AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Zephirine


Ce roman est un long monologue, celui d'une femme de 53 ans, Sylvie Meyer, qui ne supporte plus d'endurer sa vie.
Employée modèle citée en exemple mais exploitée par son patron, l'héroïne, soumise depuis sa plus tendre enfance, ne dit mot lorsque son mari la quitte sans explication ni quand son patron lui demande de lister les personnes néfastes à l'entreprise qu'il veut virer.
La souffrance, ça la connait à Sylvie, même que ça lui colle à la peau. Mais elle l'endure car, dit-elle, la souffrance, c'est « notre histoire de femmes »
Elle accepte tout, jusqu'à l'humiliation. C'est qu'on ne change pas comme ça.
Et un jour, il y a la goutte qui fait tout déborder. Sylvie s'empare d'un couteau, part sans but au volant de sa voiture…et tout s'enchaine jusqu'à la tragédie. Pourtant, bien qu'elle ait perdu les pédales, elle reste d'une lucidité effroyable.

Le rythme de l'écriture colle bien au récit. D'un côté les confidences de Sylvie, dans un style sans affèterie, de l'autre les ordres du patron.
Ce court roman est bien construit, il tient en haleine jusqu'à la chute finale, et pourtant j'ai eu du mal à m'immerger complètement dans le destin de cette femme très solitaire. C'est l'histoire de la violence ordinaire avec un beau portrait de femme que nous offre Nina Bouraoui mais son aspect clinique tient l'émotion à distance, ce que j'ai regretté.
En contrepoint, les hommes sont absolument détestables, que ce soit le prédateur sexuel, le mari déserteur, les flics méprisants ou le patron dictateur, ils n'ont aucune once d'humanité. du mauvais côté de la barrière, la femme soumise et qui endure la loi des hommes, du bon côté, le mâle tout puissant, et ça frise la caricature.
Il y a aussi un passage pas très explicite, et c'est au lecteur de deviner ce qui s'est réellement passé, et cela m'a gênée dans ma lecture.
Sentiment mitigé, donc, pour cette lecture très volatile.
Commenter  J’apprécie          130



Ont apprécié cette critique (11)voir plus




{* *}