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Critique de mh17


D'où vient-il ce train zéro ? Où va-t-il ? Que transporte-t-il ? Mieux vaut ne pas poser de questions. Il faut le faire rouler un point c'est tout, sans anicroche. Ric-Rac-Compris ? le camarade colonel roux aux yeux bleus ne cesse de le lui répéter. Lui c'est Ivan Avdabiev alias Don Domino. Ses parents étaient des ennemis du peuple. Il a été élevé dans un orphelinat. La Patrie l'a élevé, nourri, instruit. La Patrie lui fait confiance, particulièrement confiance. Il n'a ni passé, ni avenir, ni même de présent. La Patrie l'a envoyé là et il y a passé sa vie. le train zéro, c'est lui.
Dans ce livre court, dense et éprouvant, le lecteur est dans l'attente qu'il se passe quelque chose. Pendant des années et des années, Ivan et les autres membres de cette colonie pénitentiaire ont attendu le passage du train zéro. On comprend vite en suivant le cheminement d'Ivan que les personnages sont prisonniers de ce train absurde. L'allégorie kafkaienne/Beckettienne se mêle de détails ancrés dans la réalité stalinienne de l'après-guerre. Et on pense aussi immanquablement aux trains nazis emmenant les déportés vers la mort. Iouri Bouïda , né en 1954, soit un an après la mort de Staline, a passé son enfance à Znamensk, un territoire de Prusse-Orientale annexé par l'Union soviétique après la Seconde Guerre mondiale. La plupart des habitants, des Allemands, ont été déportés en Allemagne pour laisser la place à des colons russes. La misère est omniprésente, l'ivresse de l'oubli, les filles à troufions. L'histoire d'Ivan est dure, l'atmosphère suffocante. Un livre qui ne vous laisse pas indifférent.
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