tous ces sacrifices pour moi
à quoi bon ? dit Yhwh, ils m'écœurent
ces holocaustes de béliers
ce graillon de veau gras
ce sang de taureaux et d'agneaux et de boucs
je n'y prends pas plaisir –
quand vous paraissez devant moi
qui demande à vos mains de fouler mon enceinte ?
n'en jetez plus, de ces offrandes creuses
j'ai horreur de l'encens –
et la nouvelle lune
et le shabbat
et le rappel qu'on bat :
culte contraint et criminel
je n'en peux plus
et vos nouvelles lunes
et vos jours fériés
je les abhorre
ils m'épuisent, je les ai assez supportés –
tendez les paumes de vos mains
je détourne les yeux
moulinez vos prières
je n'y suis plus, je n'écoute plus
vos mains trempées de sang –
allez donc vous laver
allez vous nettoyer
détachez le mal de vos actes
que je ne le voie plus
mettez fin aux méfaits
apprenez le bien
recherchez le droit
corrigez la brute
défendez la veuve
les droits de l'orphelin
Très bien, expliquons-nous, dit Yhwh :
vos erreurs écarlates
blanchiront comme neige
comme laine blanchiront les plus rouges
si vous vous décidez
et si vous m'avez écouté
vous mordrez dans les biens de la terre
si vous vous arc-boutez
si vous m'avez résisté
c'est l'épée qui vous mordra
– oui la bouche de Yhwh a parlé
Comment a-t-elle fini putain
la ville indéfectible où le droit fleurissait ?
la justice va loger à l'enseigne des assassins –
ton argent n'est plus que raclure
ton vin est coupé d'eau
tes meneurs ? des crapules
une bande de voleurs
ils ne crachent pas sur les pots-de-vin
ils profitent des faveurs
ils déboutent l'orphelin
et la cause de la veuve
n'arrive pas jusqu'à eux
Isaïe, 1, 11-24.
...Oh ta merveilleuse compréhension de moi
Hauteur
que je n'atteindrai jamais
Où aller loin de ton souffle ?
Où partir
loin de ta face ?
Si je monte au ciel tu es là
Si je m'étends chez les morts
tu es déjà là
Je prends les ailes de l'aurore
Je me pose à l'extrémité des mers
Même là c'est ta main qui m'emmène
Ta poigne
me tient
Si je dis oh les ombres m'emportent
Même la nuit
c'est la lumière autour de moi
Pour toi les ombres n'ont pas d'ombres
La nuit éclaire comme le jour
Comme l'ombre
comme la lumière
C'est toi qui as fabriqué mes reins
Tu m'as tissé
au cœur de ma mère
Merci je suis merveilleux
et de manière très étonnante...
Psaume 139 (138) 6-14. trad. O. Cadiot, M. Sevin.
Ils entendent le bruit de Yhwh Dieu
rôdeur dans le jardin
avec le vent du jour
Qu'est-ce que la vérité ? dit Pilate.
Evangile de Jean, 18 (38)
Comme elles prennent de grands airs, les filles de Sion
comme elles déambulent en haussant le menton
elles font les yeux doux
vont d'un pas chaloupé
trottinant font tinter les grelots de leurs pieds –
mais le Maître va couvrir de croûtes
le crâne des filles de Sion
Yhwh va exhiber leur sexe.
Ce jour-là, Yhwh les dépouillera de leurs charmes : de leurs grelots, bandeaux, anneaux, de leurs breloques et pendeloques, de leurs voilettes, de leurs agrafes, bracelets d'orfèvres, ceintures d'étoffe, flacons d'essence, fétiches de chance, de leurs bagues et boucles de nez, de leurs mantes, de leurs capelines, leurs houppelandes, leurs sacs à main, de leurs miroirs et leurs mantilles, de leurs tiares et leurs mantelets. Sous le parfum, la pourriture, sous le casaquin le carcan, sous le chignon le crâne chauve, sous le corsage le sac de chanvre. Oui, sous la beauté la brûlure.
Dieu n'est pas un homme pour se repentir. (Samuel, 1, 29).
Toute chair sème la ruine
en traçant sa route sur la terre