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Citations sur Otages (166)

C'était facile, simple, toujours les mêmes histoires, un beau garçon, une belle fille, la rencontre, l'amour, le mariage, les secrets de famille, la maîtresse qui arrive, j'adorais ça, c'était si loin de moi et à la fois si proche de mes rêves de petite fille, quand je pensais qu'un jour ma vie serait ainsi, dans une maison avec une piscine, quelques palmiers, mariée à un chirurgien esthétique qui aurait fini par me briser le cœur, cela aurait été triste, mais beaucoup moins que la Cagex, sans mari, sans envie, sans désir. Et puis ce que j'aimais dans les télénovelas c'était la notion de temps. Le temps que possèdent les femmes, pour se maquiller, se coiffer, s'habilIer, faire des courses, prendre un verre. C'est un temps élastique, irréel, Elles ne courent jamais après, alors que moi le temps me domine et il a fini par gagner. Pas de temps pour moi, peu pour les autres, à peine pour la vraie vie, celle qui s'arrête enfin et qui vous permet de sentir le vent sur sa peau, d'entendre le chant des oiseaux quand arrive le printemps, le temps de rêver aussi, à un autre avenir, pas meilleur, mais juste différent.

Page 81, Lattès, 2020.
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On nous fait croire que l'on est tous libres et égaux et que notre modèle est le meilleur des modèles, mais ce n'est que de la poudre aux yeux car finalement, nous les petits, on a aucun droit, sinon celui de se taire. Bien sûr on nous donne un travail, on nous fait confiance quand on est un peu plus malin qu'un autre, mais au final c'est toujours pareil, on se fait écraser par les plus forts, et on se tait car il faut bien bouffer ; alors on accepte, on continue, on suit la ligne toute tracée du berceau à la tombe, toujours dans l'humiliation, la main tendue, car on a pas les moyens de claquer la porte, et parfois on rêve de partir, de leur clouer le bec pour qu'il n' y ait plus d'humiliation car on a pu choisir, et le choix c'est la liberté.

Page 73, Lattès, 2020.
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Les gens se plaignent tant de leur fatigue et moi je ne veux pas être les gens. En tous les cas je ne veux pas être une personne fatiguée. La fatigue c’est de la faiblesse, et c’est dans la tête que ça se passe, on décide ou non d’être fatigué, la fatigue n’existe pas vraiment en soi, on n’imagine pas la force du corps, combien il peut être résistant, se refaire ; tout est dans la tête et les gens tombent car ils écoutent trop leur tête.
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Pour moi les sentiments ont un lien avec la douceur. (...) On dit bien "être sentimental", non ? Là c'était un éboulis de peur. Et moi je refuse de classer la peur parmi les sentiments, car la peur nous amoindrit, nous classe au rang des animaux. (p. 21)
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Je suis forte, les femmes sont fortes, davantage que les hommes, elles intègrent la souffrance. C’est normal pour nous de souffrir. C’est dans notre histoire ; notre histoire de femmes. Et ça restera longtemps ainsi. 
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Personne au bout du compte ne vit pour soi. On a toujours besoin du regard de l’autre pour se sentir exister. C’est toujours l’histoire du cordon. On le coupe et très vite il faut en reconstruire un autre parce que le vide fait si peur.
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C'est encombrant la plainte, pour soi, pour les autres. C'est vulgaire aussi et ça prend du temps.
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Les choses que l'on ne veut pas regarder, ou admettre, grandissent dans votre dos.
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Je croyais au bonheur. J'y croyais tellement. Je me sentais plus forte que la vie, et surtout plus forte que l'effort de vivre. Oui c'est un effort la vie, le quotidien, les habitudes, l'ennui qui s'installe et qu'on ne veut pas voir, pas reconnaître et qui finit toujours par gagner. C'est une sangsue cet ennui. Il suce tout et on ne s'en rend même pas compte jusqu'au jour où on se le prend en plein visage, et là c'est trop tard, on ne peut plus faire un tour de manège à l'envers parce que le manège ne fonctionne plus, et même s'il fonctionnait encore, on a perdu le ticket et on a plus le droit à un dernier tour parce que le guichet est fermé pour de bon.
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Mon temps me semble compté, précieux. Je me sens si souvent emportée, bousculée, moi qui aimerais parfois regarder le ciel et les nuages qui passent, m'allonger dans les bois, fermer les yeux, sentir le feu de la terre.
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