Réfugiée dans le ranch de son frère, arrivée à l'aube de sa vie,
June Mansfield plonge dans ses souvenirs. Sa rencontre avec
Henry Miller a été un véritable séisme dans la vie de la jeune femme.
June et Henry se rencontrent au coeur des années 1920.
June est alors entraîneuse dans les bars et Henry peine à devenir l'écrivain qu'il espère être, enchaînant les petits boulots. Persuadée du talent de son amant,
June se donne pour mission de lui permettre de réaliser ses rêves. Mais les relations des deux amoureux ne vont pas sans tempêtes et la rencontre avec
Anaïs Nin va totalement rebattre les cartes de leur couple.
Emmanuelle de Boysson nous livre ici une biographie romancée de la seconde épouse d'
Henry Miller et le portrait d'une femme résolument libre. On connait évidemment le trio Anaïs – Henry –
June. On connait peut-être un peu moins les années qui ont précédé et l'histoire du couple que formaient Henry et
June.
On en apprend ici beaucoup sur les années de vache maigre qu'ils ont traversé, les sacrifices consentis par
June pour permettre à son mari de se consacrer à l'écriture, sur la manière dont elle a pu l'aider. Mais aussi sur l'ambigüité de leurs rapports,
June fuyant un temps à Paris avec sa maîtresse puis jouant de la fascination qu'elle exerce sur Anaïs avant de devoir se rendre à l'évidence quant à la relation qui s'est installée entre Henry et Anaïs.
On ressent ici parfaitement les forces qui animent
June mais aussi ses faiblesses et toute son amertume d'avoir été remplacée dans la vie d'Henry alors même qu'il accède à la reconnaissance littéraire vers laquelle elle l'a accompagné et pour laquelle elle a énormément travaillé.
Cette personnalité fantasque, éminemment libre et terriblement attachante méritait bien qu'on lui consacre un livre pour lui redonner sa juste place.
June n'a cessé de s'inventer des personnalités et des vies, brouillant ainsi les pistes et s'effaçant doucement face au couple mythique que formèrent
Anaïs Nin et
Henry Miller. Cette biographie romancée lui rend justice et on peut remercier Emmanuelle de Boysson de l'avoir remise en lumière.