Le Syndrome du canal carpien

Wilkes fronça les sourcils, la minuscule cervelle perdue dans le Grand Canyon qui lui servait de crâne moulina pour trouver une réponse. (p.274)

Il faut que je vous dise. Je suis une personne incroyablement créative. Je l'ai toujours été. L'inspiration me coule dans les veines. Et j'adore totalement la littérature. Je lis six ou sept livres par an, incroyable, non, ce qui est probablement la raison.

Qui, au XXIe siècle, est prêt à passer du temps avec des lépreux ?
-Les avocats de Kevin Spacey ? suggéra-t-telle. Le cireur de chaussures du prince Andrew ? (p.126)

Leur ruine, elle le sait, sera provoquée par le choix qu’ils ont fait de la publicité plutôt que de l’intimité, des followers plutôt que des amis.

Mais vous devez comprendre que nous ne parlons pas de personnes normales ici. Nous parlons de gens sur Twitter. La différence est énorme. C'est comme si on comparait des chats d'appartement avec des lions qui ont toujours vécu dans la savanes, en arrachant la tête à de jeune gazelles et en leur dévorant les entrailles.
(p. 225)

Elle avait l'impression de parler d'une chose dont elle était sûre à quatre-vingt-dix-neuf pour cent qu'elle n'existait pas mais qui avait peut-être existé dans un passé lointain. Des dragons, par exemple. Des zombies. Des Républicains honnêtes.
(p. 125)

- Je n’ai vu aucune fajitas, poursuivi Elizabeth. Quand j’étais à Rio. En même temps, on était descendus au Four Seasons, alors peut-être qu’il n’y en avait pas dans le quartier.
- Fajitas ? demanda Hernán. Fajitas, c’est plat mexicain.
- Mais vous avez dit que vous aviez grandi dans les fajitas.
- Non, jamais.
- Menteur.

Pour se mettre au fait des nouvelles, il suivait religieusement le même ordre. D’abord, AP et Reuters, pour savoir ce qui s’était passé dans le monde pendant la nuit. Puis, le Guardian, pour analyser pourquoi cela provoquerait bientôt la fin de la vie sur Terre. Le Telegraph, pour savoir pourquoi le Royaume Uni était la seule, de toutes les nations, à avoir le courage et la résilience nécessaires pour survivre à cette catastrophe mondiale. Le Times, pour avoir une idée de combien cela coûterait. Sky News, pour lire ce qu’un groupe de quadragénaires au pub à Bradford pensait de tout ça. Le New York Times, pour découvrir pourquoi leurs journalistes prévoyaient ça depuis des années. Le Mail Online, pour savoir si ça risquait d’interférer avec les projets de vacances d’un candidat de Love Island. Et enfin, Fox News, pour comprendre pourquoi rien de tout cela n’allait arriver de toute manière, parce que ça n’était qu’une immense conspiration, inventée par un ramassis d’élites gauchistes et de pervers d’Hollywood.

Avec ces centaines d’inconnus qui m’insultaient et exprimaient le même désir de me voir bientôt passer de vie à trépas, je me suis rendu compte qu’eux seuls savaient comment mener une vie de bonté, de moralité et que je pouvais apprendre d’eux.

Je me suis rendu compte que je préférerais ne plus faire partie du monde des réseaux sociaux. A partir de maintenant, je veux simplement profiter de ma vie au lieu de passer mon temps à la documenter.