Je deviens carrément allergique à
François Bourgeon.
Je me souviens, à l'époque de la sortie de cette bande dessinée, tout le monde était époustouflé par ce graphisme maritime, cette sensualité et ces personnages pétillant. Tous les dessinateurs se sont mis alors à la colorisation aquarellée, aux jeunes héroïnes rebelles, Bourgeon a lancé une mode, un style.
J'ai le droit de le dire ? Je n'aime plus Bourgeon, le graphisme est maniéré, tous les personnages sont laids, même ceux qui devraient être beaux, c'est sombre, les couleurs sont agressives et ce n'est pour moi qu'un coloriage pas toujours très fin. Plus je regarde le graphisme de Bourgeon, plus il me rebutte, et l'histoire ne me passionne pas non plus, les personnages sont insupportables, la pétasse allumeuse et le matelot niais... avec un érotisme sirupeux... Non, je ne peux plus.
Je l'ai déjà lu plusieurs fois, au début des années 80, mais cette fois-ci, j'ai vraiment eu du mal a arriver au bout.
Si ça a eu un impact considérable à une certaine époque, c'était une nouvelle façon de faire de la bande dessinée, pour moi c'est une voie qui ne m'intéresse pas. Pendant 20 ans je me suis détourné de la bande dessinée, coincée entre les imitateurs de Bourgeon et les imitateurs de
Franquin (j'ai au contraire beaucoup d'admiration pour
Franquin, mais très peu pour ses imitateurs).
Heureusement un jour, j'ai découvert le Combat Ordinaire de
Manu Larcenet qui m'a définitivement réconcilié avec cet Art.