En 1808, on ne prêtait pas attention à une sortie entre guides. C'était la notoriété et le rang du client qui faisaient la publicité d'une courses. Et personne ne s’intéressait aux filles d'auberge.
— Tu sais, le but véritable de mon ascension est de faire provision de belles images pour garnir mon musée intérieur que je visiterai dans mon fauteuil, quand j’y serai clouée par l’âge.
— Faire provision de belles images, c’est une bonne idée. Mais on devrait aussi faire provision de gaieté pour quand nous serons vieux.
- C’est la raison pour laquelle les gens aiment autant les livres. Il raconte de belles histoires. Et peu leur importe de savoir si elles sont vraies, du moment qu’elles leur permettent de s’évader.
Sa toison pubienne était comme de l’herbe sèche, prête à s’enflammer à la moindre étincelle. Elle se frotta à lui avec la hardiesse d’une coquine qui se sait désirée par un honnête homme.
Avec des gestes délicats, il roulotta la manche droite de la comtesse jusqu’à l’articulation du bras. De la pointe de la langue, il dessina une marguerite des Alpes à l’intérieur de son poignet, une anémone pulsatille sur la peau blanche de son avant-bras, un sabot de Vénus dans le creux de son coude. Elle frissonna en sentant son organe qui se promenait sur sa chair frémissante, s’amincissait en tige, s’arrondissait en pétale, se relevait en pistil. Cette langue fraîche, plus caressante qu’une main, plus souple que des doigts, plus humide que des lèvres provoqua l’émoi chez Quitterie. La lécher ainsi, c’était un moyen bien osé de l’entreprendre. Un moyen si hardi qu’il lui mit le sang sous la peau. Un véritable incendie !
Des Alpes sauvages aux salons du Paris romantique, ce roman tout en sensualité raconte l'histoire de passions qui submergent une vie et la boulversent à jamais.
Quelques semaines plus tôt, elle était revenue de son séjour à Chamonix avec cette idée folle à l'esprit : mettre ses pas dans les pas de Balmat. Elle voulait marcher dans les traces de ce pionnier, devenir à son tour une pionnière.
Un roman inspiré d'une histoire vraie.
Ce circuit savamment orchestré pour impressionner les visiteurs n’avait pas effrayé Mlle d’Arcy. Au contraire, il n’avait fait que renforcer l’attrait irrésistible qu’elle ressentait pour cette nature à la sauvagerie démesurée. Cette même fascination qui fait que l’on se penche de tout le buste au-dessus d’une crevasse sans fond.
C’était déraisonnable, elle le savait. Et pourtant elle sentait qu’avec Gabin il se passait quelque chose de nouveau, d’inaccoutumé. Que l’ordre du monde était bouleversé. Ce gaillard n’était pas de son milieu, néanmoins ils se correspondaient. Ils avaient le goût commun de la nature, de l’effort, de l’aventure et de la plaisanterie. Cela créait entre eux deux, rentière et cristallier, une entente étroite. Et par-dessus-tout, c’était un coureur de montagnes. Comme elle.