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Critique de BazaR


Ce roman n'incite pas à la gaieté.

C'est le récit épistolaire d'un homme qui a jusqu'à présent survécu à la chute de la civilisation telle que nous la connaissons. Il n'a rien d'un warrior, il a eu de la chance et du nez. Il est brisé, survit presque mécaniquement, sans réelle volonté.

La chute… pas sous une forme hollywoodienne à grand renfort d'effets spéciaux. Elle arrive bêtement, s'invite dans les foyers, s'insinue lentement mais sûrement, et rien ne peut l'arrêter. Jean-Pierre Boudine part de l'idée que notre société mondialisée a des pieds d'argile, qu'il en faudrait si peu pour qu'elle sombre dans un chaos absolu où la sauvagerie égocentrique ferait éclater la mince couche de vernis.
L'effondrement nous est raconté sur un ton qui refroidit et désespère à chaque chapitre. le monde devient de plus en plus inconnu et dangereux au fur et à mesure que les moyens de communication modernes flanchent. A un moment pourtant, on croit voir une lumière, mais l'irréversibilité du mouvement de destruction est mécanique. L'auteur va jusqu'à faire dire à un personnage que l'évolution tragique de la civilisation obéit à des lois physiques et que la volonté de l'homme ne peut espérer inverser le processus, que c'est le sort inéluctable de toute société construite par des êtres intelligents, humains ou extraterrestres. Si l'homme parvient par miracle à éviter l'autodestruction, il recommencera et cela finira de la même manière jusqu'à ce qu'il ne se relève plus. Voilà qui rejoint le message du très beau « Un cantique pour Leibowitz » de Walter M. Miller.

Je remercie lutin82 dont la critique m'a incité à lire ce roman. Je l'ai dévoré avec la boule au ventre. Je lui ai trouvé un désespérant réalisme qui rejoint mes propres inquiétudes quant à ce que ce siècle nous réserve. Je n'ai pas pu m'empêcher de m'imaginer à l'intérieur, balayé par les ouragans de la sauvagerie humaine. Je ne pense pas que je survivrais aussi longtemps que le héros.

En refermant la couverture, je me suis vu à la place de Sarah Connor dans la dernière scène du premier Terminator. Elle est seule dans une jeep et s'arrête pour faire le plein dans une station en plein désert. Un homme lui dit en espagnol « la tempête arrive » et Sarah se contente de murmurer pour elle-même « je sais ».
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