- Je croyais que les hommes n'étaient pas admis dans le palais, afin que la chasteté des dama'ting soit préservée.
- Tu as en partie raison. Les eunuques n'ayant pas de bourses, ce ne sont par conséquent pas des hommes aux yeux d'Erevam.
- Alors, ce sont des... push'ting ?
- Il leur manque leurs bourses. En revanche, leur lance reste parfaitement capable d'accomplir l’œuvre d'un homme, un vrai.
Il ne devrait pas avoir de fausseté entre un homme et sa femme.
La nature met du temps à reprendre ses droits, mais elle finit toujours par y arriver.
"Le Mariage, c'est la mort de la liberté", avait l'habitude de dire son maître.
- Mère ?
- Oui ?
- Est-ce que tu m'aimeras quand même si je suis stérile ?
- Tu es ma fille. Je t'aimerais même si tu nous enlevais le soleil.
La route ne semblait pas avoir subi les outrages du temps, et la pierre grise, uniformément plate, vierge de toute fissure ou de tout défaut, s'étirait à perte de vue.
- Comment ils ont transporté de si gros cailloux ?
- Ils n'ont rien transporté du tout. Ils ont fabriqué une espèce de pâte appelée le bét qui, en séchant, devient dure comme roche. Autrefois, toutes les routes ressemblaient à celle-ci. Elles étaient larges et faisaient parfois des centaines de kilomètres de long.
Certains jours, on est la queue, et d'autres fois le trou.
Certaines femmes ont trop de volonté pour mourir avant d'avoir terminé ce qu'elles ont à faire.
On ne naît pas Libérateur. On le devient.
Kenevah avait raison, le palais des dama'ting n'était pas très différent du Grand Bazar. Mais Soli n'était pas là pour la défendre. Elle repensa à ce que sa mère lui avait raconté au sujet de Krisha.
Puisqu'elle n'était pas de taille à affronter Melan et les autres filles au sharusahk, elle emploierait la méthode maternelle pour résoudre son problème. Elle baisserait les yeux et ferait ce qu'on lui dirait. Elle travaillerait dur. Tendrait l'oreille. Apprendrait.
Et lorsque toutes auraient le dos tourné, elle contaminerait ce qui servait de tente à Melan.