J’avais presque oublié à quel point il était facile d’être honnête avec lui. Qu’il n’attend pas que j’embellisse la réalité. Que la seule chose qui lui importe vraiment est la vérité. Ma vérité.
Il me semble plus facile de croire que l’amour peut ressembler à quelque chose de différent. Ou à quelqu’un de différent.
Je ne pense pas qu’on puisse un jour vraiment cesser d’aimer une personne avec qui on a autant partagé. Avec qui on a construit une famille et un foyer.
Tout à l’heure, j’ai dit à Zoé que Rose méritait mieux que ça. Qu’elle méritait mieux que moi. Et je le pensais. Mais je réalise soudain, son corps pressé étroitement contre le mien, que je ne veux pas qu’elle trouve mieux. Je veux devenir mieux. Pour elle. Pour moi. Et surtout pour nous.
Parce que la mort inflige le genre de douleur dont on ne guérit pas.
La vérité, c'est que l'amour est aussi imparfait que l'humain. Mais ce n'est pas parce qu'il est imparfait qu'il ne peut pas être beau. Ce n'est pas parce qu'il est imparfait qu'il ne mérite pas qu'on le vive. Qu'il ne mérite pas qu'on essaie. Qu'il ne mérite pas qu'on se trompe.
Nous restons longtemps assis l'un contre l'autre dans la nuit noire. Front contre front. Poitrine contre poitrine. Coeur contre coeur. Ame contre âme. Le garçon qui ne voulait plus aimer, et la fille qui ne s'aimait pas assez. Les deux côtés d'un même miroir peut-être enfin réparé.
Parce que j'ai vu plus que ça derrière son masque. Parce qu'au-delà de son expression furieuse, j'ai deviné un gouffre qu'il m'est impossible d'ignorer, une peur qui fait écho à mon passé, une tristesse que j'ai déjà éprouvée.
Parce que tu n'es pas bonne cuisinière. Parce que tu n'es pas mondaine. Parce que tu es dyslexique. Parce que tu es danseuse. Parce que tu es généreuse. Parce tu n'es pas féminine. Parce que tu es affreusement maladroite…
- si tu veux danser alors, danse, Rose