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Critique de CelineGe


De joyeux petits vieux de quatre-vingts ans et des brouettes se retrouvent tous les samedis dans un café de République.
Des anciens résistants qui évoquent les souvenirs, en rigolant et en buvant des canons.

Mais un jour, l'un d'entre eux, Francis, un ancien ingénieur dans le nucléaire, meurt, renversé par une voiture. le chauffard est tué quelques jours plus tard.

Jo, un ex-garde du corps qui a été traumatisé par un braquage sanglant, reçoit alors la visite du petit-fils de Francis, qui se trouve être son ami d'enfance. Celui-ci lui remet un carnet dans lequel son grand-père a écrit quelques lignes mais surtout, 4 numéros de téléphone mystérieux. Jo découvre aussi les photos d'une belle inconnue, qu'il reconnaît aussitôt. Elle faisait partie de ceux qui ont attaqué le diamantaire qu'il protégeait lors du braquage qui a mal tourné.
Et voilà, l'histoire est lancée. Jo va se lancer sur les pistes laissées par Francis, pour le compte de son ami et pour exorciser ses propres démons personnels.


L'auteure s'attache à suivre tour à tour les pas de Jo, des petits vieux, ainsi que ceux de Stella, une jeune journaliste télé, petite-fille D Alexis, l'un des anciens résistants.
On découvre peu à peu que Francis, l'ancien résistant et ancien ingénieur en tuyauterie, qui a travaillé dans plusieurs centrales nucléaires, était apparemment très sensible aux dangers du nucléaire. La « fureur » qui l'habitait dans ses jeunes années n'était apparemment pas morte et il semble que cet homme de l'ombre ait trouvé un autre combat à mener.

Je suis ressortie de cette lecture avec un avis mitigé.
J'ai quasiment dévoré le livre tellement le sujet est potentiellement captivant.
Au fil des pages, on découvre l'histoire personnelle des protagonistes (de bons passages sur l'évocation du Maquis de la Montagne noire), et chacune prise séparément est réellement très intéressante mais le tout mis bout à bout manque d'unité.
On retrouve mêlé dans le même récit des histoires de Résistance et des histoires de nucléaire et à la fin, on constate que le lien entre les deux sujets est bien mince.
Et pourtant, c'est tellement bien écrit... j'ai trouvé de belles pages, comme les lignes décrivant le physique D Alexis, le grand-père de Stella. J'ai rarement lu d'aussi belles choses.

Des points restent énigmatiques et sont de sacrés carences dans le scénario.
Quid de l'énigmatique Saintonges, l'écrivain, une espèce d'agent double collabo/résistant, qui s'est greffé sur le groupe des petits vieux et que l'éditeur nous présente comme "sulfureux" et ayant des "secrets vénéneux" ?
Tout laisse supposer au lecteur que c'est un personnage qui joue un rôle clé dans l'histoire mais la romancière l'abandonne lamentablement en cours de route et il n'y a aucun secret de dévoilé.
Et quid du personnage de la mystérieuse femme, auteure du braquage dont Jo a été une victime collatérale ? Celui-ci finit par la retrouver mais rien n'explique le pourquoi de ses agissements.
Grosses déceptions...
Oui, plus d'une fois, j'ai senti que j'étais à la limite de ne plus rien y comprendre à force de me voir proposer diverses pistes de lecture détaillées (les histoires de résistants et de collabos, les centrales nucléaires, ces mystérieuses personnes que Jo rencontre après avoir composé les numéros de téléphone trouvés dans le carnet de Francis, etc.). C'était peut-être clair dans la tête de l'auteure quand mais le résultat présenté au lecteur est confus au final.

Un livre plein de belles promesses mais qui ne les tient pas. "Une oeuvre haletante" nous dit l'éditeur ? On y croit bien au début, mais de moins en moins au fur et à mesure que la fin approche.
Et cette fin proposée, évoquée par une ou deux petites phrases, est bâclée.
Tout ça pour ça... quel dommage !

Et pourtant, c'était une lecture très agréable. J'ai aimé ressentir dans le même roman un côté très actuel représenté par Jo et Stella (ça parle de facebook par exemple) et autre, intemporel, grâce aux petits vieux qui ont traversé les décennies. D'où ma plus grande déception.

Chochana Boukhobza est une écrivain française, né en Tunisie. Elle a déjà écrit plusieurs romans, comme Un été à Jérusalem, le cri, Sous les étoiles et le troisième jour, qui ont recueillis d'élogieuses critiques.
C'est donc une auteure dont je garde le nom en mémoire et car la qualité de son écriture m'a donné envie d'en lire plus, malgré toutes mes réticences sur son dernier roman.
Lien : http://linecesurinternet.blo..
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