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Après avoir "armé les esprits" avec son précédent Crépuscule, le sniper de Saint-Germain-des-Prés revient parachever la besogne. Abattre l'ennemi est un coup d'état littéraire qu'aucune armée au monde ne saurait défaire.

Passons le style, propre à Branco, tirons la sève de son brûlot.
Ce nouvel opus réussit l'exploit d'être tour à tour : la chronique familiale d'un chérubin soudainement rejeté ; l'autobiographie publique d'un trentenaire savoureusement renseigné ; le pamphlet lucide d'un tacticien amoureusement courroucé ; le manuel de dressage d'un circassien infiniment passionné ; le testament politique d'un être puissamment inquiété...

Dans quelle contrée vivons-nous pour que toute vérité vaille invariablement menaces de mort ? Jeter la lumière sur cette oligarchie griffue qui feint le dédain mais qui se trouve partout en embuscade, permet à Juan Branco d'en limiter les sortilèges. Ces idées ont besoin de soutiens, de relais, de portes-flambeaux, de controverses pour exister. Ne laissons pas la juste parole emplir l'abîme sans y trouver d'échos. Les âmes muselées, au sens propre comme au figuré, n'ont plus d'excuses pour se désintéresser de la chose publique. Il est trop facile d'être silencieusement complice d'une République avariée. Oui, nos petites lâchetés quotidiennes ont des répercussions éternelles. Comme les Gilets Jaunes l'ont rappelé, l'heure est au courage et à la responsabilité face à la multiplicité des périls qui nous guettent.

En toute fin d'ouvrage, les propositions programmatiques de l'auteur sont reprises et condensées clairement. Malgré quelques idées fortes, l'écologie reste le parent pauvre de ces propositions alors qu'elle aurait dû jouer un rôle beaucoup plus central. Voilà le genre de débat que nous aurons à mener par la suite. Aujourd'hui, chacune, chacun, peut, doit, s'en emparer, se renseigner, critiquer, amender, sourciller, imaginer, proposer à son tour.

C'est exactement ce pour quoi nous nous battons depuis 1789, pour que la liberté déchire l'ennui, pour que l'égalité façonne la vie, pour que la fraternité abatte l'ennemi. Feux !!

Lien : https://www.youtube.com/watc..
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J'ai pris un peu de temps avant d'émettre un petit quelque chose sur ce livre. Peut être parce que son style très particulier (difficile de le qualifier sans juger en même temps) m'avait rendu sa lecture assez difficile.
La fin d'ouvrage avec les futurs lieux de pouvoir m'avait laissé un peu sceptique, me donnant l'impression d'être dans un "cabinet fantôme" mais solitaire...
Il m'a fallu entendre Juan Branco reparler de Julian Assange pour me décider à faire quelques lignes. Comment reprocher à quelqu'un d'engagé de se substituer aux partis politiques qui ne représentent quasiment plus personne en dehors de la petite caste gagnante de la globalisation néolibérale ?
Son constat est bien sûr lucide :
"Modelés par des années de formations intensives, nos Princes, majoritairement masculins et d'extraction bourgeoise, se trouvent par ces vecteurs que l'on appelle les "concours" propulsés, l'âge adulte à peine entamé, en des charges de nature aristocratique, dont ils préserveront le bénéfice jusqu'à la fin de leur vie. Leur sélection est fondée non pas sur leur capacité à démontrer leur intelligence et leur culture, mais sur leur capacité à se plier à celles-ci."
Avec Julia Cagé, Thomas Piketty, Christophe Guilluy et d'autres (Hervé Kempf...) ils dessinent les contours d'une organisation de société pouvant advenir si toutes les forces capables de porter un vrai projet de société alternatif à celui qui nous conduit à la débâcle s'organisaient.
Ce livre peut être lu comme le "testament" d'un soutien de la première heure au mouvement populaire des gilets jaunes. A ce titre il est bien sûr diabolisé par nos maîtres et leurs chiens de garde médiatiques mais les 7 (décidément ! ) chapitres formant cet ouvrage constituent un passage obligé pour quiconque forme le doux rêve d'un vrai "monde d'après".
Pour le plaisir...
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Après Crépuscule j'ai lu Abattre l'Ennemi. C'est un livre remarquable en ce sens ou il participe activement à la "déniaiserie" politico-economico-financière pour peu que l'on soit normalement formaté par le système dans lequel nous baignons comme je peux l'être. Je ne suis pas du tout fan du style d'écriture de Branco et des nombreuses redites dans ses deux ouvrages. Néanmoins son écriture à eu à mon encontre quelques fulgurances tellement elles sont entrées en résonance avec mes convictions profondes.La partie de l'ouvrage qui propose des actions, mesures, solutions au constat ne m'ont pas convaincu. Une gentille utopie a laquelle il a eu néanmoins le mérite de réflechir ce qui manque à tants...Mais ce n'est que mon humble avis. Pour conclure bravo à Juan Branco pour cet opus....
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Dans la continuité de ses précédents ouvrages, Branco déroule une critique précise et redoutable du pouvoir en général et de la Macronie en particulier. Ses analyses peuvent être lues en parallèle des Hauteurs béantes, d'Alexandre Zinoviev, la France qu'il décrit ressemblant plus que jamais au totalitarisme soviétique désossé par le logicien russe. Voilà un livre qui, loin des sempiternelles âneries ressassées par les militants de gauche et de droite, s'attaque au mal dans son être même plutôt qu'en ses manifestations particulières. Ce faisant, son auteur s'attire les foudres d'un gouvernement apeuré et les jappements indignés ("complotiste ! comploteur ! anarchiste ! sexiste ! facho !") de tous les imbéciles.
Lien : https://lescorpscelestes.fr/..
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Que c'est pompeux! le mec se masturbe tout en pensant à son double!
Quelqu'un qui me sort un nouveau bouquin tous les 6 mois pour m'apprendre à m'émanciper, excusez mais disons que j'ai tendance à y voir un type d'émancipation qui lui est plutôt personnel pour le coup...du type pognoniste!
Oh et puis ce titre...! le mec s'est pris pour le nouveau guide du prolétariat? En tant qu'ouvrier, on doit y voir notre soeur Emmanuelle à nous!?
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Juan Branco ne propose pas une société nouvelle ex-nihilo mais plutôt une refonte de la notre en en bougeant radicalement les curseurs dont il estime les positions totalement déséquilibrées. Tout est passé en revue : santé, éducation, industrie, numérique. Les structures même de notre Républiques sont démontées pour être ré-agencées.
Les élites qu'il a côtoyées puis quittées sont remises à leur pleine et stricte utilité à la nation sous un contrôle rendant impossible ce qu'il dénonce depuis longtemps : l'appropriation par elles des outils de l'Etat ( lire ou visionner le discours à Polytechnique « La République ne vous appartient pas).
Tout cela vient après une longue mise en place où Juan Branco nous livre son parcours, son vécu de l'intérieur des rouages intimes de notre société et les ruptures qu'on été pour lui sa rencontre avec Julian Assange et l'émergence du mouvement des Gilets Jaunes.
J'ai croisé dans ces pages des propositions pour le moins étranges. Juan Branco tente d'exorciser les démons de notre République. L'ambition est grande et la tâche importante mais ici extrêmement réfléchie pour une société au bénéfice de tous.
Dans la dernière partie, Juan Branco propose sa version de l'Etat et des institutions. Une refonte totale incluant des changement de lieux et dont l'objet est de faire perdre aux dominants tous les leviers de pouvoirs et de mettre en place partout un contrôle populaire.
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