Le cycle des démons, tome 3 : La Guerre du jour

— Alors c'est vous que tout le monde appelle le Libérateur ? demanda-t-il en plissant les yeux. Vous m'avez pas l'air d'être le Libérateur.
— J'ai jamais rien prétendu de tel. Je suis Arlen Bales du Val Tibbet, et je ne vais rien libérer du tout à part ma colère, si vous ne commencez pas à montrer votre amour pour votre prochain.

La route ne semblait pas avoir subi les outrages du temps, et la pierre grise, uniformément plate, vierge de toute fissure ou de tout défaut, s'étirait à perte de vue.
- Comment ils ont transporté de si gros cailloux ?
- Ils n'ont rien transporté du tout. Ils ont fabriqué une espèce de pâte appelée le bét qui, en séchant, devient dure comme roche. Autrefois, toutes les routes ressemblaient à celle-ci. Elles étaient larges et faisaient parfois des centaines de kilomètres de long.

Il ne devrait pas avoir de fausseté entre un homme et sa femme.

Certains jours, on est la queue, et d'autres fois le trou.

- Je croyais que les hommes n'étaient pas admis dans le palais, afin que la chasteté des dama'ting soit préservée.
- Tu as en partie raison. Les eunuques n'ayant pas de bourses, ce ne sont par conséquent pas des hommes aux yeux d'Erevam.
- Alors, ce sont des... push'ting ?
- Il leur manque leurs bourses. En revanche, leur lance reste parfaitement capable d'accomplir l’œuvre d'un homme, un vrai.

Cashiv, kai'Sharum du dama Baden, était l'ajin'pal de Soli, c'est-à-dire que, lors de la première nuit de Soli dans le Dédale, ils étaient tous les deux attachés l'un à l'autre et avaient bravé les alagai ensemble. On disait qu'il n'existait pas de lien plus fort entre deux hommes.

- Mère ?
- Oui ?
- Est-ce que tu m'aimeras quand même si je suis stérile ?
- Tu es ma fille. Je t'aimerais même si tu nous enlevais le soleil.

La nature met du temps à reprendre ses droits, mais elle finit toujours par y arriver.

Ahmann avait beau mépriser bavardages et chamailleries, Abban, lui, savait qu'ils étaient source de pouvoir.
"Le papotage recèle des trésors", disait Chabin, son père.

Exige ce que seule une imbécile refuserait.