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EAN : 9782207123751
192 pages
Denoël (08/01/2015)
3.58/5   166 notes
Résumé :

Dans son repaire situé quelque part à l’est de l’arc alpin, Robert Poinsot écrit. Il raconte la crise systémique dont il a été témoin : d’abord le salaire qui n’arrive pas, les gens qui retirent leurs économies, qui s’organisent pour trouver de quoi manger, puis qui doivent fuir la violence des grandes villes et éviter les pilleurs sur les principaux axes routiers.
Robert se souvient de sa fuite à Beauvais, de son séjour dans une communauté human... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (44) Voir plus Ajouter une critique
3,58

sur 166 notes
Bon quand j'ai vu ce bouquin en librairie je suis tombé en arrêt … un peu comme une poule qui aurait trouvé un couteau !

Apocalypse et paradoxe de Fermi , le personnage principal du roman , est passionné par les insectes sociaux , une apocalypse avec un effondrement civilisationnel … bref du sur-mesure , presque .
En même temps un peu court comme texte pour un sujet difficile , pensais-je , un jeune auteur que je ne connais pas … donc problèmes métaphysiques chez votre serviteur , moi-même .

Mais bon je me suis lancé et j'ai passé un bon moment , bien que je trouve à ce texte des défauts flagrants qui m'ont gêné , un peu ( beaucoup) quand même …

Le texte est intégralement un journal et son auteur , le pense comme un legs à ceux qui le liront peut-être après sa mort . Il est donc le seul narrateur et il est convaincant ainsi que éloquent .
Certains paragraphes traitent de son douloureux et précaire présent de solitaire fragile et d'autres , traitent du passé , et ils nous racontent la fin , du monde que nous connaissons actuellement .

Son apocalypse est uniquement d'origine économique et notamment financière au départ .
Elle est radicale et planétaire et elle repose sur un enchaînement de causes qui est assez faible du point de vue de la crédibilité globale et enfin la géopolitique de cet univers est assez facile .
Elle assez opportuniste et incantatoire je trouve , faible donc , je dirais pour résumer .

Autant le texte est bien écrit , autant cette apocalypse n'est pas très crédible donc dans sa causalité existentielle , à mon humble avis.
Par ailleurs certains personnages font des choix de stratégies de survie bizarres , en créant par exemple une société semi clandestine , pour sauvegarder le savoir , dont l'axiome principal est entre autre le célibat .
Pas un très bon moyen de perpétrer la civilisation , je trouve .

En même temps je ne voudrais pas donner l'impression que l'auteur n'a pas fouillé le fond sur lequel repose son univers , parce que c'est le contraire en fait .
C'est très fouillé , plus que beaucoup d'autres bons romans post apocalyptiques . de ce fait on éprouve paradoxalement un grand confort et un indéniable plaisir dans cette lecture.

Mais les causalités , et certains des détails cruciaux font que l'univers est facilement perçu comme légèrement factice et « prétexte » …
Pour ce qui est du paradoxe de fermi , en fait c'est un long dialogue à la fin du roman qui est passionnant , un des meilleurs textes que j'ai lu sur ce sujet en toute sincérité .
La postface , traite du même sujet et elle aussi éloquente …

Mais si c'est intéressant , cela est un peu saillant , et malgré le caractère doublement romancé( forme d'un dialogue , et insertion dans un journal intime) .
On a globalement l'impression de lire une revue scientifique , certes passionnante , mais qui est assez un hiatus d'un point de vue romanesque .

En fait ce texte sonne un peu comme une démonstration , et on garde l'impression de façons récurrentes que l'auteur , a eu du mal à se plier aux du genre romanesque , et que son texte manque beaucoup de « fondu « .
On oscille constamment entre la crédibilité romanesque de très nombreux passages et le caractère factice et prétexte de nombreux autres passages de ce texte indéniablement soigné et de qualité malgré tout .

Mais bon c'est un roman qui n'est pas désagréable à lire , et au-delà du fait qu'il est intéressant , c'est un texte qui possède aussi une véritable saveur .
Il y a dans ces pages une dynamique à la fois tragique et dramatique qui est assez poignante et envoutante , très touchante à mon humble avis de lecteur blasé ( sourires ) …
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Excellent.
Un classique. Une fin du monde apocalyptique racontée par un montagnard sur la fin.

Le paradoxe de Fermi, qu'on ne présente plus pour les adeptes de SF, (les autres, wikipedia hein), comme explication fataliste de la fin de la civilisation humaine haute technologie.
Qu'on se rassure, cette explication arrive tard, histoire d'étoffer un peu ce court roman. Pour le reste, une succession de chapitres sur la survie en montagne et les causes et effets de la fin du monde. Une bête crise économique qui dégénère.
C'est tristement fataliste, mais c'est très bien écrit et décrit. Pas de zombies faciles, pas de scènes héroïques ou sanglantes, il faut sauver la veuve et l'orphelin.
Ça se lit vraiment tout seul, et on sent quand même le scientifique derrière l'écrivain ce qui ajoute une touche de crédibilité selon moi.
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Ce roman n'incite pas à la gaieté.

