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Critique de Piatka


Immortelle Audrey déambulant lentement au petit matin en longue robe du soir noire sur la Cinquième avenue, élégante et gracile silhouette devant la vitrine de Tiffany…ou vive et joyeuse princesse fugueuse sur un scooter en vacances à Rome…
Les instants de grâce ne manquent pas dans la filmographie d'Audrey Hepburn, occultant avec talent ses fêlures, fragilités, et l'insondable vide laissé par un père absent, disparu sans raison alors qu'elle n'avait que sept ans.

Aout 1964, à Dublin, c'est la rencontre justement, distante après trente années d'absence avec ce père qui sert de point de départ et de trame au court récit de Clémence Boulouque.
Flash-backs, éclairages subtils ou plus crus sur les éléments essentiels de la vie d'une femme devenue icône du cinéma alors qu'elle se rêvait danseuse étoile, c'est grâce à une écriture précise, très élégante et surtout une grande délicatesse que l'auteur révèle un portrait original d'Audrey Hepburn, bien plus subtil qu'une simple litanie biographique, plus vivant et prenant aussi. L'analyse fine de l'auteur dévoile une femme toujours exigeante, blessée, entre autres, par l'abandon de son père, la froide distance de sa mère, les privations pendant la guerre, mais résolument tournée vers la joie et l'amour des autres, son engagement auprès de l'Unicef n'était pas qu'une posture.

Quelques bribes d'écriture :
« Elle avait appris à danser et n'avait pu devenir une étoile ; elle n'avait pas appris à jouer et avait été acclamée. Elle conserverait ce complexe d'illégitimité. »
« Elle fondrait sur la joie, quitte à déraper s'il le fallait. »
« Elle était complètement vulnérable, le resterait et n'en serait pas victime. »
« En réalité, dans chacun de ses rôles, elle montrait à des hommes riches, séducteurs, et surtout blasés, qu'ils avaient tout vu mais ne savaient plus voir. Elle n'était pas un démon de midi, mais une façon de les faire tomber amoureux de leur propre existence, à nouveau, en même temps que de ce lutin qu'elle était. »

120 pages d'un réel plaisir de lecture, c'est suffisamment rare pour être souligné, d'autant que je serais passée facilement à côté de ce livre si une amie ne me l'avait offert, connaissant mon admiration pour Audrey, l'actrice mais aussi la femme.
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