l'auteur, qui m'a un peu agacée ; les actions de l'UNESCO ne sont d'ailleurs ni nuancées, ni remises en perspective, alors qu'elles ont parfois des effets délétères sur les populations du fait des mesures qu'elles imposent (Guillaume Blanc en parle très bien dans L'invention du colonialisme vert, où l'UNESCO force les administrations à vider certains parcs naturels de leurs populations avant de les inscrire sur les listes du patrimoine mondial).
A mon sens, Mounir Bouchenaki insiste également trop sur le pouvoir de réconciliation que permettrait la restauration du patrimoine : pour avoir visité la Bosnie-Herzégovine, je ne suis pas certaine que le pont de Mostar ait permis la paix dans les chaumières.
Enfin, et c'est biaisée par mes lectures du moment que je fais cette remarque, j'ai été plutôt surprise de ne voir aucune mention de Chypre parmi ces patrimoines mutilés : de part sa géographie et son histoire, quelques lignes la concernant auraient eu selon moi tout leur sens dans cet ouvrage…
Une impression finale d'un livre instructif sur certains points, mais bien déséquilibré sur d'autres, ne pas s'en contenter et le croiser avec d'autres ouvrages !
