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EAN : 9782070612987
208 pages
Gallimard Jeunesse (23/08/2007)
4.26/5   1787 notes
Résumé :
Berlin 1942. Bruno a 9 ans, et vit avec ses parents et sa soeur dans une belle maison. Son père, un officier nazi, vient d'avoir une promotion et ils déménagent hors de Berlin. Bruno est triste de se retrouver loin de tout, dans une lugubre maison. De sa fenêtre, il peut voir des silhouettes d'hommes, de femmes et d'enfants, tous vêtus de pyjamas rayés. Personne ne veut lui expliquer qui ils sont.
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Critiques, Analyses et Avis (320) Voir plus Ajouter une critique
4,26

sur 1787 notes
Non, ce roman n'est pas spécifique à la jeunesse !
Non! Je pense que les jeunes adolescents sont à mille lieues de comprendre les subtilités, les sous-entendus, les jeux de mots qui émaillent ce texte.
Ce roman, justement, est écrit pour ceux qui ont tout entendu à propos des camps de concentration, qui savent comment ont vécu les Juifs pendant la guerre, pour les lecteurs qui se sont alarmés, qui se sont révoltés, qui ont refusé l'inévitable.

Bruno, le narrateur, a 9 ans. Il adopte donc une manière de parler très naïve. Il est innocent, il est tenu à l'écart du mode de vie de son père, officier nazi. Pour lui, le « Fourreur » qui vient diner un soir à Berlin, dans la maison familiale, n'est qu'un grossier personnage accompagné d'une superbe dame blonde très très gentille. le déménagement à « Hoche-Vite » qui fait suite à cette visite ne le ravira pas, car il doit quitter ses 3 meilleurs amis, et d'ailleurs la maison là-bas est beaucoup moins confortable que celle de Berlin – elle ne compte que 3 étages au lieu de 5 -. Là-bas, pas d'amis ! Tous les enfants sont de l'autre côté du grillage...Ils en ont de la chance, ces enfants, ils n'ont pas besoin de changer de vêtement tous les jours, ils vivent tous en pyjama, rayé. Et ils ne doivent pas souffrir le martyre dans des chaussures trop serrées...ils marchent pieds nus.
Donc Bruno l'explorateur décide un jour de partir faire le tour de ce fameux domaine interdit. Et là, au détour du grillage, il rencontre l'amitié. Cela va changer sa vie...

Chaque phrase de ce roman n'est qu'allusion. Chaque mot bien innocent employé par Bruno renvoie à une réalité qui l'est beaucoup moins.
Et c'est cela, le plaisir du roman. Plaisir que ne pourraient pas apprécier les jeunes qui ne connaissent encore rien à ce monde infernal de 40-45, à part ceux que l'Histoire captive, ceux qui ont la chance d'avoir des grands-parents, des parents qui veulent informer les générations actuelles de l'horreur commise il y a des dizaines d'années.

« Tout cela s'est passé il y a fort longtemps, bien sûr, et rien de semblable ne pourrait plus jamais arriver.
Pas de nos jours. »
C'est là que nos jeunes doivent prendre le relais pour vivre, autrement.

