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EAN : 9782709650175
139 pages
J.-C. Lattès (02/01/2020)
3.55/5   420 notes
Résumé :
« Je m’appelle Sylvie Meyer. J’ai 53 ans. Je suis mère de deux enfants. Je suis séparée de mon mari depuis un an. Je travaille à la Cagex, une entreprise de caoutchouc. Je dirige la section des ajustements. Je n’ai aucun antécédent judiciaire. »
Sylvie est une femme banale, modeste, ponctuelle, solide, bonne camarade, une femme simple, sur qui on peut compter. Lorsque son mari l’a quittée, elle n’a rien dit, elle n’a pas pleuré, elle a essayé de faire comme... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (122) Voir plus Ajouter une critique
3,55

sur 420 notes
💖Le basculement d'une femme ordinaire.
Le roman précédent de Nina Bouraoui m'avait éblouie. J'aime son écriture raffinée, poétique, à la fois incisive et douce, toujours juste. Celui-ci est tout aussi percutant. Notamment dans son réalisme à décrire les perceptions féminines face à un séisme intime.
Loin d'un militantisme féministe actif elle aborde avec pudeur la condition des femmes, leur vulnérabilité.
Sylvie est une quinquagénaire quittée depuis peu par son mari après des années de vie maritale et deux enfants. La rupture bien que douloureuse se passe sans bruit, elle reste digne étouffant le manque et les regrets.
Cadre dans une entreprise qui périclite, les injonctions patronales sont de plus en plus pesantes. Jusqu'à la mission de trop, si éloignée de ses principes.
Cette accumulation de pressions, de non-dits porte le germe d'une violence silencieuse et crée peu à peu une fissure.
Entre les pressions intimes et celles externes, voilà que la fissure s'élargit jusqu'à ce que l'onde de surtension fasse exploser ses garde-fous et la conduise à un acte impulsif condamnable et insensé.
Trop d'années qu'elle encaisse sans rien dire, cachée derrière un faux-self, et qu'elle garde enfoui un lourd secret.
Otage de son mutisme, de son patron, de son amour perdu,de son passé, de de sa condition féminine, d'un « corps fantôme », une dangereuse surenchère d'émotions inexprimées la mène au burn-out et à une inversion des rôles.
La dépression qu'elle planque la prive aussi de la notion de plaisir et du désir « qui est la vie, l'élan, la force ».
C'est paradoxalement à partir de ce point de bascule que la narratrice va se sentir exister.
Ce qui m'a le plus touchée c'est la plongée dans l'intériorité de l'héroïne et la perspicacité à décrire le manque, la sensibilité et la souffrance que l'on cache par fierté, amour ou résignation car « ...les femmes sont fortes, davantage que les hommes elles intègrent la souffrance. C'est normal pour nous de souffrir. C'est dans notre histoire; notre histoire de femmes ».
La lettre qui clôture ce livre est déchirante. L'auteure fuit le pathos. Et bouleverse dans sa sobriété. Avec le destin de cette femme enfin libérée et vivante.
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Otages, de Nina Bouraoui.
Le portrait d'une femme d'aujourd'hui, courageuse et puissante, que le quotidien empêche de vivre libre.

