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Critique de Laveze


Potemkine ou le troisième coeur de Iouri Bouïda
1926 à Paris on projette le Cuirassé Potemkine d'Eisenstein dans une petite salle de Montmartre, dans la rue même où avait vécu TOURGUENIEV. Il y avait plus de cinquante mille russes qui vivaient à Paris. Ils étaient majoritairement pauvres et avaient détesté le film. Fiodor Zavalichine, un photographe, lui avait eu un choc en voyant le film, il s'était évanoui, car il avait participé à la répression, et venait de réaliser ce qu'il avait fait. Au même moment en lisant le journal, il vit qu'on avait découvert à Deauville les corps de sept femmes égorgées, et il a peu de doutes sur son auteur. À sa sortie de l'hôpital il va voir un de ses seuls amis à Paris, Ivan Domani, grièvement blessé à la tête pendant la guerre, qui vit entre Dostojevski et Pascal. Une femme et une fillette,(Mado, unijambiste)presque nues l'accueillent. Fiodor demande à Ivan pourquoi il a tué ces femmes avec lesquelles ils avaient fait des photos érotiques, mais ce dernier dont le crâne est couvert d'une calotte en acier devient vite incohérent, Fiodor doit le calmer radicalement. Il reprend ses lucratives activités de photographies pornographiques mais, toujours hanté par la vision du film d'Eisenstein il va partir dans une dérive chaotique cherchant à comprendre et à trouver la rédemption.
Un livre étonnant qui met en opposition un Fiodor paumé qui cherche l'absolution impossible dans la fuite et Mado l'unijambiste pleine de rage et de haine contre le monde entier qui lorgne vers Lourdes et un prêtre douteux pour un improbable miracle. Tout cela dans un Paris de l'entre deux guerres où traînent des russes nostalgiques.
Iouri Bouïda est né en 1954 à Kaliningrad enclave russe entre la Pologne et la Lituanie. A découvrir.
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