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J'ai encore le souvenir épouvantable de la première fois où j'ai vu le film "Nuit et brouillard", à treize ans, sans aucune préparation, sans aucune explication, parce qu'un enseignant avait décrété que les élèves devaient le voir.
Si la question de la Shoah est incontournable et s'il est évidemment nécessaire d'en parler avec de jeunes enfants, des textes crus ou des images chocs ne me semblent pas souhaitables pour un premier contact. Informer et éduquer, oui, choquer et traumatiser, non !
Ce livre, que je viens de lire avec mon fils de dix ans, s'est avéré parfait pour aborder plus en douceur ce douloureux sujet. Nous y reviendrons, bien sûr, mais cette lecture a permis une première approche et a suscité les premières questions, auxquelles je me suis efforcée de répondre de la façon qui me paraissait la plus juste et la mieux adaptée aux capacité de compréhension et à la sensibilité de mon jeune auditeur.
Bruno, fils du commandant du camp d'Auschwitz, nous raconte sa vie. C'est un gentil petit garçon de neuf ans qui cherche des amis avec qui jouer. Il se lie d'amitié avec Schmuel... mais Schmuel habite de l'autre côté de la barrière, et leurs rencontres doivent rester clandestines. Les deux enfants sont très attachants, et il est très facile pour un jeune lecteur de s'identifier à eux.
J'ai trouvé ce procédé particulièrement bien choisi, et c'est ce qui fait selon moi la force du livre. Un jeune enfant se sentira bien plus concerné par ce qui peut arriver à deux personnages de son âge auxquels il s'est attaché au fil des pages, que par le destin de millions de personnes anonymes pour lui. La vérité historique n'est pas trahie, mais elle est abordée d'une façon plus compréhensible. Pour autant, pas de happy end trompeur : la fin est prévisible pour le lecteur adulte informé, mais elle pourra surprendre les plus jeunes et faire naître de nombreuses interrogations auxquelles il faut être prêt à répondre.
Le garçon en pyjama rayé est donc à mon avis un excellent livre, à condition de ne pas laisser le jeune lecteur seul face au texte et face à ses questions. Une première étape, qui devra être suivies d'autres, dans l'apprentissage d'une des périodes les plus sombres de l'Histoire.
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Encore un drôle de truc qui m'est arrivé, faut que je vous raconte.
Début juillet, mon amie Anne-So, vous voyez qui c'est, poste une critique sur un livre de John Boyne (c'est l'auteur) ayant pour titre La vie en fuite.
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La coquine m'a eue et j'ajoute ce roman à mon pense-nouille, bien que peu emballée par le titre et la couverture.
J'en informe Anne-So qui me rétorque qu'il faut d'abord que je lise le garçon en pyjama rayé... Bon, OK, faisons ça.
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Moi, pauvre innocente, je n'avais vu passer de l'auteur qu'une tortue avec un portable sur le dos, lequel était maintenu par des tendeurs.
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Et zou qu'entre le pyjama et la tortue, je me mets en tête que j'avais affaire à un auteur de filgoudes.
J'ouvre le garçon en pyjama rayé sans prendre la peine de lire quoi que ce soit et ni une ni deux, me voilà plongée à Auschwitz.
Tu parles d'un filgoude, bien que le roman soit un peu teinté d'humour.
Il faut dire que ce livre est destiné à un jeune public.
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Nous sommes dans la tête de Bruno, 9 ans, habitant une maison très cossue à Berlin.
Quand nous faisons sa connaissance, il trouve Maria dans sa chambre en train de faire ses valises.
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Interloqué, il va interroger "mère", qui lui dit que toute la famille déménage, y compris sa soeur Gretel, à cause du travail de son papa.
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La semaine précédente, le "Fourreur" était venu dîner et avait confié la direction de Hoche-Vite au charmant père de famille, celui qui a le plus bel uniforme de tous les soldats connus par Bruno.
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La petite famille s'installe donc dans une maison moins cossue que celle qu'ils ont à Berlin, laquelle était toute proche de celle des grands-parents.
Pensez donc, celle de Hoche-Vite ne fait que trois étages contre cinq.
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La fenêtre de la chambre du gamin donne sur le camp, bien évidemment...
Plein d'enfants habitent de l'autre côté du grillage, des ado et des adultes, mais que des hommes.
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*******
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J'ai bien aimé le roman. La plume est agréable, j'ai passé un bon moment.
Et c'est un peu ça le problème.
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Je me disais que c'était pour un jeune public. Certes, mais je ne ferais pas lire ce livre à un pré-ado, parce que les choses, on en parle ou on se tait, mais on n'édulcore pas; du moins pour moi.
Et pas que pour nos chères têtes blondes, du reste. Un adulte pas trop informé pourrait croire que le camp c'était un peu comme une colo en plus dur.
J'exagère à peine, honnêtement.
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Par contre, voir les choses au travers des yeux d'un enfant qui n'est pas au courant des atrocités se déroulant sous ses yeux, tellement inimaginables qu'à défaut d'être informé, il imagine ce qu'on lui cache avec son cerveau à lui.
Si des centaines de "travailleurs" disparaissent, c'est qu'ils sont partis travailler dans une autre ville... etc.
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On s'attache beaucoup à Bruno et à sa soeur de trois ans son aînée.
La mère est peu présente, mais sympathique. Et le père, contre toute attente, vu qu'on ne le voit pas à l'oeuvre, on ne le déteste même pas, vu qu'on ne le voit qu'avec sa famille et encore, on l'aperçoit seulement.
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Voilà, je vous ai livré mes pensées en vrac, comme d'habitude, à vous de voir si ce roman vous tente ou pas.
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Un grand merci, ma chère Anne-So (dannso pour les moins intimes), j'ai apprécié ma lecture.
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Bruno a neuf ans. Il vit à Berlin en 1942. Comme tous les petits garçons, il admire son père. Celui ci arbore un uniforme tout neuf de Commandant et a reçu le « Fourreur » à diner, c'est vous dire que c'est quelqu'un d'important. Bruno est fier de lui.
Le revers de la médaille c'est que la famille doit quitter Berlin pour un endroit perdu en Pologne, « Hoche-Vite ».
Là, il n'y a personne pour jouer, que des soldats, et puis derrière les barrières qui jouxtent la maison beaucoup de personnes, que des hommes et des garçons. Ils sont tous en pyjama rayé.