Elle court partout, Sylvie. Elle n'a le temps de rien. le travail, les enfants, la maison, elle gère tout. Elle aime « l'effort, la rigueur, la ponctualité, l'attention, la répétition aussi  ». Ça la rassure : elle sait qu'ensuite, elle pourra être tranquille. C'est seulement son « devoir » accompli qu'elle s'octroie, parfois, un moment à elle devant la beauté du spectacle de la nature pour se retrouver, s'abandonner.
«  Je m'appelle Sylvie Meyer. J'ai cinquante-trois ans. Je suis mère de deux enfants. Je suis séparée de mon mari depuis un an. Je travaille à la Cagex, une entreprise de caoutchouc. Je dirige la section des ajustements. Je n'ai aucun antécédent judiciaire.  »
Cela faisait longtemps qu'elle n'avait plus de temps pour son mari, Sylvie. Et lorsqu'il est parti, elle n'a rien dit. Manque d'amour, et de désir aussi. Vingt ans qu'elle contrôle des machines. Elle y passe tellement de temps, ne partant qu'une fois le travail terminé. Son travail, c'est un peu son amant. Lorsque son patron lui demande en plus de contrôler ses collègues, ses « abeilles » comme elle les appelle affectueusement, en vue d'un plan social, elle ne dit rien. Il lui tresse des lauriers : il a besoin d'elle, il doit licencier, c'est comme ça, il n'y peut rien. Elle accepte poliment, mécaniquement, en bon petit robot corvéable à merci. La fatigue ? Elle la nie. Et se plaindre est une perte de temps. Elle observe donc, note, dissèque, épie. Elle y prend goût aussi, aux flatteries, au pouvoir. Mais elle trahit.
C'est pour ce petit supplément d'âme, tapi encore au fond d'elle-même, que Sylvie réagit. Elle va commettre un délit : pour la morale, pour la nature immense et pure, pour toutes les femmes aussi.
Otages est un texte intense et brut, qui se lit d'une traite. Après Tous les hommes désirent naturellement savoir, Nina Bouraoui, qui a déjà beaucoup écrit sur toutes les oppressions, donne ici la parole à une femme normale, travailleuse acharnée et mère aimante. Sylvie entravée, ligotée, n'aspire qu'à la liberté, retrouver le désir, celui qui fait vibrer et se sentir exister. Ce très beau roman s'est d'abord écrit comme pièce de théâtre en 2015, «  en hommage aux otages économiques et amoureux que nous sommes  ». Il n'a pas fini de résonner dans le bruit assourdissant de nos vies actuelles.
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Sylvie est une otage parmi d'autres.
Otage de sa condition de femme, née pour souffrir, née pour traîner sa peur à chaque recoins de sa vie. Peur d'être une femme. Peur du viol. Peur de ces hommes qui confondent la femme avec l'objet de plaisir et de consommation.
Otage d'un travail peu reconnu où faire son boulot n'est pas encore assez, il faut se plier aux ordres d'un patron égoïste et établir une liste des employés les moins productifs. Otage de licenciements à venir.
Otage de l'amour, du désir qui s'en va, qui s'émiette et ne reviendra plus.
Otage de se retrouver seule sur le pas de la porte, abandonnée par son mari, une femme seule, une menace pour les autres femmes. Loi du troupeau. La brebis égarée on ne va pas la chercher, on l'abandonne. 
Otage de ses sentiments, de sa violence.

L'auteure, que je ne connaissais pas décrit ici la longue fissure d'une femme qui n'en peut plus de se taire et d'accuser les coups. Entre coups et riposte, on ressent la honte et la colère de cette femme projetée sur les barreaux de la société.

Un roman extrêmement féministe, peut-être un peu trop radical, il y a beaucoup de rage envers l'homme qui semble ici avoir la belle vie et le meilleur rôle. Un roman un peu fourre-tout où beaucoup de thèmes en peu de pages se dressent ici. Mais à côté de ces petits bémols tout à fait personnels, ce roman est incroyablement bien écrit, bien pesé, c'est un roman habité dont les lignes crient, hurlent, dénoncent et se chamaillent pour une seule victoire, celle d'être libre et d'exister sans être plié à genoux.
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Sylvie Meyer, la cinquantaine, a toujours gardé le cap sans se plaindre, continuant à assurer le quotidien vaille que vaille, même quand son mari l'a quittée un an plus tôt, même quand son patron a commencé à exiger d'elle des dossiers sur ses collègues en vue d'un plan de licenciements. Pourtant, un jour, sans prévenir, le vase se met à déborder : pour mettre fin à cette longue dérive qui l'a insensiblement mais irrémédiablement éloignée d'elle-même, pour sortir de cette existence qui désormais lui pèse comme un carcan, elle va disjoncter et commettre un acte répréhensible…


Rien n'est plus dévastateur que la violence silencieuse, celle qui mine de manière invisible, derrière la façade d'un quotidien apparemment anodin en réalité devenu peu à peu invivable. Sylvie est de ces femmes qui supportent sans rien dire, en serrant les dents, et dont le craquage surprend d'autant plus qu'il survient sans signe précurseur, brutal et total. Il faut dire qu'elle a encaissé au fil du temps de véritables traumatismes, dont l'un très ancien et toujours rejeté au plus profond d'elle-même : autant d'événements dont l'accumulation la retient de plus en plus loin d'elle-même et de ses valeurs profondes, comme prise en otage…


Le récit est bref et rapide, le style sans fioriture ni distanciation, utilisant le langage de tous les jours pour nous faire sentir cette lente marée du ras le bol et le seul sentiment de soulagement qui prévaut quand l'implosion se produit, totalement incompréhensible pour autrui. Ce qu'on pourrait qualifier ici de burn-out est un sursaut de révolte, une protestation qui finit par s'élever comme elle peut contre l'aliénation et la violence, parfois insidieuse, subie par cette femme de la part des hommes, dans sa vie privée comme dans sa sphère professionnelle.