C'est le récit épistolaire d'un homme qui a jusqu'à présent survécu à la chute de la civilisation telle que nous la connaissons. Il n'a rien d'un warrior, il a eu de la chance et du nez. Il est brisé, survit presque mécaniquement, sans réelle volonté.

La chute… pas sous une forme hollywoodienne à grand renfort d'effets spéciaux. Elle arrive bêtement, s'invite dans les foyers, s'insinue lentement mais sûrement, et rien ne peut l'arrêter. Jean-Pierre Boudine part de l'idée que notre société mondialisée a des pieds d'argile, qu'il en faudrait si peu pour qu'elle sombre dans un chaos absolu où la sauvagerie égocentrique ferait éclater la mince couche de vernis.
L'effondrement nous est raconté sur un ton qui refroidit et désespère à chaque chapitre. le monde devient de plus en plus inconnu et dangereux au fur et à mesure que les moyens de communication modernes flanchent. A un moment pourtant, on croit voir une lumière, mais l'irréversibilité du mouvement de destruction est mécanique. L'auteur va jusqu'à faire dire à un personnage que l'évolution tragique de la civilisation obéit à des lois physiques et que la volonté de l'homme ne peut espérer inverser le processus, que c'est le sort inéluctable de toute société construite par des êtres intelligents, humains ou extraterrestres. Si l'homme parvient par miracle à éviter l'autodestruction, il recommencera et cela finira de la même manière jusqu'à ce qu'il ne se relève plus. Voilà qui rejoint le message du très beau « Un cantique pour Leibowitz » de Walter M. Miller.

Je remercie lutin82 dont la critique m'a incité à lire ce roman. Je l'ai dévoré avec la boule au ventre. Je lui ai trouvé un désespérant réalisme qui rejoint mes propres inquiétudes quant à ce que ce siècle nous réserve. Je n'ai pas pu m'empêcher de m'imaginer à l'intérieur, balayé par les ouragans de la sauvagerie humaine. Je ne pense pas que je survivrais aussi longtemps que le héros.

En refermant la couverture, je me suis vu à la place de Sarah Connor dans la dernière scène du premier Terminator. Elle est seule dans une jeep et s'arrête pour faire le plein dans une station en plein désert. Un homme lui dit en espagnol « la tempête arrive » et Sarah se contente de murmurer pour elle-même « je sais ».
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Ce que j'ai ressenti:…Ultime regard vers les étoiles…

"La route est fatale au désespéré."

Un livre qui fait froid dans le dos! le chaos a ravagé la planète, et un homme décide de prendre un cahier et un crayon pour laisser une trace…Eventuellement…Juste une dernière trace, juste un journal intime…Un ultime témoignage…Je ne saurai dire si c'est un roman, ni même lui coller une étiquette de genre. Il est. C'est tout. J'admire cette construction de cette histoire en angle aigu, qui part d'un homme seul pour tendre vers une région, une poignée de pays, la planète entière et enfin, l'univers dans son infinité…C'est une histoire prenante, qui te file le frisson, petit à petit , insidieusement, tu te retrouves à trembler devant cet avenir réinventé, presque prophétique…

"Le dynamisme (tellement admiré) de la civilisation moderne a balayé les modes de vie plus simples. Et lorsque la civilisation s'est effondrée, nous n'avons pu vivre ni comme des barbares saxons, ni comme des Indiens guaranis, ni comme des chimpanzés. Nous sommes devenus des riens, errants, furieux, cruels, peureux et haineux…"

On peut être assez déstabilisé par contre, par ce ton froid et détaché de la narration adopté dans ses pages. L'auteur choisit de faire par anticipation, une analyse du désordre mondial qui mène à une crise sans précédent, et où l'on devine l'extinction de la population humaine…Nous avons donc des passages scientifiques, économiques et sociaux passionnants, et des théories très intéressantes à suivre dans leurs portées philosophiques. Pourtant, malgré une ambiance sombre et pessimiste de cet avenir, nous avons quelques petites perles de lumière et d'espoir appréciables, qui te permettent de souffler un peu dans cette énumération de faits catastrophiques.

"Tant qu'il y a de la vie, ça parle d'espoir, mais c'est une raison de faire taire la vie."

200 pages, qui te donne matière à réflexion, qui t'ouvre un champ de possible et une réponse probable au Paradoxe de Fermi: cette lecture est une bien jolie découverte. Inclassable. Surprenant. Enrichissant. Un petit OLNI dans l'univers de la science fiction. Une petite curiosité à découvrir, car comme on le sait, la curiosité emmène toujours plus loin…Ici, il se pourrait qu'elle t'emmène à voir (et peut être entendre) , différemment le ciel étoilé et ta propre place d'humain face à l'immensité…

"L'homme ne vit pas de pain, il vit de sens."