John Boyne aborde dans ce roman jeunesse, mais que tout le monde devrait lire, les camps de concentration du point de vue de deux petits garçons de neuf ans. L'un est le fils du commandant, l'autre est détenu dans le camp. Ils vont se rencontrer et beaucoup discuter de part et d'autre de la barrière, jusqu'au jour où l'un la franchira.

Ni l'un , ni l'autre ne comprennent vraiment ce qui peut se passer, La vision de Bruno peut sembler naïve, mais personne ne veut lui en dire plus. Il est tenu à l'écart et dans son innocence d'enfant, il ne peut imaginer ce qui se produit juste à coté de lui, orchestré par son père, qui même s'il n'est pas particulièrement proche de lui, ni tendre, ni affectueux, reste son père qu'il aime. Comment un enfant aurait-il pu comprendre ce qui se passait, comment aurait-il pu imaginer l'horreur, comment aurait-il pu croire que son père soit capable de cela.

Un roman très fort, qui sera tout autant apprécié par des lecteurs adultes. Et une fin inconcevable pour les deux enfants qui sont meilleurs amis pour la vie....

Heureusement comme le conclut John Boyne :
« Et c'est ainsi que se termine l'histoire de Bruno et de sa famille. Tout cela s'est passé il y a fort longtemps, bien sûr, et rien de semblable ne pourrait plus jamais arriver.
Pas de nos jours »
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Comment nommer l'innommable, comment raconter l'irracontable, ? John Boyne a, je crois, trouvé un moyen . Bruno, un enfant de 9 ans, vit à Berlin dans une grande maison de 5 étages , le rêve pour le futur explorateur qu'il veut être plus tard, il a 3 amis pour la vie , Karl, Daniel et Martin . Son père a l'honneur d'être apprécié du Fourreur, cela lui vaut une nomination au grade de commandant et une mutation immédiate. La famille au complet Père, Mère, sa soeur Gretel; et lui se retrouvent dans une villa de 3 étages sans confort, isolée au milieu de rien . Bruno apprend qu'ils sont à Hoche-vite.
Il n' y comprend rien , il ne comprend pas pourquoi, derrière un grillage très haut vivent des gens en pyjama rayé avec un calot sur la tête. le temps passe, il s'ennuie, alors il part en exploration, ses pas le porteront là où il n'a pas le droit d'aller, loin le long de cette clôture et là, derrière le grillage, il va faire la connaissance de Schmmuel, même âge, né le même jour que lui, lui aussi porte un brassard au bras gauche mais le dessin n'est pas le même....
Roman destiné au plus de 12 ans .il me semble cependant que ce type de lecture demande à être accompagnée , à être expliquée , je sais bien qu'à l'heure actuelle les images circulent sur tous les écrans mais est-ce un bien ou un mal de supprimer tous les filtres, de renoncer à "protéger" nos enfants,? à chacun de faire comme il le sent ou comme il peut , le monde explose mais permettre à des enfants de continuer à rêver me semble être une des missions parentales prioritaires , bien sûr ce n'est que mon très humble avis .
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critiques presse (2)
Lecturejeune
01 mars 2007
Lecture jeune, n°121 - Bruno, 9 ans, ne veut pas quitter Berlin, sa maison à cinq étages, ses trois amis et ses grands-parents. Mais la famille doit déménager à cause du travail de Père. Le garçon découvre alors une campagne sans animaux et sans potager, avec des baraquements partout, de hauts murs surmontés de fils barbelés et tous ces gens de l’autre côté, si tristes dans leurs pyjamas rayés. Décidément, « Hoche-Vite » est un endroit affreux pour un petit garçon. Si le lecteur comprend assez vite quel métier exerce le père de Bruno, l’enfant narrateur conserve jusqu’au bout de ce magnifique roman son regard candide. Quand il approche de la vérité, ses questions restent sans réponse : « Et qui avait décrété que les uns porteraient un pyjama rayé et les autres un uniforme ? ». Shmuel, de l’autre côté de la barrière, n’a pas plus de réponses que lui. Les deux innocents deviennent amis, tout simplement, et comparent les brassards de leurs pères : une croix gammée pour l’un, une étoile jaune pour l’autre. Ce roman intelligent, d’une grande simplicité narrative et pourtant très efficace culmine avec une fin bouleversante, loin de tout pathos. Un roman sur les camps comme on en a rarement lu, où le point de vue d’un enfant dénonce l’injustice de façon originale et efficace. Sandrine Brugot-Maillard
