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Clémence Boulouque se sert des retrouvailles distantes entre Audrey Hepburn
et son père,. Lui qui a abandonné sa famille pour épouser la cause fasciste et nazie dans les années troubles d'avant la seconde guerre mondiale. Avec une grande justesse et une plume élégante, Clémence Boulouque mets en lumière les moments clés qui ont fait de cette jeune femme une star du cinéma, mélange d'élégance et de naturel désarmant.
Les blessures de l'abandon paternel, les privations de la guerre, les rêves de danseuse évanouis, Audrey Hepburn aurait pu devenir une étoile filante, de celle qui traverse régulièrement la sphère hollywoodienne. Mais sous la fragilité apparente se cachait une femme de coeur et de tempérament, donnant notamment de son temps et de sa notoriété pour de nombreuses missions à l'Unicef. Une belle personne que l'auteur nous fait revivre avec talent et émotion.
Un grand merci aux Editions Flammarion et à Babelio pour ce roman intelligent et sensible. A l'image de son titre « Un moment de grâce ».
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Immortelle Audrey déambulant lentement au petit matin en longue robe du soir noire sur la Cinquième avenue, élégante et gracile silhouette devant la vitrine de Tiffany…ou vive et joyeuse princesse fugueuse sur un scooter en vacances à Rome…
Les instants de grâce ne manquent pas dans la filmographie d'Audrey Hepburn, occultant avec talent ses fêlures, fragilités, et l'insondable vide laissé par un père absent, disparu sans raison alors qu'elle n'avait que sept ans.

Aout 1964, à Dublin, c'est la rencontre justement, distante après trente années d'absence avec ce père qui sert de point de départ et de trame au court récit de Clémence Boulouque.
Flash-backs, éclairages subtils ou plus crus sur les éléments essentiels de la vie d'une femme devenue icône du cinéma alors qu'elle se rêvait danseuse étoile, c'est grâce à une écriture précise, très élégante et surtout une grande délicatesse que l'auteur révèle un portrait original d'Audrey Hepburn, bien plus subtil qu'une simple litanie biographique, plus vivant et prenant aussi. L'analyse fine de l'auteur dévoile une femme toujours exigeante, blessée, entre autres, par l'abandon de son père, la froide distance de sa mère, les privations pendant la guerre, mais résolument tournée vers la joie et l'amour des autres, son engagement auprès de l'Unicef n'était pas qu'une posture.

Quelques bribes d'écriture :
« Elle avait appris à danser et n'avait pu devenir une étoile ; elle n'avait pas appris à jouer et avait été acclamée. Elle conserverait ce complexe d'illégitimité. »
« Elle fondrait sur la joie, quitte à déraper s'il le fallait. »
« Elle était complètement vulnérable, le resterait et n'en serait pas victime. »
« En réalité, dans chacun de ses rôles, elle montrait à des hommes riches, séducteurs, et surtout blasés, qu'ils avaient tout vu mais ne savaient plus voir. Elle n'était pas un démon de midi, mais une façon de les faire tomber amoureux de leur propre existence, à nouveau, en même temps que de ce lutin qu'elle était. »

120 pages d'un réel plaisir de lecture, c'est suffisamment rare pour être souligné, d'autant que je serais passée facilement à côté de ce livre si une amie ne me l'avait offert, connaissant mon admiration pour Audrey, l'actrice mais aussi la femme.
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De Vacances romaines à Drôle de frimousse, de Charade, à My Fair Lady, de Sabrina à Diamants sur canapé, elle brille comme un lutin espiègle au regard de velours un peu triste.

Elle arrache des larmes quand elle cherche son chat sous la pluie de New York, elle virevolte comme une plume dans les bras de Fred Astaire, elle épate par son culot de garçon manqué quand elle enfourche la vespa de Gregory Peck, elle est toute l'âme russe quand elle valse amoureusement avec Mel Ferrer, elle est toute la gentry d'Ascott quand elle arbore plumes et chapeaux du grand monde avec l'élégance innée d'un oiseau de paradis.

Elle ne marche pas, elle vole; elle ne parle pas , elle module; elle ne regarde pas, elle sonde.

Bref, vous l'avez compris, je suis une fan inconditionnelle d'Audrey Hepburn.