En conclusion, j'ai beaucoup aimé son originalité, il m'a manqué un poil d'émotions et de fluidité, mais je le recommande chaudement à tout amateur de science fiction, car c'est un beau tremplin vers un cheminement de pensée intérieure.

"Nous ne pensons pas forcément la réalité. Nous pensons ce que nous pouvons penser."

Ma note Plaisir de Lecture 8/10

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Ayant eu l'occasion de rencontrer Jean-Pierre Boudine il y a environ deux semaines, je me suis dit que j'allais me laisser tenter par son nouveau livre, d'autant plus que j'avais assisté à une conférence qu'il avait dispensé juste avant dans le complexe cinématographique de ma ville qui m'avait passionnée.
Eh bien, tout comme cette dite conférence, l'ouvrage lui aussi m'a emballé avec cependant une petite réserve lorsque l'auteur aborde pleinement le sujet, à savoir ce fameux paradoxe de Fermi. J'ai trouvé la rupture avec le fil narratif un peu trop brutale et j'irais même jusqu'à dire que cette théorie avancé par l'un de nos protagonistes arrive un peu comme un cheveu sur la soupe, parce qu'il fallait bien la caser quelque part.

Bon, arrêtons avec le seul et unique côté négatif que je reproche à cet ouvrage et revenons à l'essentiel. Notre héros, Robert Poinson vit dorénavant dans un monde post-apocalyptique après un énorme krach boursier qui n'aurait été que l'un des symptômes déclencheurs de tout ce qui allait s'ensuivre. Reculé dans une région qu'il identifie comme étant celle des Alpes, le narrateur vit désormais seul, dans des conditions précaires où il faut se battre chaque jour pour trouver à boire et à manger et surtout ne pas se faire dévorer par les bêtes sauvages. Après avoir été un brillant scientifique et chercheur au sein du CNRS, avoir été en couple avec une femme qu'il aimait, avoir eu des amis, une vie sociale normale et bien remplie, Robert se retrouve à l'heure où il rédige ses mémoires un homme terriblement seul qui ne sait même pas s'il reverra la lumière du jour le lendemain matin. Pour ne pas devenir fou, il a choisi d'écrire afin de ne pas oublier et pour que si des générations futures existeront encore, que l'on se souvienne dans quel état de décrépitude le monde était tombé !

Un roman qui paraît relativement proche de ce qui pourrait bien advenir de notre civilisation mais je n'espère pas dans les délais aussi courts que l'annonce l'auteur. Et dans tout ça, me direz-vous, quel est le rapport avec ce fameux paradoxe de Fermi ? Eh bien, voilà toute la grande question et une partie de la réponse se trouve proposée par l'auteur dans cet ouvrage alors, si vous voulez le savoir, vous savez ce qui vous reste à faire...A découvrir !
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critiques presse (1)
Chro
17 février 2015
Le Paradoxe de Fermi fait 170 pages et va droit au but. Sa première ambition : décrire l'effondrement de la civilisation. Rien de bien nouveau, sans doute [...]. Mais Boudine s'attelle à la tâche avec une certaine compétence, un sens de la complexité qui donne un caractère de vraisemblance à l'ensemble, ajouté à un talent de moraliste sans lequel il n'y a pas de décadence concevable.
Lire la critique sur le site : Chro
Citations et extraits (41) Voir plus Ajouter une citation
Seul ou en groupe, quand on ne connaît pas la montagne, on ne peut pas y survivre trois semaines. Au-dessus de deux mille, deux mille cinq cent mètres, elle est toujours dangereuse, il faut en connaître les pièges, et surtout, elle exige une qualité d'attention permanente que n'ont pas les citadins ici. En ville, ils sont sur leurs gardes. Pour eux, au contraire, la montagne est belle, paisible, amicale. Ils se détendent, sont heureux, et c'est alors qu'elle les tue, enfin, de temps à autre.
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Par ailleurs, nous n'avons pas plus le choix que ne l'avaient nos ancêtres du seizième siècle, quand les sciences et les technologies se sont développées. Voilà la vraie raison: ce que l'homme sait faire, il veut le faire et il le fait. Si nous abandonnons la technologie, et si l'humanité survit, elle remontera (ou descendra) la même pente, et reconstituera la technologie, simplement, cela prendra plus de temps. Il y aura la même floraison de superstitions, la même succession d'impasses, les mêmes épisodes de barbarie.
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Le simple fait de regarder en face un enfant de sept ans , quand il devient clair que l'avenir se meurt à toute vitesse, est une torture.
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Comme si quelque chose de l’ordre d’une dégradation , d’un pourrissement , remontait du sud vers le nord par capillarité .
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Les Etats-Unis, concentraient la majorité des détenteurs d’armes. Il fallait bien que cela soit utilisé un jour. Enfin, tout cet arsenal avait trouvé son sens : viser, tirer, mutiler, tuer.
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