Citations sur Les passagers du vent, tome 3 : Le comptoir de Juda (22)
- Dans les pays chaud, un petit baiser, c'est juste un truc pour se rafraîchir le gosier.
- Ben si tu as besoin de te rafraîchir le cul, demande de l'eau douce au capitaine ! On vient juste de faire plein !
Le niveau du plafond de cette pièce limite sans doute, l'élévation de vos pensées, Monsieur Bernardin ! … C'est par milliers que nous arrachons, chaque année, hommes, femmes et enfants à leur terre et à leur famille, afin qu'ils arrosent de sueur et de sang des produits dont nous n'avons peut-être même pas besoin ...
(Côte de Dahomey, futur Bénin. Étienne de Viaroux et Isa visitent le village autochtone)
Viaroux porte un mouchoir à ses lèvres: Nous voici en plein marché. Tout ce grouillement... J'espère que vous n'êtes pas incommodée par l'odeur?
Isa: Rassurez-vous, Monsieur! Votre parfum est bien un peu violent mais on finit par ne plus y penser!
Viaroux, vexé: Je... Je parlais de l'odeur du nègre...!
Nos marins risquent leur vie pour permettre aux colons d'enrichir le Royaume. Ils n'ont que faire des élucubrations de quelques sages nantis qui attendent d'avoir fait fortune dans le "bois d'ébène" (*) pour trouver brusquement ce commerce immoral.
(*) bois d'ébène: esclaves noirs déportés aux Amériques
- Allons donc ! Je suis persuadé que votre jardin abrite des fruits merveilleux.
- C'est moi je choisis le jardineur !...
… tant de mains suppliantes sont en vain tendues vers le ciel, que j'ai depuis longtemps cessé de croire qu'il était habité.
- Ce qui est grave, Madame, c'est de semer le doute dans des esprits faibles que la nature ne prédispose que trop, dèjà, à la révolte
Alors Viaroux ?... On ne parle plus guère de vos amourettes ?...
[...]
Vous achoppez toujours à la même pierre, mon pauvre ami! Laissez donc un peu mûrir le fruit brun et allez semer dans le jardin d'automne. La porte en semble moins bien gardée.
Un jour un nègre il trouve un crâne sur le sable. Il dit : "Eh ! Crâne ! Qui t'a conduit ici?"
"La parole" qu'il dit le crâne. Le nègre prend le crâne et il l'apporte au roi. "Regarde roi ! Ce crâne il parle !" Le roi dit : "Si c'est vrai tu es riche. Mais si tu mens, tu meurs !" Alors le nègre dit : "Eh crâne ! Qui t'a conduit ici ?" Mais le crâne ne dit rien...Alors le roi, en colère, fait couper la tête du nègre et s'en va...
Quand ils sont à nouveau seuls sur le sable, le crâne regarde la tête coupée, il se marre, et il demande : "Eh ! Crâne ! Qui t'a conduit ici ? Et le nègre, répond : "La parole."
Si tu acceptes de partager mes nuits, tu dois aussi accepter de partager mes rêves.