Je me suis donc ruée sur le petit livre de Clémence Boulouque....

Pas une once de facilité "people" dans ce petit livre-là: pas de biographie constituée, pas de récit chronologique et circonstancié.

C'est une facilité qui se refuse, un petit livre qui demande qu'on le décrypte, une voix qui exige qu'on l'écoute...Un Instant de grâce est écrit dans un style raffiné, précieux, exigeant, voire parfois un peu alambiqué ou obscur.

On déguste à petites goulées, on ne dévore pas: normal, pour cette brindille anorexique ou plutôt pour cette danseuse affamée par les privations de la guerre qui n'atteignit jamais le firmament des étoiles où elle espérait briller, pour cause de taille trop haute et de poids trop plume...

Les touches successives de ce portrait -chinois ou impressionniste, à tout le moins- sont faites comme au hasard, à mesure que le sujet progresse - il tient en quelques lignes:il s'agit d'une entrevue qui dure le temps d'un dîner.

Mel Ferrer, son mari, a combiné une rencontre, en 1964, à Dublin, entre sa femme et le père de celle-ci, Joseph Victor Anthony Ruston Hepburn, qu'Audrey n'a plus vu depuis 1939.

Cet aventurier au coeur dur, gagné aux idées rexistes, puis fascistes et enfin nazies, a quitté sa famille en 1935, sans un mot d'explication.

De Jakarta à Bruxelles, de Londres à Amsterdam, l'enfance d'Audrey a été un constant ballotage d'un pays à l'autre, d'une langue à l'autre, d'une guerre à l'autre (elle fuit le Blitz londonien pour tomber dans Amsterdam bombardée puis occupée, à deux pas de l'"achterhuis" où se cache Anne Frank).

Le père disparu, la mère distante et froide- une aristocrate hollandaise qui veut apprendre à sa fille qu'on survit en s'endurcissant- , Audrey, elle, a le coeur trop tendre pour se durcir alors elle se forge une rambarde contre l'écroulement: ce sera la" barre" et la dure discipline de la danse classique...qui ne voudra pas d'elle. Petits boulots alimentaires: la publicité, le mannequinat, la figuration..

Un jour, l'écrivain Colette la remarque et trouve en elle sa Gigi: Broadway lui ouvre ses portes, et le cinéma après le succès de Vacances romaines lui offre ses plus beaux rôles...C'est la gloire, vite, très vite. Elle n'a que 23 ans...

Mais la biographie n'est pas le propos de Clémence Boulouque, et je conseille à ses lecteurs de faire d'abord une petite révision Wikipédia du parcours de leur star favorite pour s'y retrouver un peu plus facilement..

.Lentement, avec pudeur, exigence, fermeté Laurence Boulouque fait le portrait en creux d'un vide laissé par l'absence du père , un vide que la grâce a empli- je ne parle pas seulement de la grâce physique mais aussi et surtout de la grâce donnée comme un don divin, de la grâce du coeur et de l'esprit, qui donne à la grâce physique ses lettres de noblesse.

Fragile et forte, tendre et secrète, Audrey Heppburn- pas l'actrice, la femme- naît bientôt entre les pages - comme ces fleurs japonaises qui s'ouvrent délicatement dans un bol d'eau fraîche...

