Ces 44 enfants, s'ils avaient vécu, auraient à leur façon participé à la marche du monde en devenant médecins, boulangers, pianistes, professeurs des écoles, mères et pères de famille...
Mais vous savez, certains diront bientôt : « c’étaient des juifs »… N’oubliez pas qu’avant tout, ce sont des enfants
Je suis la seule rescapée de cette rafle. Je me suis retrouvé dans un kommando de travail à Auschwitz-Birkenau…. Puis j’ai servi comme « cobaye » aux médecins nazis pour des expérimentations médicales… Croyez bien que mes mots ne sont que souffrance... J’ai survécu avec ce matricule... Sachez que depuis j’habite toujours Auschwitz... Ou plus exactement Auschwitz m’habite toujours.
Je tiens à m'adresser à la défense de Barbie.
Barbie a toujours prétendu s'attaquer aux maquisards et aux ennemis du Reich, c'est bien ça ?
Alors maître, pourquoi votre client s'en est-il pris aux 44 enfants d'Izieu, alors que mon mari le suppliait de prendre les adultes, amis de laisser les enfants ?
Pourquoi ?
Ces enfants étaient innocents !
Depuis l’été 1942, la France de Vichy livre les juifs de la zone sud aux nazis et obtient même des allemands l’autorisation de déporter les enfants juifs, jusqu’alors exclus des convois.
Le 13 avril 1944, 34 premiers enfants et 4 de leurs éducateurs sont déportés de Drancy vers Auschwitz-Birkenau par le convoi n°74. Les enfants ne parlaient pas, ne criaient pas. Ils étaient murés dans le silence.
Lyon, palais de justice, 17 mai 1987.
Nous étions une petite colonie heureuse et ne demandant qu’à le rester.
Puis un jour, des êtres qui n’étaient pas des hommes sont venus nous éclabousser d’une tâche de sang.