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Lecturejeune
01 mars 2007
Lecture jeune, n°121 - Bruno, jeune héros de l’histoire, ne cerne pas du haut de ses jeunes années les enjeux de son époque. Une famille aisée, un père que l’on sait être un haut dignitaire nazi, une mère nostalgique et une soeur improbable. L’élément perturbateur surgit comme dans la trame d’un conte. Bruno se rend compte que sa maison jouxte un lieu dans lequel sont enfermés des adultes et des enfants. Son seul objectif est de rentrer en contact et de jouer avec l’un d’entre eux au péril de sa vie. Ce texte très fort, qui se présente clairement comme une fable, suscite bien des commentaires. Pour ma part je le reçois comme un récit à la tonalité juste, et je fais abstraction de mes connaissances historiques d’adulte. Bouleversant et digne, cet enfant jusqu’au-boutiste nous redit l’absurdité et l’horreur par le biais de sa « candeur ». Ce texte n’a pas d’ambition « documentaire », il permettra à de jeunes lecteurs de collège de lire sous la forme d’une fiction différente un texte dérangeant. Réseau de lecture : on retrouve la même candeur dénonciatrice dans le film de Roberto Benigni La vie est belle. ndlr Michelle Charbonnier
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Citations et extraits (93) Voir plus Ajouter une citation
- [...] Au fait, je m'appelle Bruno.
- Moi, c'est Shmuel, dit le garçon.
Bruno plissa le front, pas certain d'avoir bien entendu.
- Comment ? demanda-t-il.
- Shmuel, répondit le garçon, comme si c'était la chose la plus naturelle du monde. Et toi, c'est comment ?
- Bruno.
- Je n'ai jamais entendu ce nom-là, dit Shmuel.
- Et moi, je n'ai jamais entendu le tien, dit Bruno. Shmue. (il réfléchit.) Shmuel, répéta-t-il. J'aime bien le bruit que cela fait quand je dis Shmuel. On dirait le vent qui souffle.
- Bruno, dit Shmuel, en hochant joyeusement la tête. Oui, je crois que j'aime bien ton nom aussi. On dirait quelqu'un qui se frotte les bras pour se réchauffer.
- C'est la première fois que je rencontre un Shmuel.
- Il y a des dizaines de Shmuel de mon côté de la barrière, dit le garçon, des centaines probablement. J'aurais bien aimé avoir un nom à moi tout seul.
- Je n'ai jamais rencontré de Bruno, dit Bruno, à part moi, bien sûr. Je crois que je suis le seul.
- Tu as de la chance, remarqua Shmuel.
- Sans doute.
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« — Voici ce que je sais, commença Shmuel. Avant de venir ici, je vivais avec mon père, ma mère et mon frère, Josef, dans un petit appartement au-dessus du magasin où Papa fabriquait des montres. Nous prenions notre petit déjeuner ensemble à sept heures et, pendant que nous étions à l’école, Papa réparait les montres que les gens lui apportaient ou en faisait des neuves. Il m’en avait même offert une belle, mais je ne l’ai plus. Elle avait un cadran en or et je la remontais tous les soirs avant de me coucher, elle était toujours juste.
— Qu’est-ce qu’il lui est arrivé ? demanda Bruno.
— Ils me l’ont prise, répondit Shmuel.
— Qui ?
— Les soldats, bien sûr, dit Shmuel, comme si cela tombait sous le sens. Et puis les choses ont commencé à changer, reprit-il. Un jour, je suis rentré de l’école et j’ai trouvé ma mère en train de coudre des brassards dans un drôle de tissu. Dessus, elle dessinait une étoile. Comme cela.
Shmuel traça le dessin de l’étoile dans la poussière avec le doigt.