Ce petit roman social, fulgurant et dans l'air du temps, ne peut laisser indifférent : violence faite aux femmes, violence dans le monde du travail, chacun trouvera un écho à ce qui le tient lui aussi en otage dans un quotidien souvent de plus en plus aliénant et déshumanisé.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Des otages. Nous sommes tous des otages. de nos vies. De notre quotidien. Ces chaînes sont des êtres, des idées, qui nous lient, nous aliènent, prisonniers de notre intimité, de nos idées…Ce roman donne à réfléchir, prête à se poser les questions qui, de temps à autre, nous effleurent …

Elle travaille à la Cagex, son mari est parti, ses enfants grandissent… Peu à peu, la fissure, en elle, s'élargit, grandit, jusqu'à prendre toute la place en elle…

Nous sommes des terroristes en puissance, enfoncés jusqu'au cou dans des vies sans saveur, avec en point de mire une envie lointaine de liberté.

Un roman court, incisif, coup de canifs dans le coeur, follement contemporain, terriblement réaliste.

Le portrait bouleversant d'une femme, des femmes. Des réflexions qui prennent le lecteur au ventre. Sans fioriture, Nina Bouraoui dénonce, sans juger, une certaine idée de notre belle société. Elle parle de cette solitude chaotique qui mène au fait divers. Ou comment un trop plein de rien, de tout, mène au point de rupture…

Je l'ai lu d'une traite. Sans respirer. Comme une rencontre qui vous change un peu … Les grands écrivains ont ce pouvoir là, de ne pas trop expliquer, de ne pas se poser en juges, et pourtant, ils dévoilent ce que nous avons sous le yeux. Ces choses sur lesquelles on ne veut pas s'arrêter, ne pas trop regarder…

Ce livre va me rester en tête. Un peu, beaucoup, jusqu'à cette folie plus ou moins passagère qui anime cette femme. Qui pourtant, finalement, me paraît si censée.

Lisez, découvrez ce livre … Il mérite un détour.
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critiques presse (1)
Bibliobs
17 février 2020
« Otages » est un cri sourd contre toutes les formes d’aliénation et de domination – économique, masculine. « J’ai vengé les miens », dit Sylvie. Des mots qui résonnent avec ceux d’Annie Ernaux. Et avec le vent de révolte qui souffle sur l’actualité.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (166) Voir plus Ajouter une citation
C'était facile, simple, toujours les mêmes histoires, un beau garçon, une belle fille, la rencontre, l'amour, le mariage, les secrets de famille, la maîtresse qui arrive, j'adorais ça, c'était si loin de moi et à la fois si proche de mes rêves de petite fille, quand je pensais qu'un jour ma vie serait ainsi, dans une maison avec une piscine, quelques palmiers, mariée à un chirurgien esthétique qui aurait fini par me briser le cœur, cela aurait été triste, mais beaucoup moins que la Cagex, sans mari, sans envie, sans désir. Et puis ce que j'aimais dans les télénovelas c'était la notion de temps. Le temps que possèdent les femmes, pour se maquiller, se coiffer, s'habilIer, faire des courses, prendre un verre. C'est un temps élastique, irréel, Elles ne courent jamais après, alors que moi le temps me domine et il a fini par gagner. Pas de temps pour moi, peu pour les autres, à peine pour la vraie vie, celle qui s'arrête enfin et qui vous permet de sentir le vent sur sa peau, d'entendre le chant des oiseaux quand arrive le printemps, le temps de rêver aussi, à un autre avenir, pas meilleur, mais juste différent.

Page 81, Lattès, 2020.
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On nous fait croire que l'on est tous libres et égaux et que notre modèle est le meilleur des modèles, mais ce n'est que de la poudre aux yeux car finalement, nous les petits, on a aucun droit, sinon celui de se taire. Bien sûr on nous donne un travail, on nous fait confiance quand on est un peu plus malin qu'un autre, mais au final c'est toujours pareil, on se fait écraser par les plus forts, et on se tait car il faut bien bouffer ; alors on accepte, on continue, on suit la ligne toute tracée du berceau à la tombe, toujours dans l'humiliation, la main tendue, car on a pas les moyens de claquer la porte, et parfois on rêve de partir, de leur clouer le bec pour qu'il n' y ait plus d'humiliation car on a pu choisir, et le choix c'est la liberté.

