Le Cycle du Trillium, tome 1 : Les Trois Amazones

Chacun de nous est différent des autres, non seulement dans son corps, mais aussi en esprit ; ce ne sont pas les mêmes choses que nous apprenons aisément ou que nous ne pouvons comprendre qu'en peinant dur.

[...] seule l'expérience enseigne la sagesse. Chacun de nous doit l'apprendre à sa manière et à son heure.

Mais il y a des créatures à qui la cruauté procure une sombre émotion, un impétueux sentiment de pouvoir. Craintifs et médiocres, entourés d’êtres qui assouvissent sur eux leur férocité, tirant un peu de bonheur de la vie, ils deviennent la proie du plus bas de tous les instincts – celui qu’assouvissent la destruction et la douleur des autres. L’homme cruel se sent élevé au-dessus de tous par ses actes. La mort des autres lui donne l’impression d’être plus vivant. […] Il méprise l’amour et se lire à la haine, car elle seule enflamme son esprit froid et endormi. Il n’y a ni pitié, ni conscience affligée, ni remords dans sa méchanceté gratuite. Seulement une faim toujours croissante de cruauté, car il est impossible de combler ce type de désir. Les doux ne peuvent pas répondre gentiment sans courir un danger, parce que les méchants ignorent la nature de l’amour qu’ils confondent avec la faiblesse.

Tu as toujours choisi l'acier : la route la plus directe et la plus rapide, mais souvent la plus périlleuse, vers le succès. Il y a d'autres manières de gagner les batailles.

Souviens-toi que la frontière entre la confiance en soi et la présomption est étroite et facile à traverser.

Il y a chez certains êtres quelque chose qui les pousse sans cesse à faire mieux, à apprendre plus, à s'évertuer davantage, à grimper plus haut. Tout le monde n'est pas comme cela, mais cette forte envie se transmet des parents aux enfants. Ce n'est pas une mauvaise chose. Mais le fait que les forces motrices poussent les êtres vivants... surtout les êtres pensants... à se complexifier de plus en plus reste très mystérieux, car on pourrait croire que les hommes se lasseraient de cette escalade et reviendraient à la simplicité, comme un feu tombe en cendres. Les plus vieux d'entre nous s'en fatiguent, mais il semble qu'il y ait toujours des jeunes désireux d'aller plus loin, d'améliorer leur vie.

Savoir que l'on est aveugle, c'est commencer à voir.

- Ma Dame ? Osa interroger Immu d'une voix tremblante.
La personne s'avança et la lumière éclaira le visage d'une femme âgée, un visage si ridé et si usé que les traits en étaient presque effacés, sauf des yeux bleus, voilés et profondément enfoncés dans de sombres orbites. Elle portait des vêtements simples dont l'étoffe avait été filée à la maison ; un voile de coton brodé couvrait ses cheveux blancs, fins et rebelles. La main qu'elle tendait était émaciée, avec des articulations gonflées, et un seul anneau de platine orné d'un morceau d'ambre rutilant où était enchâssé un trillium fossilisé.
- Je suis l'Archimage Binah. Soyez les bienvenus.

Une voix mystérieuse parla :
Dans ce Sceptre du Pouvoir se trouvent en puissance tant l’Équilibre permanent du monde que sa Destruction. Réfléchissez très judicieusement avant de lui donner des ordres et souvenez-vous que ceux qui l'ont conçu ont fini par craindre de l'utiliser...

La plupart des gens ne s'aperçoivent pas que les mots sont importants, que dire une chose c'est lui donner déjà une ombre d'existence... et la nommer vraiment, c'est lui donner vie. Tu entends, tu écoutes et tu te souviens ; c'est un don rare.