Marcel Duchamp -1887-1968- artiste français
M.D. ne suait pas... Il disait qu'il était auto-nettoyant.
Un proverbe russe dit qu'une bonne partie d'échecs remplace avantageusement le dîner.
Il n'y a pas de hasard; il n'y a que des rendez-vous.
Paul Eluard
L'art est d'abord de la lacune. M.D.
... les jeux de mots que Duchamp avait composés... en faisant appel à l'arsenal de la contrepèterie, de l'allitération, de l'homophonie, de l'épellation, de la paronomase, de la verbigération, de la remotivation de syntagme et autres procédés comiques.
...A titre d'exemple : pommiers en pleurs et filets de saule ; oseur d'influence, ; à charge de revanche- à verge de rechange ; L.H.O.O.Q. ;Rrose Sélavy et moi esquivons lesecchymoses des sequimaux aux mots exquis ; lits et ratures ; pulled at four pins ; orchidée fixe ; mettre la moëlle de l'épée dans le poil de l'aimée ; une femme de surmenage ; my Swiss side ; cuisse enregistreuse ; ovaire toute la nuit ; objet- dard ; etc...
Tobie soutient que l'intention de l'artiste ... n'était pas de déclencher l'hilarité...mais de provoquer un écart, un hiatus, un dérangement, de préférence modique et absurde.
Personne ne vient à bout de Marcel Duchamp, parce que Duchamp, c'est le silence et le vide, le vertige de l'infra mince, l'absence et le gouffre.
J'aime bien regarder le monde à travers des yeux étrangers, surtout si ce monde est le mien et que les yeux appartiennent à un brillant universitaire.
Dans le Paris de l'entre-deux guerres, le hasard semblait livrer des secrets riches en perspectives et fournir toute une méthodologie créative. On le tutoyait désormais, de sorte que Paul Eluard pouvait conclure : il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous.
" Personne ne vient à bout de Marcel Duchamp, parce que Duchamp, c'est le silence et le vide, le vertige de l'infra mince, l'absence et le gouffre. Il va vous obnubiler, ça deviendra votre idée fixe , votre névrose."
Hasard. Quiproquo. Le premier livre que j'ai lu, du moins que je me rappelle avoir lu, lorsque j'avais quatre ans, car j'étais enfant précoce, paraît-il, racontait l'histoire d'un petit tailleur, d'un roi, d'une princesse et d'un terrible dragon.
Il venait de Marseille, il allait en Amérique. Il a débarqué à Casablanca, pour une escale qui allait durer un peu moins de trois semaines, le 21 mai 1942. Ça tombait un jeudi, vous pouvez vérifier.
Au cours du dîner, je l’avais interrogé sur son métier d’historien d’art. Il m’avait questionné en retour sur ma vie, mes études, mais il n’y avait grand-chose à en dire, je n’ai jamais eu de vocation, de sorte que nous avons poursuivi sur le surréalisme, la littérature, les musées, la culture, moi soutenant de mon mieux qu’il y a des choses plus importantes dans l’existence - une partie de volley-ball sur la plage, au coucher de soleil, ne procure-t-elle pas un plaisir plus vif qu’un roman de Tolstoï ou une toile de Picasso? -, lui évoquant des émotions d’un autre type et me faisant valoir que les plaisirs ne comptaient guère si l’on ne pouvait en fixer le souvenir, que l’art est tout à la fois une loupe, un révélateur, une lanterne magique, un facteur de perturbation et une source d’éternité, une malle au trésor, une passerelle tendue au-dessus du vide, une invitation à sortir de soi-même, une terre d’évasion etc.