— Et chaque fois que nous quittions la maison, elle nous demandait d’enfiler notre brassard.
« — Puis, un jour, les soldats sont venus avec d’énormes camions, poursuivit Shmuel, que Gretel n’intéressait pas le moins du monde. Ils ont ordonné à tous les gens de quitter leur maison. Beaucoup ne voulaient pas partir et se sont cachés où ils le pouvaient, mais je crois qu’ils ont tous été pris finalement. Et les camions nous ont conduits à un train, et le train… (Shmuel hésita quelques secondes et se mordit la lèvre. Bruno crut qu’il allait pleurer, mais ne comprit pas pourquoi.) Dans le train,c’était horrible, reprit Shmuel. Pour commencer, nous étions dix fois trop nombreux. Il n’y avait pas d’air pour respirer. Et cela sentait horriblement mauvais. »
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(Pavel, un détenu du camp de "Hoche-Vite", doit éplucher les légumes chaque soir chez Bruno. Cet après-midi-là, ce dernier a fabriqué une balançoire avec un pneu et est tombé. Pavel le soigne et désinfecte sa plaie.)

-Je ne comprends pas, dit Bruno, qui voulait avoir le fin mot de l'histoire. Si vous êtes docteur, comment se fait-il que vous serviez à table ? Pourquoi ne travaillez-vous pas dans un hôpital ?
Pavel hésita longuement avant de répondre et Bruno resta silencieux, sentant confusément que la politesse exigeait qu'il attendît que Pavel fût prêt à parler.
-Avant de venir ici, j'exerçais la médecine, finit-il par dire.
-Vous vous exerciez ? demanda Bruno, qui ne connaissait pas bien le sens du terme. Vous n'aviez donc pas un bon niveau ?
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Bruno réfléchit à la bonne formulation pour ne paraître ni grossier ni désobligeant.
- Qui sont ces gens dehors ? finit-il par dire.
Père pencha la tête de côté, un peu embarrassé par la question.
- Des soldats, Bruno. Des secrétaires. Du personnel. Tu en as déjà vu.
- Non, pas ceux-là, dit-il. Les gens que je vois de ma fenêtre, dans les baraques, au loin. Ils sont tous habillés pareil.
- Ah, ceux-là, dit Père, en hochant la tête, avec un léger sourire. Ces gens... ce ne sont pas des gens, Bruno.
Bruno fronça les sourcils.
- Ce ne sont pas des gens ? demanda-t-il, doutant de ce que Père voulait dire.
- Du moins, pas comme nous l'entendons, poursuivit Père. Mais, pour l'instant, tu ne devrais pas t'en occuper. Ils n'ont rien à voir avec toi. Et tu n'as absolument rien en commun avec eux.
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Partout où ils posaient les yeux, des gens, des grands, des petits, des vieux, des jeunes. Certains en groupes, parfaitement immobiles, les mains le long du corps, tentaient de garder la tête haute, tandis qu’un soldat paradait devant eux, ouvrant et fermant la bouche à toute vitesse comme s’il leur criait dessus. D’autres, enchaînés, un peu comme des bagnards, poussaient des brouettes d’un bout à l’autre du camp, surgissant d’un endroit que Gretel et Bruno ne pouvaient voir, pour aller plus loin, derrière un baraquement, où ils disparaissaient à nouveau
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Vidéo de John Boyne
Extrait du livre audio « La Vie en fuite » de John Boyne, traduit par Sophie Aslanides, lu par Rafaèle Moutier. Parution numérique le 6 décembre 2023.
En savoir plus : https://www.audiolib.fr/livre/la-vie-en-fuite-9791035414290/ Commander sa version CD : https://boutique.audiolib.fr/produit/2719/9791035414290/la-vie-en-fuite
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