C'est court, c'est parfois ardu, mais c'est intense...
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« Quand elle riait, il lui semblait qu'une part de son rire s'élançait pour explorer le terrain et l'autre attendait – un rire en léger différé. »
Et voilà, tout m'est revenu, et je souris moi aussi... Magne-toi le cul Fleur bleue ! Je pourrais revoir encore et encore cette scène, je ne m'en lasserais jamais. C'est ainsi que j'ai découvert Audrey Hepburn il y a bien longtemps. Aujourd'hui ce livre m'a apporté un éclairage très intéressant. Un très beau texte qui demande une lecture lente et silencieuse, tout en respect. C'est beau et délicat, Un instant de grâce. Une écriture maîtrisée, très travaillée pour un rendu tout en finesse. J'ai beaucoup apprécié ce livre qui relate quelques moments de la vie de cette actrice, vêtue de blanc, frêle, cachée dans ce grand pull à col roulé.
On ressent toute la fragilité de la femme, étonnée d'être. « Elle avait la tristesse compliquée, compensée en recevant le monde comme un cadeau. » Je ne savais pas grand chose de sa vie et j'ai appris en lisant plus que des éléments de sa vie. J'ai vu l'actrice, la femme de l'UNICEF et l'enfant qu'elle fut. Cela m'a permis de me remémorer des attitudes, des mimiques et de les comprendre avec un nouvel éclairage, moins blanc, grâce aux mots de Clémence Boulouque. « Les déracinements rendent les lèvres et les pensées mal synchrones. » Cette timidité qui m'étonnait, cette retenue qu'elle portait toujours le peu de fois où elle était vue hors champ et ce sourire qui illuminait son visage devant les caméras. L'auteur donne des clés : un père fasciste qui largue les amarres et sa famille pour l'aventure, une mère qui lui répétait « ton petit toi n'est pas intéressant », la guerre et la faim, la danse sans les étoiles...
Audrey aimait le blanc, comme si cette couleur pouvait tout effacer. Je comprends mieux après cette lecture. Son père « lui avait offert ce vide. Ne pas recevoir l'équivalent de ce que l'on donne, ne pas s'y attendre. Désirer sans souhait. »
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J'aimerai lancer des confettis de compliments, car cette évocation de Audrey Hepburn est un florilège de petits bijoux, de moments cultes, que notre narratrice Clémence Boulouque parsème en poèmes.


Clémence Boulouque évoque "un instant de grâce", où, comme la main de la danseuse se délie, pour nous conduire vers une autre figure, l'actrice traduit sur son visage bien plus qu'une émotion, des mots que le silence capte dans l'oeil de la caméra, un instant qui vous remue et fera de cet instant quelque chose d'inoublié.

"Un instant de grâce" qui se renouvelle, à chaque film, en instants ineffables où les silences deviennent par la magie de l'actrice, des portes ouvertes sur la vérité du personnage, l'incarnation de celui- ci, il y a des soupirs et des regards qui ne trompent pas.


La scène joué dans ce récit, le temps d'un repas, est la rencontre d'Audrey Hepburn avec son père, comme un instant suspendu.

"Et soudain, il était là. Joseph Victor Anthony Ruston Hepburn.
Les brumes dissipées, un froid était tombé, c'est très été précis comme son nom.
Il était engoncé dans une vie qui lui barrait le front en rides sèches, et y plaquait cet air obtus".

Chaque plan de cette rencontre renvoi au tournage d'un film, colères, pleurs, ironies, ce père qui a disparu tente de retrouver un visage, ils se sont connus ; "Tous trois avaient les gestes courts et vite figés, les mots qui ne venaient pas, pas plus que le silence.
Elle était debout, entre son mari qui n'avait jamais vu ce père, ce père, dont elle savait peu", se dit-elle page 16.

le livre se ferme sur le départ du père, jamais appelé papa, elle n' aura rien demandé, ni explication, ni pardon, elle sait la valeur des gestes, encore une figure apprise pour lui peut être, pour cet instant, elle le prit dans ses bras sans hâte. Elle le laissait à ses rôles inhabités, à tout le vide qui tord et s'écrase au sol, comme un linge mouillé.


Ce livret est une invitation à revisiter les rôles tenus par Audrey Hepburn, une femme où le sentiment d'abandon imprime chacun de ses gestes, une fêlure, que seuls certains de ses metteurs en scène vont percevoir, ses souvenirs de Hollande sont trop sombres pour qu'elle soit dans une légèreté d'insouciances, sa légèreté comme un leurre où viennent échouer ses secrets. Clémence Boulouque suggère page 18 ; " Elle était restée l'enfant qui avait trouvé dans les traumas les nuances de ce rôle, et ainsi tracé un nouveau cours à sa vie."

