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Critique de bina


bina
06 février 2017
Voici un livre beau et touchant que nous propose ici Geneviève Brisac. Alors qu'elle vient de déménager, l'auteur croise Eugénie, sa voisine, une vieille dame. Elle souhaite lui parler de Charlotte Delbo, ancienne déportée de Ravensbrück. Parler des autres pour ne pas parler d'elle, c'est l'un des points communs entre Jenny et Geneviève Brisac.
Et l'auteur nous emporte dans la conversation de ces deux voisines. L'une raconte, l'autre écrit, mais les deux à leur manière témoignent. Et l'ensemble des événements racontés, chacun des éléments qui relève de l'expérience individuelle (c'est la vie d'une personne qui est racontée) devient un témoignage du vécut et d'une mémoire collective car chaque fait est replacé dans le contexte politique et social de l'époque : lois antijuives, mesures sur la déportation, condition de la femme avant, pendant et après la guerre.
Parler de Charlotte Delbo, est une entrée en matière, mais Geneviève Brisac parvient à faire parler Jenny d'elle-même, de son parcours de jeune fille née en France de parents émigrés polonais, arrêtés et déportés. Comment a-t-elle échappé à l'horreur de la déportation ?
Cela pourrait être un documentaire, mais ce n'est pas le cas, c'est bien plus vivant, car Geneviève Brisac recompose les éléments pour mieux mettre en valeur des mots ou des actes. Elle a ‘'réinventé le plus fidèlement possible la vie de Jenny'', ce qui est en fait un roman vrai.
Entre l'auteur et Jenny s'immiscent d'autres témoignages, Charlotte Delbo ou Scholastique Mukasonga (témoignage sur le génocide Rwandais) car écrire, pour toutes, c'est naviguer entre l'oubli et la disparition, c'est perpétuer la mémoire.
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