Page 73, Lattès, 2020.
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Les gens se plaignent tant de leur fatigue et moi je ne veux pas être les gens. En tous les cas je ne veux pas être une personne fatiguée. La fatigue c’est de la faiblesse, et c’est dans la tête que ça se passe, on décide ou non d’être fatigué, la fatigue n’existe pas vraiment en soi, on n’imagine pas la force du corps, combien il peut être résistant, se refaire ; tout est dans la tête et les gens tombent car ils écoutent trop leur tête.
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Je croyais au bonheur. J'y croyais tellement. Je me sentais plus forte que la vie, et surtout plus forte que l'effort de vivre. Oui c'est un effort la vie, le quotidien, les habitudes, l'ennui qui s'installe et qu'on ne veut pas voir, pas reconnaître et qui finit toujours par gagner. C'est une sangsue cet ennui. Il suce tout et on ne s'en rend même pas compte jusqu'au jour où on se le prend en plein visage, et là c'est trop tard, on ne peut plus faire un tour de manège à l'envers parce que le manège ne fonctionne plus, et même s'il fonctionnait encore, on a perdu le ticket et on a plus le droit à un dernier tour parce que le guichet est fermé pour de bon.
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Je suis rentrée à la Cagex il y a vingt et un ans. J’ai gravi les échelons, un à un. Victor Andrieu avait entière confiance en moi. Je lui rendais bien. Toujours à l’heure, attelée à la tâche, proche des employés, désignée déléguée syndicale puis superviseur de ma section – l’ajustement – primée en fin de mois, applaudie parfois aux réunions de fin d’année. Je savais faire le grand écart entre les salariés dont je faisais partie et la direction qui m’avait confié une forme de pouvoir invisible.
Je me faisais entendre sans crier, sans insister, sans menacer. Les filles surtout, les ouvrières, se voyaient en moi. On était à égalité. Je n’ai jamais humilié, jamais. Les choses avançaient bien. On aurait toujours besoin de caoutchouc. On ne se sentait pas vraiment menacés, en dépit de la crise qui s’installait au fil des ans. Nous étions une structure saine. Les charges étaient de plus en plus élevées, mais on s’en sortait. Et puis je ne voulais plus penser négatif. Jamais. J’avais deux fils à nourrir moi, leur père est parti, il donne ce qu’il peut donner. Je ne lui en veux pas, du moins c’est ce que je croyais. Je sais qu’il ne faut pas tout mélanger, mais tout de même, il y a bien une cause à mon geste, le fameux déclic. Ce n’est pas venu comme ça, un beau matin, je ne me suis pas réveillée et je ne me suis pas dit : tiens cette nuit Victor Andrieu va payer l’addition d’un festin auquel il n’a jamais été convié.
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Vidéo de Nina Bouraoui
Dans Grand seigneur, Nina Bouraoui se tourne vers l'écriture pour conjurer la douleur de la mort de son père, entré en soins palliatifs en 2022. Entremêlant les souvenirs de sa vie et le récit de ses derniers jours, elle illumine par la mémoire et l'amour un être à l'existence hautement romanesque. Le désir d'un roman sans fin rassemble quant à lui de nombreux écrits de l'autrice, portraits, nouvelles, chroniques, parus dans la presse ou publiés entre 1992 et 2022. Une oeuvre à part entière, qui pourrait se lire comme un roman racontant la vie, ses arrêts, ses errances. Ces deux parutions récentes prolongent l'oeuvre prolifique et lumineuse d'une romancière majeure de la littérature contemporaine. Elle reviendra sur son parcours d'écriture à l'occasion de ce grand entretien mené par Lauren Malka, dans le cadre de l'enregistrement du podcast Assez parlé.
Nina Bouraoui est l'autrice de nombreux romans et récits dont La Voyeuse interdite (Gallimard, prix du Livre Inter 1991), Mes mauvaises pensées (Stock, prix Renaudot 2005) ou Otages (JC Lattès, prix Anaïs Nin en 2020). Elle est commandeur des Arts et des Lettres et ses romans sont traduits dans une quinzaine de langues.
Rencontre animée par Lauren Malka dans le cadre de l'enregistrement du podcast Assez parlé.
Retrouvez notre dossier "Effractions le podcast" sur notre webmagazine Balises : https://balises.bpi.fr/dossier/effractions-le-podcast/ Retrouvez toute la programmation du festival sur le site d'Effractions : https://effractions.bpi.fr/
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