Vous serez peut être irrité par le procédé littéraire, seul bémol, qui consiste à brouiller les pistes, à disperser les époques ou les personnages, procédé très à la mode mais un peu artificiel et trop convenu pour dérouter et encore moins pour enchanter tous les lecteurs.
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D'Audrey Hepburn, on sait l'irrésistible frimousse, la silhouette de danseuse en tenue Givenchy sur papier glacé. Les yeux mutins cachaient pourtant une lancinante question : pourquoi m'a-t-il abandonnée ? Lui, c'est le père d'Audrey : Joseph Victor Anthony Ruston, au patronyme aussi long et précis que les raisons de sa disparition, en 1935, demeureront floues et sans réponse. Clémence Boulouque sonde le moment des retrouvailles, dans le hall d'un hôtel de Dublin en août 1964. Elle y greffe les épisodes d'une vie et d'une carrière construites sur un vide initial. La honte à peine épargnée des sympathies fascisantes de la famille, les années de guerre passées aux Pays-Bas à regarder la faim tailler son corps plus que la danse, le soupçon d'un succès immérité à Hollywood...Clémence Boulouque s'empare de la star pour lui donner son rôle peut-être le plus vrai, le plus bouleversant.
Lien : http://www.lavie.fr/culture/..
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En 1964, Audrey Hepburn revoit son père après trente ans de séparation. En arrière-plan de l'évocation de cette rencontre, les souvenirs de l'adolescence de l'actrice, marquée par les terreurs de l'Occupation, alors que son père a embrassé l'idéologie nazie. Les blessures de ce passé ont forgé un mélange de fragilité, d'exigence et de force qui dénote une personnalité exceptionnelle.

Je suis extrêmement embarrassée pour parler de ce livre car je garde de ma lecture un sentiment très mitigé. le portrait qu'il trace d'Audrey Hepburn est convaincant et sensible. La matière du roman est passionnante et la construction autour de la réunion de l'actrice avec son père apporte une tension émouvante. En revanche, j'ai complètement bloqué sur le style qui m'a semblé s'enliser parfois dans une syntaxe empilant les propositions jusqu'à devenir absconse ("même les conversations, en cet instant, faisaient remuer les lèvres de Mel et de son père étaient sans bruit." - "La fille du chauffeur amoureuse de l'héritier peu cérébré d'une lignée de millionnaires se morfond puis se métamorphose et retourne en reine dans la société de Long Island dont elle vivait en lisière, invisible.").
Peut-être n'ai-je pas lu ce livre au bon moment ?
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Je ne connais pas l'auteur, c'est le sujet (Audrey Hepburn) qui m'a incité à lire ce court roman.

Audrey Hepburn est une actrice que j'aime beaucoup et je me faisais une joie de lire une biographie d'une partie de sa vie. Malheureusement, je suis restée complètement hermétique au style de l'auteur. Je n'ai pas réussi à rentrer dans l'histoire qu'elle me racontait, et du coup à m'intéresser à celle d'Audrey Hepburn.

Dommage!
Lien : http://lemondedemara2.canalb..
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Les lecteurs désireux de se plonger dans la vie tourbillonnante de l'icône hollywoodienne resteront sans nul doute sur leur faim avec ce récit qui évoque, davantage qu'il ne raconte, la vie d'Audrey Hepburn. de fait, ne vous attendez pas à trouver dans ce livre une biographie de l'actrice oscarisée en 1953 pour son rôle dans Vacances romaines. A la manière d'un tableau impressionniste, Clémence Boulouque restitue par petites touches quelques fragments de la destinée hors du commun d'Audrey Hepburn. Tournant autour de son sujet, elle évoque (trop) brièvement cette carrière de danseuse avortée, l'absence d'un père qui embrassa les idées fascistes au cours de la Seconde Guerre mondiale et revient à peine sur le remarquable héritage cinématographique laissé par l'actrice..
A l'image de son sujet, le style de clémence Boulouque oscille ainsi en permanence entre délicatesse, préciosité et gravité. A la fois aérienne et mélancolique, sa plume effleure son sujet sans jamais toutefois parvenir à percer le secret de la grâce de cette silhouette longiligne...
Bien que par instants traversé par quelques fulgurances narratives, à l'instar du parallèle entre la vie d'Audrey et celle d'Anne Frank, le roman de Clémence Boulouque nous laisse sur notre faim. de fait, au terme de ce récit, force est de constater que l'actrice demeure une énigme insaisissable pour le lecteur...
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L'auteur se prête à un exercice de style en évoquant au travers de retrouvailles familiales le destin de l'actrice Audrey Hepburn. Un tout petit livre sympathique, bien écrit et bien renseigné sur la comédienne.
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